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LA LETTRE DES
AMIS DE EXTRAITS |
Hiver
2003, n°16
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Le Forum du Blanc-Mesnil a inauguré sa "Grande salle Barbara "
Le samedi 8 novembre, de
16 h 30 à 19 h, la ville du Blanc-Mesnil a fêté "en fanfare" et
avec la participation de la chanteuse Charlotte Etc., les dix ans d’existence
de son splendide complexe culturel Le Forum, situé place de la Libération.À
cette occasion, la municipalité avait décidé d’honorer six
personnalités, en donnant leur nom à chacun des espaces disposés à l’intérieur
du Forum.
(...)
COUP D’OEIL
SUR LE TRIMESTRE ÉCOULÉ
LIVRES
* Annie Girardot a
publié aux éditions du Cherche Midi un volume de souvenirs intitulé
Partir, revenir : les passions vives. Dans son rétroviseur, un chapitre
de deux pages (184 et 185) intitulé Le cygne noir. La comédienne y raconte
comment dans l’après-midi du 23 novembre 1997, se trouvant en compagnie de Jean-Claude
Brialy dans sa propriété de Monthyon, elle entendit le téléphone sonner : c’était
Barbara. .
(...)
* Jean-Pierre Pasqualini
directeur du magazine Platine vient de publier aux éditions Sélection
du Reader’s Digest : Chanson française : stars et légendes des
années 70. Préfacé par Dave, l’ouvrage se divise en divers chapitres
dont La chanson poétique où Barbara, photographiée par Jean-Louis Rancurel,
trouve sa place aux côtés de Moustaki, Gréco, Mouloudji, Ferré, Reggiani et
Isabelle Aubret.
(...)
* Jean-Michel Boris,
Jean-François Brieu et Eric Didi publient Olympia Bruno Coquatrix,
50 ans de Music-Hall : Piaf, Coluche, Johnny, les Beatles, Bowie, Brel
et les autres… aux éditions Hors Collection.
(...)
* Le patriarche de la
Mouffe, célèbre lieu de culture et d’éducation populaire, des années
cinquante aux années soixante-dix, vient de publier les mémoires du lieu, confondus
en grande partie avec les siens.
Georges Bilbille, Bil
pour ses (innombrables) intimes, raconte dans Du côté de Mouffetard :
une histoire de théâtre, 1948-1978 (Ed. Alzieu,
Grenoble) les heurs et malheurs d’une équipe de fous inspirés qui sur les gravats
de l’après-guerre firent fleurir, sans argent ni aide aucune que leurs bras
et leur ténacité, des heures parmi les plus inoubliables de l’histoire du mouvement
social, du music hall et du théâtre populaire. Y défilent les silhouettes, parfois
encore totalement inconnues, de Roger Blin, Ariane Mnouchkhine, Raymond Rouleau,
Marguerite Duras, Ricet Barrier, Julos Beaucarne, Arrabal, Brel, Brassens, Raymond
Devos, etc. Et Barbara. Excusez du peu ! Elle venait très souvent à la Mouffe,
nous a confirmé Bil lors d’une rencontre.
(...)
* Jacques Pessis,
grand connaisseur en matière de chanson française et producteur de la très documentée
émission de télévision Les Lumières du Music-Hall sur France 5 et
Paris Première publie Chronique de la chanson française, aux
éditions Chronique. Préfacée par Charles Aznavour, année après année,
l’histoire de refrains populaires qui ont touché les cœurs et les oreilles de
plusieurs générations. Une traversée du XXème siècle en paroles et musiques,
depuis la naissance de Frou-Frou jusqu’à l’arrivée du disco et du rap. Un
livre extrêmement agréable à feuilleter, grouillant d’anecdotes replacées dans
leur contexte, ne faisant pas seulement la part belle aux têtes d’affiche. Nombreuses
photos et plusieurs articles consacrés à Barbara (Barbara sur le plateau
de Discorama, Barbara devant Johnny au Hit-parade, Barbara chante devant
Mitterrand…). Rien d’inédit pour les connaisseurs, mais le charme sans pareil
des souvenirs dans un album de famille.
(...)
* À signaler que Jacques
Pessis, dans le cadre de ses conférences-concerts sur la vie et l’œuvre
de grands auteurs-compositeurs-interprètes, présentera le lundi 7 juin 2004,
au Théâtre du Palais Royal à Paris, une soirée consacrée à Barbara (Rens. et
rés. : 01 42 97 59 81), avec en matinée un programme similaire réservé aux scolaires.
(Rens. 01 44 62 40 62).
DISQUES
* Thierry Desseux est
un auteur interprète d’une trentaine d’années installé dans la Nièvre,
et qui ne demande qu’à partager sa passion des mots et de la musique. Piano
(Mathieu Bérodier, compositeur de tous les titres), contrebasse, violons, violoncelles,
guitare, flûte, cor, clarinette, accordéon… : Comme si de rien n’était, son
premier CD, offre un éventail de onze titres fort attachants dont un, Vendôme,
qui « raconte de manière authentique la vente aux enchères qui s’est déroulée
à Vendôme en janvier 2000, et évoque l’étrange climat qui s’en est dégagé» (voir
texte plus loins. Volontairement jamais nommée par souci de discrétion et
de sobriété, la Dame de Précy trouve en Thierry Desseux
un artiste délicat qui, pour l’écouter, mérite qu’on fasse silence.
Contact : 03 86 59 42 07.
ciedesseuxberodier@club-internet.fr
* Hervé Suhubiette,
entre autres titres de divers auteurs compositeurs, interprète Le bel
âge sur son CD Enregistrement public au Bijou.
Rens. : 05 34 60 56 82
* Serge Reggiani vient
d’enregistrer dans une compilation intitulée Succès et confidences les
lettres ouvertes publiées en 1995 dans son livre Dernier courrier avant
la nuit (dont une version augmentée vient de paraître aux éditions de
l’Archipel), adressées à son public et à ses illustres amis parmi lesquels Charley
Marouani, Jacques Brel et Barbara .
(...)
* Dans sa chanson Les
filles, version moderne du J’aime les filles de Jacques
Dutronc, Laurent Viel décline toutes les catégories de filles qu’il apprécie
; et ce, jusqu’au refrain où il claironne avec la même jubilation : Mais
qu’est-ce qu’il y a d’aussi bon-on / Qu’embrasser un garçon-on ? / Qui pourra
me le dire ? / Oui qu’est-ce qui est aussi bon-on / Qu’embrasser un garçon-on
? / Et ce n’est pas les filles / Qui vont me contredire !. Par trois fois
revient ce refrain, et par trois fois aussi on entend, juste après, la voix
de Barbara :
(...)
* Serge Lama dans
son dernier CD joliment intitulé Pluri"elles", puisque
composé exclusivement de duos avec des femmes, y chante Une petite cantate
avec sa "vieille" comparse Marie-Paule Belle. Une histoire
d’Écluse, en somme…
(...)
* Moustaki, le tout
dernier album de l’artiste du même nom, commence par un hommage à Barbara écrit
sur Odéon, un chôro célèbre du compositeur brésilien Ernesto Nazareth.
(...)
SPECTACLE
La Lettre des Amis d’Édith Piaf rend compte, dans son numéro de novembre, du Prix (de chant) Édith Piaf qui s’est déroulé le 19 octobre à Bernay (27). Dix candidates sélectionnées : neuf, fort méritantes. Seul le talent… d’une seule d’entre elles est à déplorer. Plus mannequin de haute couture que chanteuse, elle tua le pauvre Aigle noir de Barbara avant même qu’il n’ait pu s’envoler…
RADIO
Radio France Internationale
a diffusé le 24 octobre un entretien avec Isabelle Vajra, à l’occasion
du récital des chansons de Barbara qu’elle a donné au Musée Dostoïevski de Saint-Pétersbourg
les 28 et 29 octobre. Parmi elles : Nantes, qu’Isabelle a interprété
en russe, après en avoir elle-même assuré la traduction sous le contrôle de
l’écrivain Andréï Makine.
TÉLÉVISION
Télé Star l’a annoncé (N°1417 29/11/03) : Marie-Claude Pietragalla, la célèbre danseuse, va jouer le rôle de la chanteuse Barbara dans un téléfilm. Metteur en scène : Jacques Weber.
Paul Amar, recevant
Moustaki dans son émission Recto Verso sur Paris Première
(11/12).
(...)
C’est la jeune Élodie qui a remporté avec l’Aigle noir la finale de la troisième Star academy, le 20 décembre sur TF1.
Le 22 décembre sur France 3 dans Symphonic, accompagnée par l’orchestre symphonique Night of Proms composé de cent trente musiciens et cinquante choristes, Patricia Kaas a interprété l’Aigle noir, l’un des vingt titres inoubliables de la chanson française et internationale choisis par les auditeurs de Radio Nostalgie parmi cinq cents succès de ces quarante dernières années.
EXPOSITION
Le comédien Pierre Maguelon,
sculpteur à ses heures, a présenté à l’exposition Peintres du spectacle (17/12/03-04/01/04)
dans le grand Hall de la Maison de Radio France à Paris, quatre bustes
: ceux de Brel, Brassens, Prévert et Barbara.
(...)
DIVERS
Selon les vœux de l’adjoint
au maire chargé de la culture à Saint-Nazaire, les festivités prévues pour le
lancement du Queen Mary 2 se sont muées, après le drame du 15 novembre,
en un hommage sobre sous forme d’une promenade onirique sur front de mer balisé
de lumières bleues, d’images et de textes emblématiques. Une bande diffusait
en permanence Casta diva, par Maria Callas, et Ma plus belle histoire
d’amour, par Barbara.
ÉDITORIAL
: notre assemblée générale
par Bernard Merle
Dans quelques jours, nous
allons nous retrouver pour la quatrième fois consécutive en assemblée générale.
Trois heures, pour à la fois établir un bilan de l’année passée et préparer
celle qui vient. Un moment important dans la vie de notre association, puisque
chacun d’entre vous pourra y exprimer ses attentes, ses critiques, ses propositions,
sans perdre de vue l’objectif que nous nous sommes fixé : Sauvegarder
et faire vivre la mémoire de Barbara. Toute association est un forum où
la parole doit largement pouvoir circuler. Mais elle est aussi un chantier où
tôt ou tard l’action doit la concrétiser.
(...)
Assemblée générale
ordinaire
Les Amis de Barbara
Samedi 31 janvier 2004
de 14 h 30 à 17 h 30
Centre d’Animation et
de Loisirs Valeyre - Salle 306
24, rue de Rochechouart
Paris IX Métro : Cadet
Tél. : 01 48 78 21 12
Disques :
Barbara et Hommage aux grands de la chanson
publiés par Sélection du Reader’s Digest
Barbara : en
coproduction avec Universal, un coffret rouge de 4 CD (20 titres
chacun) : Femme piano, Chapeau bas, Mes hommes et Sur scène, ce
dernier enchaînant chronologiquement des enregistrements publics saisis entre
1966 (Bobino) et 1993 (Châtelet). Belle compilation incluant les
titres habituels de Barbara et certains moins connus du grand public : La
Saisonneraie, La vie d’artiste.
Photo de Barbara par Marcel
Imsand. Pas de livret, mais un panorama très complet sur l’œuvre discographique.
À offrir, pour faire découvrir Barbara à ceux qui ne la connaîtraient pas.
Hommage aux grands de la
chanson : en un coffret (blanc, à rose rouge…) de 5 CD, 27 artistes (Petula
Clark, Nicole Croisille, Romain Didier, Lucid Beausonge, Colette Renard, Marcel
Amont…) revisitent 110 titres de 10 géants de la chanson française. Dans l’ordre
: Brel et Barbara, Aznavour et Piaf, Bécaud et Salvador, Trénet et Lemarque,
Brassens et Ferrat.
(...)
serviceclients@readersdigest.tm.fr ou www.selectionclic.com
Livres
: La Barbara que j’ai connue
de Sophie Makhno
Elle l’avait dit, au micro
de José Artur notamment (09/01/02) : "On m’a posé la question
deux mille fois, je n’écrirai jamais un livre sur Barbara". (La Lettre
des Amis de Barbara n° 9, p.7). À première vue, donc, elle s’est reniée.
À première vue seulement : La Barbara que j’ai connue n’est ni une étude,
ni une biographie, encore moins une quelconque somme fouillant ces années 1963
à 1966 durant lesquelles Françoise Lo (le véritable nom de l’auteur)
fut à la fois la secrétaire et la "femme à tout faire" - y compris
des chansons – de Barbara. Pour tout dire, à peine un livre. Un album de photos,
plutôt : une trentaine au total, inédites, toutes plus émouvantes les unes que
les autres, et signées du très talentueux Jean-Louis Dumont. Fidèle à sa parole,
Sophie Makhno se glisse entre les pages de cet album, non pour nous faire entrer
par effraction dans un passé qui lui appartient, mais pour nous en offrir comme
une émanation, sous forme de courts textes, tout juste nourris de quelques anecdotes
: Des bijoux, des parfums, des chaussures ; Toi l’homme ; En public, hors scène
; Se sentir chez soi ; Le butin de Barbara .
(...)
J’ai œuvré, en dépit de
tout, à l’éclosion de Barbara, revendique Sophie Makhno. Aujourd’hui,
ensemble, nous faisons œuvre de mémoire, avec l’humour et la tendresse, avec,
par-dessus tout, le respect, et le silence sur ce qui doit être tu. Le livre,
qui s’ouvre par le texte qu’elle écrivit pour l’exposition que nous avions présentée
à Paris en 2001 (Il était une fois Barbara, mairie du XVIIème arrondissement),
se conclut par la reproduction des deux collages de Luc Simon sur pochettes
de disques de Barbara, que vous avez peut-être vus lors de notre seconde exposition
(Barbara, femme-piano, mairie du XXème arrondissement, 2002).
Sophie Makhno ne livre pas
ses souvenirs en pâture à la rumeur publique. Elle offre aux amoureux de Barbara
l’écrin précieux dans lequel ils reposent.
68 p. – 19 x 17 cm, sous fourreau,
reliure spiralée, 40 €. 200 exemplaires numérotés.
Exposition prévue dans le
sud de la France, courant 2004.
Rens. Makhno Infopro. Route
de Saint-Pierre 84000 Modène makhno.infopro@wanadoo.fr
CONFÉRENCE-HOMMAGE À BARBARA AU FESTIVAL DE LA CHANSON FRANÇAISE D’AIX-EN-PROVENCE
Du 25 au 29 octobre, s’est
tenu à Aix-en-Provence sous la houlette artistique de Jean-Michel Boris et parrainé
par Serge Reggiani, le premier Festival de la Chanson Française. Barbara ne
pouvait pas ne pas figurer dans cette première édition : Joël July, universitaire,
et Carine Perret, musicologue, y ont animé une conférence-hommage à la fois
savante et passionnée.
(...)
L’encre noire de la seiche
Joël July commença
par rappeler que Barbara, comparée à ses pairs Brassens, Brel ou Ferré, écrivit
peu, un peu plus de cent chansons qui pourtant font une œuvre, puis recensa
quelques-uns des divers "topoï" présents dans cette œuvre, ces lieux
communs devenus les attributs de la chanteuse : le noir, l’arbre, l’automne,
les oiseaux. S’attachant plus particulièrement à la présence de la nuit chez
Barbara et à son bestiaire, il souligna que, plus encore peut-être que l’aigle,
la louve, ou autres grands prédateurs plus ou moins nocturnes auxquels on l’a
souvent associée, c’est à la seiche et son encre noire qu’elle pourrait finalement
être comparée avec le plus de pertinence, ainsi qu’elle nous l’indique elle-même
dans Il était un piano noir (Ed. Fayard, p. 30)
(...)
Une musicienne romantique
Carine Perret quant à elle, s’appuyant sur la chanson Les insomnies mit en relief l’humour de Barbara, particulièrement vif ici où il s’agit de transcrire gaiement un épisode douloureux de son existence : une tentative de suicide. Si Barbara est pour Joël July une "Madame Bovary des temps modernes", elle est pour Carine Perret une musicienne romantique, puisque l’essence de la musique romantique est de peindre, de donner à entendre des sons, des parfums, avec des mots et des musiques qui chez Barbara, de son propre aveu naissaient ensemble.
La musique de Barbara n’est
pas compliquée, elle n’a l’air de rien pour un spécialiste, ne comporte
pas de grandes difficultés techniques, ne compte pas beaucoup d’accords, mais
elle crée pourtant un univers entièrement original.
(...)
SOPHIE TÉROL REMPORTE LE TROPHÉE DU PRIX CHAPEAU BAS
Soirée de gala, lundi
1er décembre, pour la finale du Prix Chapeau Bas au Théâtre national
de la Colline, à Paris. Quatre lauréats en lice, après les soirées de sélection
proposées au public en octobre dernier : les groupes La Crevette d’Acier,
et les Martine ; les solistes : Lo Glasman et Sophie Térol.
(...)
Les récompenses furent offertes
aux finalistes par la chanteuse Belle du Berry, de Paris Combo, groupe
parrain de la soirée 2002, comme le furent cette année leurs excellents collègues
Les Escrocs, avec à leur tête le chanteur Éric Toullis. Pour leur
part, Les Amis de Barbara, également partenaires et membres du
jury, avaient invité la chanteuse Anne Pekoslawska et son pianiste
Antoine-Marie Millet, comme l’an passé Mathieu Rosaz, à ouvrir la
soirée en interprétant la chanson Chapeau Bas. Ce titre, qui a donné
son nom au prix, est aussi la première œuvre officiellement écrite par Barbara,
alors qu’elle habitait encore dans le XXème arrondissement, 50 rue Vitruve,
rappela dans son discours d’ouverture Nathalie Kaufmann, adjointe au maire Michel
Charzat, chargée de la culture dans cet arrondissement. On a dit que c’est
un arrondissement qui est un peu pauvre culturellement, confiait au micro de
Kathleen Evin (02/12) sur France Inter le compositeur Jean-François Zygel, lui-même
créateur d’un Festival de musique classique à la Maroquinerie, « ce que je ne
crois pas. La preuve.
Barbara à livres ouverts
Le samedi 8 novembre à 17
heures a été inaugurée à la Bibliothèque Elsa Triolet de Garges-Lès-Gonesse,
dans le cadre du premier Festival Femmes en voix, notre exposition
Barbara, une femme qui chante. L’occasion de faire à Barbara une petite
place au cœur de ces banlieues où, disait-elle, elle n’était pas sûre
d’être entendue.
(...)
Quand la Dame blanche reçoit la Dame brune…
Également présents : Jeanne
Sudour, conceptrice et réalisatrice de l’exposition qui, étant
donné le lieu, avait imaginé de la présenter sur des panneaux dressés par deux,
comme autant de livres ouverts ; Jean-Claude Clot, dont les photos de
Barbara en scène, prises à Grenoble en 1978, Vienne (France) en 1979 et Pantin
en 1981, formaient l’essentiel des documents exposés ; Bernard Merle,
président de l’association Les Amis de Barbara ; et Alain Wodrascka,
auteur de Barbara, n’avoir que sa vérité. C’est avec lui que la
soirée s’est prolongée en conférence improvisée au cours de laquelle
chacun, y compris les personnes présentes dans l’assistance, put apporter sa
contribution… et rappeler ses souvenirs.
Point d'orgue de l'exposition : le récital d'Anne Pekoslawska
Voix dansantes, voix jazzy,
voix d’aujourd’hui, voix d’antan … C’est sous l’intitulé Voix..
nostalgique, résumé si l’on veut de tous les précédents, que dans le cadre
du Festival Femmes en voix et en clôture de notre exposition Barbara,
une femme qui chante, Anne Pekoslawska a donné le 29 novembre,
à la Bibliothèque Elsa Triolet, son récital Barbara.
(...)
Pour Anne comme pour Barbara, chanter c’est converser avec le public. Et cela provoque parfois de poétiques hasards : au moment même où elle évoque cette enfant qu’elle était, captivée par l’artiste d’autrefois, une petite fille d’aujourd’hui, fascinée par la chanteuse Pekoslawska, s’approche et lui offre un gros bouquet de fleurs. A contrario dans la salle de ce soir, surgissant du passé, se trouve un spectateur originaire… d’Abidjan. Miracle de la scène, bonheur des spectateurs : ceux-ci ovationnent Anne debout pour la remercier. Dis, quand reviendras-tu ? chante le public, comme autrefois… Et L’Aigle noir s’envole à regret, pour clore le récital.
GLANÉ DANS LES LIVRES...
Dans le chapitre 16 de son
essai biographique consacré au poète surréaliste belge dont Nougé
Écriture et caractère, à l’école de la ruse (Ed. Labor/Archives
du Futur, Bruxelles, 1995), l’écrivain Olivier Smolders rappelle
les relations étroites qu’entretinrent avec lui à Bruxelles au début des années
cinquante : Barbara ; celui qu’elle épousera quelques temps plus tard : Claude
Sluys (le chapitre 15 s’intitule La famille Sluys) ; et leur amie géorgienne
: la pianiste Ethery Rouchadze. Son errance inspirée dans Bruxelles,
écrit Smolders parlant de Nougé, aux côtés de Claude Sluys,
de Barbara et d’Ethery, cache mal le désespoir profond qui l’étreint. […] Barbara
– qui sait les graves problèmes moraux et financiers que Nougé traverse – lui
glisse un jour un billet de cent francs dans la main. Ce geste affectueux lui
fait sans doute prendre toute la mesure de sa solitude.
Nougé écrira pour les
deux jeunes femmes plusieurs poèmes publiés en 1966 dans L’expérience
continue.
(...)
Guy Bedos, dans Merci
pour tout (Seuil, 1996), transcription d’un ensemble de ses sketches,
concluait par un texte intitulé Une belle fin : C’est la fin du spectacle. Du
fond de la scène, Guy réapparaît […] reniflant comme un enfant qui voudrait
masquer un gros chagrin. Là, à l’instant de tirer le rideau sur ce dernier
spectacle, je repense à mes débuts, en septembre soixante-cinq, à Paris, au
fronton de ce vieux Bobino… Qu’on a détruit depuis…(Il renifle de plus en plus
fort et peine à ravaler ses larmes…). C’était rue de la Gaîté… En co-vedette
avec Barbara (À un spectateur imaginaire, désagréable :) Barbara qui ?… (Les
yeux au ciel devant tant d’inculture :) Madame Barbara… La grande… L’unique..
La seule chanteuse française vivante qu’on applaudit comme une morte… Quel talent
!…
(...)
Jacques Chancel, dans
L’or et le rien : Journal (Plon, 1999).
25 novembre 1997 : Dans mon bureau, cette photo jaunie toujours épinglée au
panneau des souvenirs : ma resplendissante Barbara. Vingt années de turbulentes
rencontres, de discussions à n’en pas finir, de rires et de combats. Et au matin
d’un sombre mardi, l’annonce de son dernier voyage. Elle, au final de la solitude,
et moi dans une infinie tristesse : les mots ne viennent pas. Seules les larmes.
(...)
Françoise Sagan, dans
Derrière l’épaule ( Plon, 1998), évoque ainsi les héros
de son roman Le lit défait : …Tout, dans ce livre, ramène à
eux, à eux seuls et à leur passion.[…]. Ils sont partis l’un contre l’autre,
furieux et combattants, comme le chante Barbara… ».
(...)
Régine écrit dans Appelle-moi par mon prénom : À la fin de 1968, je passe donc à l’Olympia en covedette avec Raymond Devos. J’ai un trac épouvantable, qui me transforme en pile électrique, mais tout se passe bien. Barbara a écrit pour moi une superbe chanson : Gueule de nuit.
Dans Paris sur les pas
de Sonia Rykiel (Ed. du Garde-Temps, 1999), celle-ci égrène à la
manière de Pérec une série de "Je me souviens". À Saint-Germain-des-Prés,
Je me souviens de Barbara : Un jour tu feras une chanson pour moi. Oui, non.
Oui, je te promets.
(...)
Glané dans les journaux
Luc Plamondon, heureux
parolier de Starmania et Notre-Dame de Paris écrivit aussi quelques-unes
des plus belles chansons de Lily Passion. Dix-sept ans plus tard,
il avouait à Catherine Schwaab pour Paris Match (05/01/03)
la fascination que continue d’exercer sur lui Barbara : À la générale, Depardieu
a annoncé « une création de Barbara et Gérard Depardieu » ! Aucun de nous n’a
été mentionné !. Lui, Plamondon, avait passé chez elle trois jours par semaine
pendant un an pour composer dix-huit chansons sans demander un sou ! Elle lui
a laissé des souvenirs ineffables : Elle pénétrait dans son village de Crécy-la-Chapelle
[sic] en DS noire, rideaux noirs, verres teintés… conduite par son chauffeur
énigmatique, habillé de cuir noir, en lunettes noires… Elle avait fait aménager
son presbytère en noir, évidemment : une aile constituait son théâtre, une autre,
son studio, une troisième, son salon-cuisine avec deux aigles noirs dessinés
sur les poutres. Elle était capable de jouer du piano toute la nuit !» Et d’oublier
de dîner, évidemment. Encore sous le charme, il pourrait égrener des dizaines
d’anecdotes :
(...)
Témoignage
de Jean-Denis Macquart
Barbara m’a
rempli le coeur !
Propos recueillis par
Daniel Simonet
Artisan ébéniste, marqueteur, restaurateur de piano, Jean-Denis Macquart eut souvent l’occasion de travailler pour Barbara. Daniel Simonet l’a rencontré : souvenirs d’un homme encore émerveillé.
Daniel Simonet. : Comment
avez-vous eu l’occasion de rencontrer Barbara ?
Jean-Denis Macquart
Par l’intermédiaire de son accordeur de piano que je connais et qui un jour
me dit : Tiens, il y a un piano à restaurer chez Barbara. Je me rends
chez Barbara et je regarde son piano, je fais un devis sur place, je lui envoie
et je reçois son accord. Elle a voulu me le faire réparer sur place, chez elle…
mais moi, je lui ai dit que c’était impossible, compte tenu de tous les instruments
de musique et des synthés et des pianos électriques qui étaient autour, à cause
de la poussière que ça aurait occasionné.
Et le piano, il était
comment ?
- C’était un Grotrian
Steinweg, un piano de concert (les plus grands). Les transporteurs spécialisés
sont donc allés chercher le piano chez elle, ils l’ont passé par la fenêtre
avec un treuil car il était au premier étage pour l’amener à mon atelier à Montévrain.
Alors j’ai démonté, j’ai tout refait, les fentes de câbles, j’ai poncé, verni
la table, remis le cadre, remonté en cordes, puis après l’accordeur a refait
la mécanique, les marteaux et le piano est reparti chez elle… elle avait un
autre piano aussi, dans une salle au rez-de-chaussée, un Hyundaï demi-queue,
je crois… [piano acoustique d’origine coréenne] et d’ailleurs à l’origine ce
piano était blanc, il avait donc fallu le poncer et le revernir en noir mais
ce n’est pas moi qui ait travaillé dessus, cela avait été fait par le magasin
qui lui a livré.
(...)
Merci, Jean-Denis, pour
ce beau témoignage. Une petite anecdote pour terminer avec Barbara ?
- Alors l’histoire des camélias…
Mon amie était folle de Barbara, elle me dit : Quand tu vas y aller, j’espère
que tu vas m’emmener… » Je lui dis : « Attends, j’y vais cet après-midi, tu
es libre ?… Elle me dit : Oui, mais il faut passer chez le fleuriste…
Elle me ramène un camélia d’un mètre de haut, plein de boutons ! Arrivés chez
Barbara, elle voulait l’offrir, mais pas la déranger… Elle voulait juste s’imprégner
de l’endroit où vivait Barbara… Moi, je cherche à voir Barbara, car je lui ramenais
le pouf et le prie-Dieu, mais la secrétaire me dit : Elle se repose…
Je lui dirai, pour le camélia. Le lendemain, Barbara me téléphone, chez
moi, à l’atelier. Mais Jean-Denis, qui est votre amie ? Donnez-moi son numéro
de téléphone que je la remercie ! Elle l’a fait dans la seconde qui suivait,
et je reçois un second coup de téléphone : C’est Nicole, devine qui vient
de m’appeler, devine ! Je sais pas, moi ; écoute, tu veux que je devine
? Je dis : … C’est Barbara, peut-être ? (rires). Elle venait de l’appeler !
Elle était contente, elle me dit : Tu peux pas savoir, ça me met les larmes
aux yeux…
En quittant Jean-Denis, je ne pouvais m’empêcher de penser à cette rencontre de l’Artisan et de l’Artiste… à un joli conte, qui serait à écrire, et tout ça parce qu’Il était un piano noir…
Nos amis de partout nous signalent
* Entretien avec Jean-Louis
Jossic, du groupe Tri-Yann par Edwige Suire
Lors de la présentation du
futur Musée de l’histoire de Nantes, qui sera ouvert en septembre 2006 au Château
des Ducs de Bretagne, nous avons rencontré le chanteur du groupe Tri-Yann, présent
en tant que conseiller municipal. La partition originale de la chanson Nantes,
achetée par le Ministère de la culture à la vente de Cheverny en juin 2000,
sera exposée dans ce musée. Sans avoir jamais rencontré Barbara, Jean-Louis
Jossic nous a dit avoir conservé un grand souvenir d’elle pour être passé à
l’Olympia en 1978, juste après la grande dame. Alors que toutes les loges étaient
dans un état très dégradé, il a eu le privilège de bénéficier d’une loge qu’elle
avait entièrement fait décorer, « moquettée » en violet du sol au plafond. »
* Une promenade Barbara
à Montluçon
Au cœur de la France, sur
les rives du Cher, une verdoyante promenade Barbara a été inaugurée le 20 juin
dernier. Photos et compte-rendu dans notre prochain numéro (Merci à Madame Claudette
Dumazet, à l’origine de ce projet).
Ils/elles ont chanté Barbara :
À Paris :
* Serge Hureau du 2
au 20 décembre, au Théâtre du Renard. Remarquable !
* Les Garçons d’Honneur
(Alain Klingler, Lionel Damei, Christophe Roussel), en décembre au Sous-Sol.
En banlieue :
* Anne Pekoslawska
le 20 novembre à Lisses (78), le 29 à Garges-lès-Gonesse (95).
* Mathieu Rosaz le
21 novembre à Neuilly-sur-Seine (92).
En province :
* La Compagnie Nicole Sommier,
le 7 novembre, à Meyreuil (13) pour un hommage à Barbara.
* Mathieu Rosaz les
14 et 15 novembre à Lille (59).
* Caroline Personne,
le 28 novembre, à Irigny (69), et le 29 à l’Espace Barbara de Bonsom (42).
À l’étranger :
* Mitsuki Chiba et
les artistes de son Salon de Musique Barbara, le 5 novembre, au Sogetsu Hall
de Tokyo, pour le 7ème (en Europe : 6ème) anniversaire de la disparition de
Barbara. Sous le patronage de l’Ambassade de France au Japon, et avec le soutien
amical des « Amis de Barbara » dont Madame Chiba est membre d’honneur, (...)
Suzanne Lainesse le
22 novembre, à Victoriaville (Québec).
(...)
(...)
ILS / ELLES
VONT CHANTER BARBARA
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VENDOME
Il était une fois, il était
une vie
Une maison d’autrefois,
des pas sur le parvis
Des photos, quelques lampes,
un buste et un prie-Dieu
Un fauteuil, des estampes,
un lustre un peu curieux ;
Il était une fois, il était
une larme
Une fois, deux fois, trois
fois, adjugés messieurs dames !
Le marteau retombé, quelqu’un
baisse les yeux
Une dame est courbée, vague
à l’âme… il pleut.
Refrain
Avez-vous vu passer la
dame de Drouot
Est-elle agenouillée devant
ses bibelots ?
Qui donc est à sa place,
assise par ici
Loin des rats, des rapaces…
la dame de Précy.
Il était une fois, il
était un mystère
Un palais d’autrefois flambant
sous les enchères
Où partent les appliques
qui veillaient le piano
Les malles de musique, le
fabuleux tableau,
Il était une fois un pantin
dans Paname
Une fois, deux fois, trois
fois, un effort messieurs dames !
Dans l’ombre une inconnue
emporte un grand miroir
Peignoir sombre, poignets
nus, longue escorte du soir.
Refrain (idem)
Il était une fois la fin
d’un conte de fée
La légende a pris froid,
un pull à réchauffer
Du rêve qui s’achève je
n’ai rien rapporté
Qu’un couplet sur mes lèvres,
une note à la portée ;
Il était une fois une forêt
étrange
Une fois, deux fois, trois
fois, des mimosas qu’on range
Pas un tonnerre d’adieux,
que des gestes ordinaires
Petits éclairs précieux,
tourbillons de naguère.
Refrain
Tout à l’heure à Vendôme
il ne restera rien
Qu’un lilas sans arôme dans
le fond du jardin
Qu’un château sans fantôme,
le conte est bien fini
Il était une fois Vendôme
et Cheverny…
(Instrumental)
L’idole transparente, hélas
n’a rien vu
Au milieu de la vente, elle
avait disparu.
Thierry Desseux (31
janvier – 1er février 2000)
Paroles de la chanson
Vendôme.
Extrait du CD Comme si
de rien n’était (Cf.p.3)
Ce 24 novembre à Bagneux
Comme chaque année depuis
le 27 novembre 1997, nos amis Jacques et Susanne Boutler ont déposé une gerbe
de roses rouges sur la tombe de Barbara, au nom de la municipalité de Göttingen.
Fidélité d’une ville reconnaissante par l’intermédiaire de deux de ses «enfants
blonds» : Susanne est originaire de Göttingen, où elle retourne fréquemment
avec son mari, et tous deux admirent «depuis toujours» Barbara dont ils contribuent
là-bas comme ici à perpétuer la mémoire.
Quant aux «Amis de Barbara»,
représentés par Michel Pagès, Michel Long Vinh Vang et Jeanne Sudour, ils avaient
choisi, pour commémorer ce sixième anniversaire, une belle gerbe de fleurs blanches
(...)
NOUS ECRIRE
"Les Amis de Barbara"
Maison des Associations
Boîte 28
15, passage Ramey
75018 Paris
lesamisdebarbara@free.fr
"LA LETTRE DES AMIS DE BARBARA un même et multiple pays".
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