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Printemps-2003,
n°13
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BARBARA AU PRINTEMPS DES POETES
Un printemps
qui a raison
Du
11 au 15 mars, le Printemps des Poètes a célébré
Barbara dans le Xe arrondissement en partenariat avec notre association.
Expositions (photos de Jean-Claude Clot à la bibliothèque
Château d’Eau, tableaux de Monique Courgeau, Marie-Claude Sémel,
dessins de Guy Papin et affiches provenant de la collection de Jean-François
Fontana, à la bibliothèque François Villon, textes
et collages réalisés par des enfants à la bibliothèque
Lancry), spectacles de Lucienne Deschamps et d’Isabelle Vajra : autant
d’occasions de nous retrouver entre passionnés de Barbara, adhérents
ou non de notre association. Un des temps forts de ce printemps poétique
: la rencontre à la bibliothèque François Villon entre
Jean-François Fontana et Sophie Delassein, sans doute deux des meilleurs
connaisseurs de la vie et de l’œuvre de Barbara.
COUP D’OEIL SUR LE TRIMESTRE ÉCOULÉ
LIVRES
* Sociologue
et philosophe, Philippe Corcuff est un intellectuel engagé
sur le terrain social et politique. Dans La société
de verre : pour une éthique de la fragilité (Armand
Colin, 2002), il se penche sur nos sociétés contemporaines,
fragilisantes pour les individus, et nourrit sa réflexion des analyses
d’un grand nombre d’œuvres de cinéastes, philosophes, auteurs de
polars ou de chansons. Le chapitre intitulé : Puis-je éviter
le mal de vivre ? offre en exergue cette dédicace : À
ma sœur Patricia et à Claudette, en mémoire d’un concert
sublime de Barbara au Châtelet.
(...)
* Dans
La fugue à Bruxelles (Le Félin, 2003), l’historien
René Maurice recense chronologiquement et de manière
très complète tous les"proscrits, exilés, réfugiés
et autres voyageurs…" qui, de Louis XI à Victor Serge, délibérément
ou par nécessité, vécurent à Bruxelles.
(...)
* Le
compositeur, pianiste et chef d’orchestre Oswald d’Andréa
publie ses mémoires : L’oreille en fièvre (Arthémus,
2002). Souvenirs passionnés (...)
J’ai
participé à des transfusions contre-nature ou prématurées
en accompagnant courageusement Barbara dans un tour de chant à la
Villa d’Este en plein Champs-Élysées touristiques. Barbara
n’était pas encore la grande dame reconnue chantant ses propres
chansons devant un grand piano noir. Sa prestation digne et sacerdotale
devant trois tables de japonais, s’attendant à tout autre chose
dans le gai Paris, tenait de la messe étrange et dérisoire.
Cela devait rassurer un des rares directeurs de boîte de nuit
sensible à son talent et à son succès déjà
évident à l’Écluse, un des premiers temples d’outre-Seine.
* Dans Les Françaises de la Libération aux libérations (Privat, 2002), le journaliste et parlementaire Henri Fabre dresse le bilan d’une époque et le portrait de nombreuses femmes qui l’ont illustrée : Joséphine Baker, Juliette Gréco, mais aussi Dalida, Sheila et…" Barbara, la longue dame brune de la chanson. Un look de liane, flexible et pourtant fragile (...)
*À
signaler, sous la direction de l’émérite spécialiste
en chansons françaises Pierre Saka, Y’a d’la France
en chansons (Larousse, 2001). Richement commentée et illustrée,
il s’agit d’une anthologie grand format de centaines de petits "trésors"
de notre patrimoine. Parmi eux, et avec pour chacune une double page,
deux chansons de Barbara : Nantes, ville dont on rappelle
au passage le passé de capitale du biscuit, mais aussi de "port
négrier". Et, dans la partie "La France et le monde" : Göttingen,
illustrée par la célèbre photo de François
Mitterrand et Helmut Kohl se tenant par la main, à Verdun, en 1984.
Commentaire : "La réconciliation et non l’oubli".
PRESSE
* "Écouter
la leçon de Barbara" : tel est le beau titre choisi par
la journaliste Véronique Mortaigne pour chapeauter la page
31 du Monde (06/02) qu’avec Josyane Savigneau elle a entièrement
consacrée à Barbara.
(...)
Un
encart signale livres, disques, DVD, et le site du Hall de la Chanson (www.lehall.com).
*La revue Chorus, en page 183 de son numéro 42 (hiver 2002-2003), passe au peigne fin l’ensemble des sites Internet consacrés à "Barbara, la flamme et la bougie" (titre de l’article pleine page). Examen minutieux qui mentionne notre site parmi ceux qui "fourmillent de dates, de lieux de spectacles, d’expos, de manifestations diverses".
TÉLÉVISION
*L’image
de Barbara en tant que celle d’une "grande voix" a été
présente sur France 2 (11/01) dans le divertissement présenté
par Ness La légende des voix.
(...)
*Dans Chanter la vie de Pascal Sevran sur France 2, Mathieu Rosaz a chanté Vienne (19/01) et Marie-Paule Belle : Au bois de Saint-Amand (23/01), sur un piano… blanc.
* Concert de Patricia Kaas sur Arte le 22 janvier. "Son Aigle noir, de Barbara, fut un moment de pure magie !" écrit un lecteur de Télé Sept jours (8-14/02).
* L’inauguration de la Barbara strasse, dans les faubourgs de Göttingen le 22 novembre dernier, a fait l’objet d’un reportage d’environ un quart d’heure Marianne et Germania : le rendez-vous des cultures diffusé dans l’émission Metropolis sur Arte le 25 janvier.
* Maurice
Béjart, le 6 février sur Arte, nous a entraînés
dans les coulisses de la création de son ballet Lumière,
sur des musiques de Brel, Bach et Barbara.
(...)
RADIO
* Après
Isabelle Aubret et Michèle Torr, Jean-Michel Babonneix
a consacré à Barbara une émission intitulée
Barbara, la Dame brune, diffusée les 10, 12 et 15
février à 13 h 30 sur Radio Semnoz 91.5 FM.
(...)
* Jacques
Rouveyrollis était le 27/02 l’invité de R.F.I. Celui
qui a éclairé "toute la profession", de Marie-Paule Belle,
sur la scène du minuscule théâtre de Dix Heures, à
Johnny Hallyday au Parc des Princes, a évoqué ses
"grandes rencontres : Gainsbourg, Dutronc et Barbara
".
(...)
* Rareté
le 26/03 dans Musica sur Arte : Barbara interprétant
(magistralement) La légende de la nonne (Hugo / Brassens),
extrait de Comme il vous plaira : les poètes,
de Jean Kerchbron (1961).
DISQUES
* Pour les vingt ans de ses Master série, Universal vient de publier (février 2003) deux compilations de chansons de Barbara, au son remastérisé en haute définition, reprises des CD sortis en 1985, 91, 98 et 99 pour le premier (n° 826715-2), 1991, 1998, et 1999 pour le second (n° 848602-2). Le premier regroupe des titres enregistrés en studio, le second d’autres titres enregistrés à Pantin (1981), au théâtre des Variétés (1974), à l’Olympia (1978), et au Châtelet (1987). Inclus un livret couleurs de huit pages avec une biographie de l’artiste.
* France Loisirs publie Inoubliable Barbara, CD regroupant les quinze " plus beaux titres de la Dame en noir". 7,90 €
* En vente : CD Claude Liberman chante et dit Barbara, enregistrement du spectacle donné cet été au Festival Off d’Avignon. 10 + 1,75 € (frais de port). Contact : claude.liberman@wanadoo.fr
*Album Triptichon, de la chanteuse Szilagyi Eniko dans lequel elle interprète en hongrois quelques chansons de Brel, Piaf et Barbara. Skeletti distribution, Budapest.
* Agnès Ceccaldi reprend À peine de Barbara dans son dernier album enregistré avec la complicité de Mathieu Rosaz (entre autres).
* Le disque Mitsuki Chiba chante Barbara (15 titres : Nantes, Amours incestueuses, L’enfant laboureur, La musique, Le soleil noir, Le jour se lève encore etc. traduits et interprétés en japonais par Mitsuki Chiba) est disponible au prix de 24 €. Nous contacter.
* Parution
de La grande dame en noir, CD de Francis Colinet :
dix chansons mélodieuses, dont celle qui donne son titre à
l’ensemble "quand je l’écoute son nom s’inscrit / sur toutes
les rues de Paris / c’est une voix de douceur d’espoir".
Contact
: fccolinet@club-internet.fr
DVD
* B comme Béjart : "le spectacle magique de la création d’un ballet en DVD". Tourné durant cinq mois à partir de février 2001, le film documentaire de Marcel Schüpbach suit Maurice Béjart dans le labyrinthe de la création de son nouveau ballet : Lumière, avec des musiques de Bach, Ravel, Brel, Barbara. Chorégraphie sur L’aigle noir. Sélection officielle Mostra de Venise 2002. À partir du 9 avril 2003 au cinéma.
CINÉMA
* Cycle
Frédéric Rossif du 19 au 23
mars à la cinémathèque française Chaillot
à Paris. Le 21, projection de Aussi loin que l’amour
(1971, 90 mm) dont une séquence (étonnante) montre
Barbara interprétant La solitude sur la scène
du cabaret La Bohème, à Montparnasse, aujourd’hui
disparu.
CONFÉRENCE
* Sophie
Delassein a été l’invitée (30/01) d’une des Rencontres
littéraires organisées par la Mairie du XIIe arrondissement
de Paris autour d’œuvres biographiques, pour son livre Rappelle-toi,
Barbara. Salle comble et public particulièrement attentionné.
QUARANTIÈME ANNIVERSAIRE DU TRAITÉ DE L’ÉLYSÉE : DE GAULLE ET BARBARA
Ils
ont été les deux grands noms retenus par le ministre délégué
à l’Enseignement scolaire Xavier Darcos pour célébrer,
le 22 janvier dernier, par des lectures dans tous les établissements,
le quarantième anniversaire du traité scellant la réconciliation
franco-allemande. Dans les collèges : l’allocution à la Jeunesse
prononcée par le général de Gaulle à Ludwigsburg
le 9 septembre 1962 ; dans les lycées : le discours adressé
au chancelier Adenauer lors de la réception donnée à
l’Élysée le 3 juillet 1962 ; et dans les écoles, à
partir du cours élémentaire deuxième année
: la chanson de Barbara Göttingen, composée en 1964. Le ministre
invitait aussi à lire un texte explicatif en préambule à
la chanson : (...)
APRÈS L’ENTRETIEN DE SOPHIE MAKHNO DANS LE MAGAZINE PLATINE
Voici le texte que nous a demandé de publier Madame Régine Gryman, sœur de Barbara :
Madame Régine Gryman, suite à la publication de l’article consacré à Barbara dans le n° 95 du magazine Platine de novembre 2002, a souhaité réagir par l’intermédiaire de La Lettre de notre Association. C’est avec reconnaissance que nous publions ses propos, auxquels nous adhérons totalement et qui expriment mieux que nous n’aurions su le faire l’indignation et le chagrin que le contenu de cet article a provoqués en nous tous.
Les propos fielleux de Sophie Makhno parus dans ce numéro de Platine me sidèrent et me révoltent parce qu’ils calomnient l’artiste, la femme, ma Sœur décédée, donc absente et muette comme le sont d’ailleurs beaucoup de témoins des débuts de sa carrière. Ce discours perfide et lâche dénigre la sincérité, la générosité de Barbara, discrédite l’auteur avec pour l’essentiel les armes de la malveillance et des affabulations. Que dire des questions de J.P.P. et de ses points de suspension. Que penser d’un magazine qui choisit le mois de Novembre, date anniversaire de la disparition de Barbara, pour annoncer de pseudo-révélations en couverture et publier ce type d’interview, en mêlant dans les mêmes pages celle d’une fan de Barbara et les coordonnées de l’Association Perlimpinpin-Barbara, ce qui prête à confusion. Je sais que Barbara a toujours co-signé les chansons écrites en collaboration quelle que soit la participation du co-auteur et je m’étonne que Madame Makhno, si venimeuse, revendique en 2002 une collaboration pour certaines chansons écrites par ma Sœur il y a trente-huit ans. Je m’abstiendrai d’analyser les raisons d’une telle haine couvée depuis plus de trente-cinq ans. Je tenais à dire ma peine qu’on salisse la mémoire de Barbara qui ne doit son succès qu’à son talent, aux gens qui ont cru en elle et au Public qui lui a inspiré sa "plus belle histoire d’amour".
SERGE HUREAU
CHANTE BARBARA : LA GRANGE-AUX-LOUPS, UN SHOW CHAUD !
par Danièle Brocheton
Le mariage d’un Aigle et d’une Louve. Un bric-à-brac de salle des ventes. Un placard et un lit. Et l’impression de voir au travers du velours noir toutes les déchirures, toutes les angoisses, toutes les blessures d’une Barbara encombrée de souvenirs, se débattant au cœur d’une forêt profonde.
Elle
s’enferme, elle s’ensevelit, elle exulte, elle vocifère, elle se
débat comme prise dans la toile d’araignée de ses angoisses,
entourée de fantomatiques personnages : un gisant, une mère-grand
de conte de fées, une fille de joie, une enfant perdue.
(...)
ILS/ELLES ONT CHANTÉ BARBARA
À Paris :
* La
compagnie des Palétuviers, dans J’ai la mémoire
qui chante, du 16 janvier au 16 février au théâtre
de l’Étoile du Nord, spectacle mêlant voix d’"anciens"
et chansons de toujours. Accompagnée à la guitare, une magnifique
recréation à quatre voix, de Perlimpinpin enlacée
à la chanson Bidonville, de Claude Nougaro : Que
c’est abominable, que c’est abominable… Donne-moi ta main camarade, avec
les feux de la tendresse. Regarde-là, ma ville… En écrasant
les fleurs sauvages… À quoi ça sert ? Aimer avec ivresse…
Donne-moi ta main, camarade, rien que la tendresse. Je t’attends, je
t’attends, camarade
(...)
* Sylvie
Courtois, le 20 janvier, à l’Écluse, quai des
Grands Augustins. Une prestation décevante hélas, aggravée
de problèmes de son… et de mémoire, particulièrement
regrettable en ce lieu mythique. Malgré cela, beaucoup de passion
et d’amour vrai pour Barbara.
(...)
* Serge
Hureau, le 3 février et le 17 mars à l’Européen,
dans La Grange-aux-loups. Enfant prodige du Mime Marceau et de Marie
Dubas, iconoclaste et magistral, accompagné dans cette aventure
par deux extraordinaires hommes orchestres, Samuel Maître
et François Marillier, Serge Hureau rend un hommage hors
norme au répertoire de Barbara, qu’il fait voler en éclats
pour mieux le recréer, à sa manière - dévastatrice.
(...)
* Mathieu Rosaz, le 3 mars, au théâtre du Palais-Royal, avec Michel Glasko à l’accordéon.
* Le Duo Contre-jour (Patty Swan et Léna Marvy), le 7 mars, au Connétable, a terminé son récital par un bel hommage à Barbara : interprétation profonde de Nantes (...)
* Isabelle
Vajra, le 15 mars, au Centre d’animation Jean Verdier. Salle
comble pour ce récital piano-voix d’une artiste qui continue d’élargir
un public sensible à sa voix grave, ses inflexions délicates
: "Chanter Barbara me conduit au plus vrai, au plus près de moi-même",
confiait-elle dans l’article "Passionnément Barbara" que
lui a consacré le 3 mars Le Figaro.
Isabelle
nous a donné à entendre sa version de Nantes en langue russe,
prémices d’un projet tourné vers les pays de l’Est.
En banlieue :
* Anne Pékoslawska, le 24 février, au forum Léo Ferré à Ivry-sur-Seine, D’Amsterdam à Göttingen, chansons de Brel et Barbara. (...)
En province :
* Dominique Lusinchi, le 5 février, au théâtre de la Hune, à Saint-Benoît (86).
* Serge Hureau, le 7 février, à Calais (62).
* Odile Wieder, le 14 février, salle Au grand air - Annecy (74).
* Agnès Ceccaldi, le 29 mars, à Agneaux (50), au cours d’un hommage à Brassens, Ferré et Barbara.
* Claude Liberman, les 5 et 6 avril, théâtre des Antonins - Rouen (76).
* La Compagnie Barouf et Loupiotes, le 11 avril, à l’Espace de l’Écluse - La Souterraine (23). Chansons de Cora Vaucaire, Jacques Brel, Barbara, et bien d’autres, pour évoquer ce "lieu mythique".
À l’étranger :
* Japon : quatre chanteuses : Mari Yoneda, Sachiko Hanaki, Yasuko Kurokawa, Fumi Nakamura, et un chanteur : Hiroko Toyoshima, ont interprété le 3 mars, dans le Salon de Musique Barbara qu’elle dirige à Tokyo, un répertoire Barbara entièrement traduit en japonais par Madame Mitsuki Chiba, membre d’honneur de notre Association.
* Mathieu
Rosaz, en mars, en tournée Québec et Canada,
les 22 et 23 à Toronto, les 27, 28 et 29 à Montréal.
L’AVENTURE
CONTINUE
par Bernard Merle
De bons échos dans la presse, un bureau reconduit à l’identique, des projets se profilant à l’horizon des mois qui viennent : notre Association poursuit son travail de fond pour, à la fois, implanter son image et faire vivre la mémoire de Barbara. Un Printemps des Poètes parisien, des initiatives en régions : Barbara reste présente et... hélas parfois, pleinement d’actualité : Si je pouvais seule faire taire les armes, je jure que demain je reprends l’aventure… L’aventure continue donc, avec nous, avec vous…
ISABELLE VAJRA AU JUNGES THEATER DE GÖTTINGEN
La jeune
chanteuse Isabelle Vajra, que beaucoup ont pu applaudir le 15 mars
dans le cadre du Printemps des Poètes au centre Jean Verdier
à Paris, a donné avec beaucoup de succès le 16 février
un récital à Göttingen. Non pas au "Junges
Theater" dans lequel Barbara créa sa chanson en 1964, puisque
ce théâtre est devenu depuis un cinéma, mais en plein
cœur de la ville, dans un bel édifice à colonnades lui aussi
chargé d’histoire, auquel on a donné le nom du précédent.
Une vingtaine de chansons, entre chacune d’elles quelques mots de présentation.
(...)
TANTE LEONIE N'ECRIRA PAS, NA !
Ou peu,
ou rien de drôle en tout cas. D’abord parce qu’il n’y a plus de place.
Et aussi parce que…, bien, ou alors seulement ceci, si vous insistez, :
je trouve les gardiennes et les gardiens du "Temple" bien pointilleux,
voilà ! Et je trouve (c’est MA rubrique après tout)… qu’ils
ont mille fois raisons de l’être.
Ils
vigilent Et c’est une leçon qu’ON nous a donnée. Un talisman
transmis, une notion que l’ON nous a inculqué. Hélas ! et
mon ardente ferveur mise à part, cette notion, plus que tout autre
peut-être, demeure abstraite. Vigilons... en nous rappelant
qu’un rire n’est pas à la mode, une larme non plus (Barbara),
apercevons la solitude du passant accrue des téléphones portables
collés à l’oreille de ses semblables, qui le croisent sans
le voir, en présence qu’ils sont d’un "autre absent". Vigilons !
Mais à qui, à quoi, où faut-il vigiler ? ON n’est
plus là pour nous le dire. Vigiler… partout ? Soit. Mais, foi de
Tante Léonie, c’est épuisant. Car si on ne l’est pas déjà
devenu, on risque à plus ou moins brève échéance
de devenir le vigileur de "l’autre". On est toujours vigileur pour quelqu’un
comme on est toujours un salaud pour quelqu’un, toujours merveilleux
pour quelqu’un (Barbara) "Je vigile plus que toi" "sur quoi elle ou
il vigile-t’il ou elle le mieux ?..." Je n’ai pas de réponses. Si
ce n’est – et si on m’accorde que certaines questions en contiennent parfois
leur réponse – ceci : comment peut-on être de
manière aussi criarde et acharnée, en couleur et en tête
de gondole, comment un homme peut-il clamer si médiatiquement –
et donc si peu philosophiquement – qu’il est "POUR" la guerre ?
Qui
est cet homme ? Et qui sommes-nous pour ne pas pouvoir répondre
: "nous n’en voulons pas : qui que vous soyez ! nous n’en voulons plus
! "
Voilà,
c’est tout, cette question là. Pardon, je pense ce soir au torrent
de larmes et de vie de la source d’amour et aussi à ces
enfants qui meurent au bout de NOS fusils …
Je signe… Léonie
Table ronde
à la faculté de lettres de Monptellier : un instant de Barbara
Et
l'Université se barbarise…
Le 28 février dernier, à l'initiative de Philippe Navarro du Service d'Action Culturelle de l'Université de Lettres Paul Valéry - Montpellier III, la faculté languedocienne s'est mise aux couleurs de Barbara. À la suite d'une exposition et peu avant un récital du déjà célèbre "Duo marine", une "table ronde" avait été organisée pour parler de Barbara. Carine Perret, agrégée de musique et chargée de cours dans cette université, [Elle est aussi la pianiste du Duo marine] s'était prêtée au délicat exercice d'animatrice d’un débat auquel participait Joël July, agrégé de Lettres, chargé de cours à Aix-Marseille I et auteur de la thèse de doctorat Style et versification dans les chansons de Barbara, soutenue en décembre 2002 à Aix-en-Provence. Nous reproduisons ici les interventions des participants qui nous les ont communiquées.
JOËL JULY : ASPECTS DE LA POÉSIE DE BARBARA
C'est maintenant déjà un vieux débat que de comparer les mérites de la chanson française à ceux de la prestigieuse poésie. Il a alimenté un soir chez Bernard Pivot, une mémorable querelle entre Guy Béart et Serge Gainsbourg. Dans le cas de Barbara, les choses pourraient être simples. Car si on se contentait de l'écouter, Barbara se dénigre elle-même et refuse obstinément le brevet de poésie. (...)
Mais d'autres signes pourraient encore compromettre l'appartenance de Barbara au domaine poétique : il existe en ce qui la concerne un soupçon de "variété" tenace qui plane. On doit encore défendre sa poésie contre les préjugés : elle n'a pas écrit tous ses textes et beaucoup ignorent encore qu'elle en ait écrit quelques-uns, elle a eu un succès discographique L'aigle noir qui a plus ou moins éclipsé le reste, (...)
Si nous voulons dépasser tous ces préjugés, quelles preuves tangibles pourrions-nous fournir ? Mais d'ailleurs existe-t-il des preuves fiables ? Rien n'est plus galvaudé que le terme de poésie. Il existe un peu partout, un peu dans tous les domaines et dans tous les arts, des instants poétiques, des traces poétiques, très différents, très subjectifs. (...)
Or qu'est-ce
qui dans le style de Barbara pourrait nous permettre de lui coller a posteriori
cette estampille de poète qu'elle se refusa ? Ce qui me semble le
plus évident et le plus accessible, c'est le souci qu'elle a eu
de composer une œuvre unifiée, de tisser les textes. Plusieurs des
chansons les moins connues de Barbara, peut-être parce qu'elles sont
musicalement moins porteuses ou parce qu'elles ont été moins
bien promues, sont à confronter avec ses textes les plus célèbres.
(...)
Il
y a également chez Barbara une véritable exigence à
l'égard de son public en ce qui concerne la sincérité.
Si Barbara a d'ailleurs eu si souvent recours à des paroliers, c'est
que lorsqu'elle n'avait rien à dire, elle préférait
ne pas écrire elle-même. Barbara donne l'impression comme
le meilleur des poètes de se livrer totalement dans ses propres
chansons. (...)
Alors, à cet égard, Barbara serait donc un poète d'un grand perfectionnisme et d'une redoutable complexité. (...)
À
l'heure du bilan, nous n'avons pas toutes les certitudes que la postérité,
jusqu'à présent clémente et généreuse
à l'égard de Barbara, reconnaîtra en elle l'un des
grands poètes de la deuxième moitié du XX° siècle.
(...)
CARINE PERRET : BARBARA LA MUSICIENNE
J’ai choisi trois chansons de caractère différent : Les insomnies, Mon enfance et Nantes, afin de ne pas privilégier la face sombre de l’artiste. Certes, on associe plus volontiers Barbara au dramatisme de Nantes qu’à la légèreté de Ce matin-là. Pourtant l’humour, l’ironie ne sont lui sont pas inconnus. Le choix des Insomnies, chanson de 1978, nous a semblé judicieux pour montrer une artiste capable de transformer un épisode douloureux de son existence en une chanson au ton cocasse. Puis de tourner nos rega