La galerie La Rotonde dirigée par Yvon BIRSTER accueillait du 2 au 16 octobre un Hommage à Barbara organisé par notre association qui conviait les visiteurs à retrouver trois artistes :

L'exposition répartie sur deux niveaux faisait se côtoyer différents visages de Barbara, des portraits d'écrivains qu'elle admirait Colette, Rimbaud - magnifique bronze de Roger VENE, à la patine bleue évoquant ces horizons lointains, cet au-delà tant désiré, tout d'océan, de ciel et de vent mêlés - et des oeuvres également inspirées par ses chansons, comme ces trois variations sur L'Aigle noir par Dany MORISSE qui unit portraits sensibles et visions poétiques de l'univers de Barbara, baroque, surréaliste parfois, violent pour dénoncer les déchirures d'Enfance, les exactions de la guerre et de l'injustice dans Perlimpinpin. Elle n'hésite pas alors à utiliser des techniques mixtes, papiers déchirés, froissés, effets de matière picturale, que par ailleurs elle recherche, lisse par un travail patient de glacis.

Jocelyne TEPENIER, quant à elle, nous offre des images de spectacles de Lily Passion à Mogador où d'un noir profond, elle fait surgir un visage de Barbara le plus souvent radieux, tout illuminé du bonheur de la scène.

En présentant ainsi Barbara au travers d'œuvres d'artistes aux démarches très différentes, nous retrouvons ce "même et multiple pays" que constituait son public.

Ainsi, la sculpture de Roger VENE Sidamour, inspirée par la chanson Sidamour à mort et certaines œuvres de Bacon, que Barbara admirait, bouche d'ombre qui crie la désespérance d'une mort crucifiée - lèvres qui appellent et disent l'amour.

Car la démarche de tout artiste est de chercher à capter l'invisible, le noyau d'obscurité, à l'image de l'oeuvre mystérieuse évoquée par Serge Brussolo : au cœur d'un écrin de cire neigeuse, une sculpture en cire noire d'une incomparable beauté. A jamais inconnaissable, insaisissable, "affirmation d'impossible et d'absolu".