D'UNE BARBARE À L'AUTRE...
Notre ami Valentin,
notamment connu pour son spectacle D'un barbare à l'autre, que
le public parisien a pu revoir le 24 novembre dernier au Théâtre
de Ménilmontant, est Vladimir dans
En attendant Godot de Samuel Beckett, mis en scène par Philippe Lopez.
Qui plus est dans une salle "historique" dont Gabin, Carné
et Prévert étaient assidus,
et qui a vu chanter Piaf et Montand.
Théâtre
du Nord-Ouest - 13, rue du Faubourg Montmartre - Paris Xe
À partir du 10 avril
Réservations : 01 40 74 08 02
Théâtre
de Ménilmontant
15, rue du Retrait - 75020 Paris
Tél : 33(0)1 46 36 98 60
Le 24 novembre 2007
" d'un Barbare à l'autre… "
S'il se pouvait déterminer un début à une succession de pas innombrables dont l'un un soir, se pose sur une scène, je dirais peut-être que ce spectacle fut à l'origine un cadeau. J'étais trop amoureux, depuis bien trop longtemps et bien trop humblement, vraiment, pour seulement imaginer qu'il pût être un jour un cadeau à Barbara. Mais une offrande-complice à ceux qui, comme moi, l'aimaient d'un "même et multiple" amour, oui… Cadeau plus instinctif que concerté, certes mais pour cette raison même délesté d'une encombrante prétention que d'aucuns, pour une lecture plus pratique sans doute de l'étiquette, se crurent tenus d'y voir. Ceux-là probablement ne savaient pas le chemin solitaire, déchirant, un peu hypnoïde qui mène jusqu'à la scène : ils n'en retenaient que la lumière. Mais reproche-t-on de la contrefaire à un enfant qui s'essaie au premier mot de sa langue maternelle ? Il me semble que jamais je n'aurais pu interpréter Barbara autrement qu'en suivant sa propre ligne vocale, mélodique et émotionnelle. D'autres la chantent autrement, aujourd'hui, et c'est bien ainsi. D'ailleurs, " interpréter" est encore un mot tombé d'un autre dictionnaire… La seule route qui me semblait digne d'être suivie ; une musique, la sienne, éternellement dans mes doigts et sur mes lèvres, que nous fredonnerions ensemble vous et moi… Vous savez : lorsque l'Absent passe parmi nous, presque palpable, reconnu en regards échangés, en frissons de tendresses, en larmes retenues que fait couler le sourire… Ce spectacle n'est pas le mien, il est nôtre. Toutes celles et ceux qui y ont entendu l'écho de leur propre amour pour Barbara m'ont fait à leur tour un présent que, de bonne fois, je ne croyais plus attendre : les bras ouverts, les sourires et l'affection d'une famille reconnue, aimée depuis toujours, si longtemps cherchée parmi les chemins les plus fous… CELLE à qui rien de ce qui prenait sa source au pays de l'amour n'était étranger, CELLE qui, de l'amour avait un sens stupéfiant, unique, quasi télépathique, CELLE qui ne trichait pas, CELLE-là ne s'y était pas trompée qui d'emblée me combla et me consola - de tendresse et d'affectueux encouragements. Et de présents si précieux. C'est au nom de cette prodigieuse tendresse qu'il nous revient, aujourd'hui, de la chanter ! Vers vous, de toute mon âme…
Valentin (2000)
" Là d'où je viens "… confiait la Rose au Petit Prince. Mais elle se taisait aussitôt, vierge de tout souvenir. Là d'où je viens, il y a toujours Barbara. Ce soir, je restitue ces bonheurs reçus, ces larmes aussi, ces meurtrissures, ces aubades… Mais j'ai si peur que vous vous trompiez ! Il n'y a là que de l'Amour. Ceci est AUSSI ma voix… une respiration… vivre. Quelqu'un a dit " imitation " et j'ai entendu, pétrifié, " usurpation ". Imiter ? Imiter l'Inimitable ? Imiter ce qui à jamais, fut écrit, chanté, signé par ELLE ? Comment le pourrais-je ? Sous l'impudeur apparente - ELLE n'est pas là, ELLE me manque, je LA réinvente. - Voudrez-vous entendre la confiance et cette sorte d'humble repos ? Je suis seulement, vous savez bien, ce " ver de terre amoureux d'une étoile "… Depuis son ciel, déployée, elle m'enlumine de reflets d'or et d'argent le temps Du rendez-vous ; Noire, elle me rend à la terre où je vis, chante et meurs. Voilà… je reprends mon pinceau, je me hisse jusqu'à ma toile et réintègre le tableau. Ne m'y cherchez pas trop : comme au jeu de la silhouette dissimulée dans le paysage, je suis caché, et pourtant là, terriblement avec vous. Depuis longtemps les pistes sont brouillées, les cartes mélangées. " C'est moi et ce n'est pas moi ". C'est ELLE, et d'autres, Anne, Jeanne ou Véronique, Mimi ou Lily au La de la passion. Laissez-moi s'il vous plaît, LES aimer, L'aimer et Vous aimer à la manière de…
Valentin (1994)
Extrait de "Barbara, n'avoir que sa vérité - Alain Wodrascka - Éditions Carpentier - 2001
"... Valentin, avec son spectacle
"d'un Barbare à l'autre", proposé pour la première
fois au public des cabarets dès 1993, "recrée" Barbara.
Puisant dans un répertoire de 62 chansons, il chante Barbara ou plutôt
les Barbara : celle de l'Écluse, de Bobino, de l'Olympia, de Pantin ou du Châtelet...,
modifiant son interprétation en fonction des périodes qu'il aborde.
[...]
Valentin "recrée" Barbara à la perfection ; son aspect
physique est fidèlement retraduit par une fine observation de son habillement,
bien sûr, de ses mimiques et de sa gestuelle, mais ce qui est plus troublant
encore, c'est que l'on retrouve le nez d'oiseau de la chanteuse, ses mains et
ses lèvres fines, ses rides sur le front... Cela tient d'un miracle alchimiste.
Et lorsque, revêtant les lunettes noires de la diva, il s'adresse au public,
empruntant parfois des extraits de texte de scène représentatifs,
comme : "je remercie ma mienne équipe d'amour personnelle à
moi", ou improvisant, il investit la psychologie du personnage avec une
telle intensité, qu'on ne sait plus "Qui est qui" ![...]
Valentin, n'est pas qu'un imitateur de talent [...] mais un prestigiditateur
de l'âme qui a subtilement intégré Barbara dont il distille
"L'amour magicien".
Extraits de presse
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Valentin est à Barbara ce que Kazuo Ono est à la
Argentina. Libération - Hélène HAZERA
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Il y a des imitateurs, de profession. Il y a, plus
rarement, des êtres qui, comme par osmose, se fondent dans la personnalité
de l'autre. C'est le cas de Valentin. Fervent admirateur, ou plutôt, éperdument
proche de la sensibilité de Barbara, il en épouse l'expression, pour ressusciter,
le temps d'un spectacle, une émotion qu'il ressent et fait partager au
public. Son répertoire, c'est Barbara. Son piano, c'est Barbara encore.
Il se transforme en longue dame brune, et nombreux sont ceux qui le considèrent
comme le seul capable d'opérer la fusion. Il faut assister à ce spectacle.
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" Cher Valentin, je pense à vous. Je ne peux pas
venir mais puisque vous êtes là, Valentin, c'est mieux encore. " Du plus
loin cher Valentin… " Tendresse à vous. "
BARBARA - 26 juin 1995 |