LA LETTRE DES AMIS DE

EXTRAITS

 

Automne 2007, n°31


 
  
 
 
 
 
 
 
   

 

Les parutions de la rentrée
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La Rochelle - 12 juillet 2007 :
La " Conf'chantée " de Valérie Lehoux et de la Grande Sophie
par Marie Aviles


Dans le cadre des 23e Francofolies de La Rochelle, le directeur du Hall de la Chanson, Serge Hureau, a présenté du 11 au 16 juillet sur la scène de La Motte Rouge plusieurs " Conf'chantées " ayant pour thèmes Bourvil, Nougaro, Murat... Et le 12, par Valérie Lehoux et La Grande Sophie : Barbara, chanter pour respirer.

Valérie Lehoux, journaliste à RFI et Télérama, est depuis peu l'auteur de Barbara, portrait en clair-obscur, sorti le 5 septembre aux éditions Fayard/Chorus. La Grande Sophie - femme qui chante, comme Barbara - se sent libre et anticonformiste. Toutes deux se sont rencontrées lors de l'écriture du livre. La journaliste raconte Barbara à travers quelques-unes de ses grandes chansons, celles ayant résisté au temps. Par exemple Marienbad, que la Grande Sophie revisite à sa manière, plutôt " gonflée " ! Une version très " hard ", à la guitare et que les amoureux de Barbara n'auraient probablement pas tolérée ou admise s'ils l'avaient entendue un an ou deux après le décès de la chanteuse. Là, il faut dire que, d'emblée, le public semble conquis, malgré la surprise (...)


© photos Fabienne David

 

RADIO JACQUES ROUVEYROLLIS AU MICRO D'HÉLÈNE HAZERA :
" BARBARA ? UN RADAR, UN CAPTEUR DE LUMIÈRE "

Le 8 avril dernier, dans Chanson Boum, l'émission consacrée à la chanson qu'elle anime depuis plusieurs années sur France Culture, Hélène Hazera recevait Jacques Rouveyrollis. Éclairagiste de spectacle, il a conçu les lumières de tous les grands noms du music hall, de la danse et de l'opéra. Barbara reste bien sûr l'un de ses souvenirs les plus inoubliables.

Hélène Hazéra : On va parler de quelqu'un que tu as beaucoup mieux connu que moi, mais que j'ai beaucoup aimé, qui m'a aidée quand j'ai fait ma première émission de radio : Barbara.
Jacques Rouveyrollis : Ah, Barbara ! Pour moi c'était aussi la même rencontre que Johnny Hallyday, ou même que Renaud, c'est des gens qui m'ont beaucoup apporté dans la tête.
H.H. : Elle est venue à toi ?
J.R. : Oui, elle m'a appelé, et je suis allé la rejoindre, et tout de suite, la première phrase qu'elle m'ait dite : " On me croit complètement mystique, mais alors, Pas du Tout !! Pas du Tout !! " Et j'ai découvert une femme - d'ailleurs je le lui ai dit - Vous me faites penser à Polnareff, mais en femme ! Beaucoup d'humour, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humour, au trois-quatrième degré, avec... Mais surtout... habitée, quoi ! Habitée ! Et quand on tombe sur des gens habités, il n'y a rien à faire, ou on adhère ou on est éjecté tout de suite.
H.H. : Je crois que la vraie Barbara, les seules personnes qui l'ont vraiment connue, c'est ceux qui ont travaillé avec elle... J.R. : Oui, qui l'ont approchée...
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LA BOUÉE DE L'ÉCLUSE A REJOINT SON PORT
par Bernard Merle

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? interrogeait le poète. Bien sûr, répondait Barbara sans le moindre fétichisme, les choses nous parlent, si nous savons entendre. En ce sens, c'est bien plus qu'une simple bouée que vient d'offrir à notre association le chanteur Christian Camerlynck. Un authentique morceau d'histoire de la chanson, vingt-cinq ans d'inestimables souvenirs.

Elle aurait pu n'être qu'une simple bouée "ayant appartenu au cabaret L'Écluse", objet couleur locale voué à la décoration, présent en fond sur les photos d'artistes. Or, involontairement sans doute, et grâce au nom du cabaret peint sur sa circonférence, elle est devenue au fil du temps, mieux que l'emblème de la maison ou son image de marque, la trouvaille "marketing", comme on ne disait pas encore, qu'on salue aujourd'hui, sa signature. Un "logo", qui situe immédiatement l'endroit où furent prises les photos, à savoir dans un lieu qui n'accueillait pas n'importe qui
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Lettre à une absente
par Jean-Pierre Sueur

Ce texte, écrit par Jean-Pierre SUEUR, sénateur du Loiret, alors maire d'Orléans est paru sous une forme abrégée dans le bulletin municipal de la Ville d'Orléans Vivre à Orléans au lendemain de la mort de Barbara. La version complète, publiée ci-dessous, n'a été publiée qu'en 2005 dans un recueil de chroniques de Jean-Pierre SUEUR intitulé Aimez-vous Orléans ? aux Éditions CPE.

C'est avec l'aimable autorisation de Jean-Pierre Sueur que nous publions le texte ci-dessous (Aimez-vous Orléans ? p. 49-51). Qu'il en soit ici chaleureusement remercié.

14 décembre 1997. Cela se passait il y a longtemps dans un théâtre à moitié vide. Votre visage un peu tremblant était déjà penché sur le piano qui, grand vaisseau laqué, nous séparait de vous. Vous aviez peur. Grave, aiguë, votre voix caracolait et dessinait, au cœur du silence, des histoires vraies qui deviendraient des légendes. C'était une voix gourmande et fragile. Les mots, les syllabes, les sons, les émotions, les murmures mêmes, débordaient souvent, irrépressibles, des cadres du rythme et des contours de la versification. Vous puisiez en vous une infinie tendresse pour fredonner des mots qui, chantés par d'autres que vous, eussent parus anodins : Quand Pierre rentrera, il faut que je lui dise que le toit de la remise fuit. Vous nous parliez de petit bois, de matins mêmes, d'enfants blonds, de cette terre gorgée du sang des hommes où refleurissent la rose et le pommier, aussi la marjolaine, mais encore des prunes éclatées, des lilas blancs, des groseilles rouges et des rires d'enfants.
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EN AVIGNON 2007
par les envoyés Off des Amis Edwige Suire et Guy Papin

© photos Edwige Suire

Il n'est pas de Festival d'Avignon sans le nom de Barbara en gros titre ou entre les lignes dans l'abondant programme. Cette année, la Région Les Pays de la Loire avait avec bonheur retenu le spectacle : " Barbarie, une femme qui chante Barbara " parmi sa programmation au Grenier à Sel, au pied des remparts. Un clin d'œil d'y chanter à minuit qui ne fut pas forcément un privilège. Les festivaliers étant le plus souvent fatigués d'une journée bien remplie pour attendre la fin de soirée, alors que quelques coquilles dans le programme off y mélangeaient ou omettaient les horaires. Dur, dur à gober pour des artistes qui se sont investis pour ce passage mais quelle joie d'y être passionnément quand même ! En cherchant bien, on pouvait y trouver aussi : (...)

Conflans-Sainte-Honorine… Barbara et Brel…
par Marie Aviles


Dans le cadre de la deuxième semaine du Film du Nord et de la Belgique, Claude Forest avaient choisi de rendre hommage à Barbara et à Jacques Brel. Sous la caméra de Christian Mesnil et d'Édouard Molinaro.

Comment ne pas penser à Franz (film réalisé par Jacques Brel en Belgique, en 1971 avec, à ses côtés, son amie Barbara en magnifique Léonie) lorsqu'on évoque Brel/Barbara - Barbara/Brel. Il ne fut malheureusement pas possible de le diffuser. Souhaitons que pour la commémoration des 30 ans de la disparition du grand Jacques le film sorte enfin en dvd.
Le choix se porta bien évidemment sur Christian Mesnil, réalisateur belge de talent (cf lettre des Amis de Barbara n° 24), spécialiste, entre autres, de la chanson française. C'est ainsi que furent présentés trois de ses films : L'amoureuse (1971) le mercredi, Brel, un cri (1985) le jeudi et pour terminer : Les chemins de Barbara (2005) le vendredi soir.
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Témoignage Marc Chevalier : Mémoires du siècle
Entretien avec Bernard Merle

" Dans ma vie de recluse / Je me revois parfois / Sur la scène de L'Écluse / Faisant mes premiers pas ", chantait Barbara sur celle du Châtelet, en 1987. Au cours de la première partie de cet entretien (cf. " Lettre des Amis de Barbara " n°30), Marc Chevalier, co-fondateur du célèbre " 15 quai des Grands Augustins ", nous a conté ses années de formation : la guerre, les Chantiers de la jeunesse, l'apprentissage de la musique et du métier de comédien, l'enseignement, et, en compagnie d'André Schlesser, les premiers succès au théâtre et au cabaret. Nous sommes en 1951, c'est l'après-guerre, Saint-Germain-des-Prés s'ébroue sur des rythmes endiablés. À l'horizon déjà se profile l'ombre de Barbara, dont Marc nous brosse ici un portrait remarquablement précis, sans concession, admiratif comme sans flagornerie. " Et si, propose alors " Dadé ", nous reprenions ce lieu où nous avions chanté quelquefois...? "

 

Deuxième partie
La vie d'artiste
À L'Écluse...


...Et c'était L'Écluse, où vous êtes restés près de vingt-cinq ans. L'Écluse a été une incroyable pépinière de talents, en filiation sentimentale avec les cabarets " littéraires " du XIXe siècle comme Le Chat noir. Mais aussi un lieu minuscule ne pouvant guère contenir plus d'une soixantaine de personnes. Le Chat noir, le succès venu, a déménagé pour un local plus grand. Avez-vous parfois, vous aussi, songé à déménager ?

Jamais. Jamais parce que si la réputation de L'Écluse est aujourd'hui presque plus grande que celle de La Rose rouge, par exemple, qui elle aussi a déménagé, c'est qu'il y avait là un esprit de famille. On se retrouvait entre artistes, il n'y avait pas de patron. C'était presque une coopérative qui n'en était pas une. Posée sur le bar, il y avait la feuille de régie avec le nom des artistes et ce qu'ils touchaient, et tous la voyaient. Ils savaient qu'ils étaient payés à peu près au même prix, sauf quand ils étaient quatre ou cinq. Nous, nous étions au bout de nos possibilités financières. On n'avait pas d'argent. Donc, on faisait notre plateau par rapport à ce qui rentrait dans la maison. Il n'y avait pas de billetterie, le prix d'entrée était de dix francs pour une limonade ou un citron pressé, quinze francs pour un whisky. On n'a jamais touché un sou de subvention. Le lieu avait une âme, déménager pour que ce soit plus grand et retrouver quoi ? Cela ne nous est même pas venu à l'esprit ! Ce qui nous est venu à l'esprit, ç'aurait été de faire quelque chose dans une péniche...
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Bientôt un Centre Barbara, dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris

On en parle depuis un an environ : résultat d'une délibération adoptée par le Conseil de Paris de mars dernier, le centre musical Fleury-Goutte-d'Or, qui devrait ouvrir ses portes début janvier, 4 rue Fleury (18e), portera le nom de Barbara. Destiné principalement aux jeunes artistes amateurs du quartier, danseurs et musiciens, cet équipement de qualité professionnelle comportera, sur cinq niveaux et 1500 m², des studios d'enregistrement et de répétition, une salle de concert de 280 places, des salles de pratiques des musiques actuelles, et sera ouvert six jours par semaine, de 10 h à minuit. Dès à présent, il s'associe à des événements musicaux et festifs, notamment au Festival Paris quartier d'été avec lequel il coproduit déjà des rencontres autour de plusieurs artistes, venus du rap ou du hip hop.
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NOUS ECRIRE

 "Les Amis de Barbara"
Maison des Associations
Boîte 28
15, passage Ramey
75018 Paris
lesamisdebarbara@free.fr

"LA LETTRE DES AMIS DE BARBARA un même et multiple pays".

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