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LA LETTRE DES AMIS DE

EXTRAITS

Hiver 2003, n°16


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Le Forum du Blanc-Mesnil a inauguré sa "Grande salle Barbara "

Le samedi 8 novembre, de 16 h 30 à 19 h, la ville du Blanc-Mesnil a fêté "en fanfare" et avec la participation de la chanteuse Charlotte Etc.,  les dix ans d’existence de son splendide complexe culturel Le Forum, situé place de la Libération.À cette occasion, la municipalité avait décidé  d’honorer  six  personnalités, en donnant leur nom à chacun des espaces disposés à l’intérieur du Forum.
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COUP D’OEIL SUR LE TRIMESTRE ÉCOULÉ
LIVRES

* Annie Girardot a publié aux éditions du Cherche Midi un volume de souvenirs intitulé Partir, revenir : les passions vives. Dans son rétroviseur, un chapitre de deux pages (184 et 185) intitulé Le cygne noir. La comédienne y raconte comment dans l’après-midi du 23 novembre 1997, se trouvant en compagnie de Jean-Claude Brialy dans sa propriété de Monthyon, elle entendit le téléphone sonner : c’était Barbara. .
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* Jean-Pierre Pasqualini directeur du magazine Platine vient de publier aux éditions Sélection du Reader’s Digest : Chanson française : stars et légendes des années 70. Préfacé par Dave, l’ouvrage se divise en divers chapitres dont  La chanson poétique où Barbara, photographiée par Jean-Louis Rancurel, trouve sa place aux côtés de Moustaki, Gréco, Mouloudji, Ferré, Reggiani et Isabelle Aubret.
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* Jean-Michel Boris, Jean-François Brieu et Eric Didi publient Olympia Bruno Coquatrix, 50 ans de Music-Hall : Piaf, Coluche, Johnny, les Beatles, Bowie, Brel et les autres… aux éditions Hors Collection.
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* Le patriarche de la  Mouffe, célèbre lieu de culture et d’éducation populaire, des années cinquante aux années soixante-dix, vient de publier les mémoires du lieu, confondus en grande partie avec les siens.
Georges Bilbille, Bil pour ses (innombrables) intimes, raconte dans Du côté de Mouffetard : une histoire de théâtre, 1948-1978 (Ed. Alzieu, Grenoble) les heurs et malheurs d’une équipe de fous inspirés qui sur les gravats de l’après-guerre firent fleurir, sans argent ni aide aucune que leurs bras et leur ténacité, des heures parmi les plus inoubliables de l’histoire du mouvement social, du music hall et du théâtre populaire. Y défilent les silhouettes, parfois encore totalement inconnues, de Roger Blin, Ariane Mnouchkhine, Raymond Rouleau, Marguerite Duras, Ricet Barrier, Julos Beaucarne, Arrabal, Brel, Brassens, Raymond Devos, etc. Et Barbara. Excusez du peu ! Elle venait très souvent à la Mouffe, nous a confirmé Bil lors d’une rencontre.
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* Jacques Pessis, grand connaisseur en matière de chanson française et producteur de la très documentée émission de télévision Les Lumières du Music-Hall sur France 5 et Paris Première publie Chronique de la chanson française, aux éditions Chronique. Préfacée par Charles Aznavour, année après année, l’histoire de refrains populaires qui ont touché les cœurs et les oreilles de plusieurs générations.  Une traversée du XXème siècle en paroles et musiques, depuis la naissance de Frou-Frou jusqu’à l’arrivée du disco et du rap. Un livre extrêmement agréable à feuilleter, grouillant d’anecdotes replacées dans leur contexte, ne faisant pas seulement la part belle aux têtes d’affiche. Nombreuses photos et plusieurs articles consacrés à Barbara (Barbara sur le plateau de Discorama,  Barbara devant Johnny au Hit-parade, Barbara chante devant Mitterrand…). Rien d’inédit pour les connaisseurs, mais le charme sans pareil des souvenirs dans un album de famille.
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* À signaler que Jacques Pessis, dans le cadre de ses conférences-concerts sur la vie et l’œuvre de grands auteurs-compositeurs-interprètes, présentera le lundi 7 juin 2004, au Théâtre du Palais Royal à Paris, une soirée consacrée à Barbara (Rens. et rés. : 01 42 97 59 81), avec en matinée un programme similaire réservé aux scolaires.
(Rens. 01 44 62 40 62).

DISQUES

* Thierry Desseux est un auteur interprète d’une trentaine d’années  installé dans la Nièvre, et qui ne demande qu’à partager sa passion des mots et de la musique. Piano (Mathieu Bérodier, compositeur de tous les titres), contrebasse, violons, violoncelles, guitare, flûte, cor, clarinette, accordéon… : Comme si de rien n’était, son premier CD, offre un éventail de onze titres fort attachants dont un, Vendôme, qui « raconte de manière authentique la vente aux enchères qui s’est déroulée à Vendôme en janvier 2000, et évoque l’étrange climat qui s’en est dégagé» (voir texte plus loins. Volontairement jamais nommée par souci de discrétion et de sobriété, la Dame de Précy  trouve en Thierry Desseux un artiste délicat qui, pour l’écouter, mérite qu’on fasse silence.
Contact : 03 86 59 42 07. ciedesseuxberodier@club-internet.fr

* Hervé Suhubiette, entre autres titres de divers auteurs compositeurs, interprète Le bel âge sur son CD Enregistrement public au Bijou.
Rens. : 05 34 60 56 82

* Serge Reggiani vient d’enregistrer dans une compilation intitulée Succès et confidences les lettres ouvertes publiées en 1995 dans son livre Dernier courrier avant la nuit (dont une version augmentée vient de paraître aux éditions de l’Archipel), adressées à son public et à ses illustres amis parmi lesquels Charley Marouani, Jacques Brel et Barbara .
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* Dans sa chanson Les filles, version moderne du J’aime les filles de Jacques Dutronc, Laurent Viel décline toutes les catégories de filles qu’il apprécie ; et ce, jusqu’au refrain où il claironne avec la même jubilation  : Mais qu’est-ce qu’il y a d’aussi bon-on / Qu’embrasser un garçon-on ? / Qui pourra me le dire ? / Oui qu’est-ce qui est aussi bon-on / Qu’embrasser un garçon-on ? / Et ce n’est pas les filles / Qui vont me contredire !. Par trois fois revient ce refrain, et par trois fois aussi on entend, juste après, la voix de Barbara :
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* Serge Lama dans son dernier CD joliment intitulé Pluri"elles", puisque composé exclusivement de duos avec des femmes, y chante Une petite cantate avec sa "vieille" comparse Marie-Paule Belle. Une histoire d’Écluse, en somme…
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* Moustaki, le tout dernier album de l’artiste du même nom, commence par un hommage à Barbara écrit sur Odéon, un chôro célèbre du compositeur brésilien Ernesto Nazareth.
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SPECTACLE

La Lettre des Amis d’Édith Piaf rend compte, dans son numéro de novembre, du Prix (de chant) Édith Piaf qui s’est déroulé le 19 octobre à Bernay (27). Dix candidates sélectionnées : neuf, fort méritantes.  Seul le talent… d’une seule d’entre elles est à déplorer. Plus mannequin de haute couture que chanteuse,  elle tua le pauvre Aigle noir de Barbara avant même qu’il n’ait pu s’envoler…

RADIO

Radio France Internationale a diffusé le 24 octobre un entretien avec Isabelle Vajra, à l’occasion du récital des chansons de Barbara qu’elle a donné au Musée Dostoïevski de Saint-Pétersbourg les 28 et 29 octobre. Parmi elles : Nantes, qu’Isabelle a interprété en russe, après en avoir elle-même assuré la traduction sous le contrôle de l’écrivain Andréï Makine.

TÉLÉVISION

Télé Star l’a annoncé (N°1417 29/11/03) :  Marie-Claude Pietragalla, la célèbre danseuse, va jouer le rôle de la chanteuse Barbara dans un téléfilm. Metteur en scène : Jacques Weber.

Paul Amar, recevant Moustaki dans son émission Recto Verso sur Paris Première (11/12).
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C’est la jeune Élodie qui a remporté avec l’Aigle noir la finale de la troisième Star academy, le 20 décembre sur TF1.

Le 22 décembre sur France 3 dans Symphonic, accompagnée par l’orchestre symphonique Night of Proms composé de cent trente musiciens et cinquante choristes, Patricia Kaas a interprété l’Aigle noir, l’un des vingt titres inoubliables de la chanson française et internationale choisis par les auditeurs de Radio Nostalgie parmi cinq cents succès de ces quarante dernières années.

EXPOSITION

Le comédien Pierre Maguelon, sculpteur à ses heures, a présenté à l’exposition Peintres du spectacle (17/12/03-04/01/04) dans le grand Hall de la Maison de Radio France à Paris, quatre bustes : ceux de Brel, Brassens, Prévert et  Barbara.
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DIVERS

Selon les vœux de l’adjoint au maire chargé de la culture à Saint-Nazaire, les festivités prévues pour le lancement du Queen Mary 2 se sont muées, après le drame du 15 novembre, en un hommage sobre sous forme d’une promenade onirique sur front de mer balisé de lumières bleues, d’images et de textes emblématiques. Une bande diffusait en permanence Casta diva, par Maria Callas, et Ma plus belle histoire d’amour, par Barbara.

ÉDITORIAL : notre assemblée générale
par Bernard Merle

Dans quelques jours, nous allons nous retrouver pour la quatrième fois consécutive en assemblée générale.  Trois heures, pour à la fois établir un bilan de l’année passée et préparer celle qui vient. Un moment important dans la vie de notre association, puisque chacun d’entre vous pourra y exprimer ses attentes, ses critiques, ses propositions, sans perdre de vue l’objectif que nous nous sommes fixé :  Sauvegarder et faire vivre la mémoire de Barbara. Toute association est un forum où la parole doit largement pouvoir circuler. Mais elle est aussi un chantier où tôt ou tard l’action doit la concrétiser.
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Assemblée générale ordinaire
Les Amis de Barbara
Samedi 31 janvier 2004
de 14 h 30 à 17 h 30
Centre d’Animation et de Loisirs Valeyre - Salle 306
24, rue de Rochechouart
Paris IX Métro : Cadet
Tél. : 01 48 78 21 12

Disques : Barbara et Hommage aux grands de la chanson
publiés par Sélection du Reader’s Digest

Barbara : en coproduction avec Universal, un coffret rouge de 4 CD (20 titres chacun) : Femme piano, Chapeau bas, Mes hommes et Sur scène, ce dernier enchaînant chronologiquement des enregistrements publics saisis entre 1966 (Bobino) et 1993 (Châtelet). Belle compilation incluant les titres habituels de Barbara et certains moins connus du grand public : La Saisonneraie, La vie d’artiste.
Photo de Barbara par Marcel Imsand. Pas de livret, mais un panorama très complet sur l’œuvre discographique. À offrir, pour faire découvrir Barbara à ceux qui ne la connaîtraient pas.

Hommage aux grands de la chanson : en un coffret (blanc, à rose rouge…) de 5 CD, 27 artistes (Petula Clark, Nicole Croisille, Romain Didier, Lucid Beausonge, Colette Renard, Marcel Amont…) revisitent 110 titres de 10 géants de la chanson française. Dans l’ordre : Brel et Barbara, Aznavour et Piaf, Bécaud et Salvador, Trénet et Lemarque, Brassens et Ferrat.
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serviceclients@readersdigest.tm.fr ou www.selectionclic.com

Livres : La Barbara que j’ai connue
de Sophie Makhno

Elle l’avait dit, au micro de José Artur notamment (09/01/02) : "On m’a posé la question  deux mille fois, je n’écrirai jamais un livre sur Barbara". (La Lettre des Amis de Barbara n° 9, p.7). À première vue, donc, elle s’est reniée. À première vue seulement : La Barbara que j’ai connue n’est ni une étude, ni une biographie, encore moins une quelconque somme fouillant ces années 1963 à 1966 durant lesquelles Françoise Lo (le véritable nom de l’auteur) fut à la fois la secrétaire et la "femme à tout faire" - y compris des chansons – de Barbara. Pour tout dire, à peine un livre. Un album de photos, plutôt : une trentaine au total, inédites, toutes plus émouvantes les unes que les autres, et signées du très talentueux Jean-Louis Dumont. Fidèle à sa parole, Sophie Makhno se glisse entre les pages de cet album, non pour nous faire entrer par effraction dans un passé qui lui appartient, mais pour nous en offrir comme une émanation, sous forme de courts textes, tout juste nourris de quelques anecdotes : Des bijoux, des parfums, des chaussures ; Toi l’homme ; En public, hors scène ;  Se sentir chez soi ; Le butin de Barbara .
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J’ai œuvré, en dépit de tout, à l’éclosion de Barbara, revendique Sophie Makhno.  Aujourd’hui, ensemble, nous faisons œuvre de mémoire, avec l’humour et la tendresse, avec, par-dessus tout, le respect, et le silence sur ce qui doit être tu. Le livre, qui s’ouvre par le texte qu’elle écrivit pour l’exposition que nous avions présentée à Paris en 2001 (Il était une fois Barbara, mairie du XVIIème arrondissement), se conclut par la reproduction des deux collages de Luc Simon sur pochettes de disques de Barbara, que vous avez peut-être vus lors de notre seconde exposition (Barbara, femme-piano, mairie du XXème arrondissement, 2002).
Sophie Makhno ne livre pas ses souvenirs en pâture à la rumeur publique. Elle offre aux amoureux de Barbara l’écrin précieux dans lequel ils reposent.
68 p. – 19 x 17 cm, sous fourreau, reliure spiralée, 40 €. 200 exemplaires numérotés.
Exposition prévue dans le sud de la France, courant 2004.
Rens. Makhno Infopro. Route de Saint-Pierre 84000 Modène makhno.infopro@wanadoo.fr

CONFÉRENCE-HOMMAGE À BARBARA AU FESTIVAL DE LA CHANSON FRANÇAISE D’AIX-EN-PROVENCE

Du 25 au 29 octobre, s’est tenu à Aix-en-Provence sous la houlette artistique de Jean-Michel Boris et parrainé par Serge Reggiani, le premier Festival de la Chanson Française. Barbara ne pouvait pas ne pas figurer dans cette première édition : Joël July, universitaire, et Carine Perret, musicologue, y ont animé une conférence-hommage à la fois savante et passionnée.
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L’encre noire de la seiche

Joël July commença par rappeler que Barbara, comparée à ses pairs Brassens, Brel ou Ferré, écrivit peu, un peu plus de cent chansons qui pourtant font une œuvre, puis recensa quelques-uns des divers "topoï" présents dans cette œuvre, ces lieux communs devenus les attributs de la chanteuse : le noir, l’arbre, l’automne, les oiseaux. S’attachant plus particulièrement à la présence de la nuit chez Barbara et à son bestiaire, il souligna que, plus encore peut-être que l’aigle, la louve, ou autres grands prédateurs plus ou moins nocturnes auxquels on l’a souvent associée, c’est à la seiche et son encre noire qu’elle pourrait finalement être comparée avec le plus de pertinence, ainsi qu’elle nous l’indique elle-même dans Il était un piano noir (Ed. Fayard, p. 30)
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Une musicienne romantique

Carine Perret quant à elle, s’appuyant sur la chanson Les insomnies mit en  relief  l’humour de Barbara, particulièrement vif ici où il s’agit de transcrire gaiement un épisode douloureux de son existence : une tentative de suicide. Si Barbara est pour Joël July une "Madame Bovary des temps modernes", elle est pour Carine Perret une musicienne romantique, puisque l’essence de la musique romantique est de peindre, de donner à entendre des sons, des parfums, avec des mots et des musiques qui chez Barbara, de son propre aveu naissaient ensemble.

La musique de Barbara n’est pas compliquée, elle n’a l’air de rien pour un spécialiste, ne comporte pas de grandes difficultés techniques, ne compte pas beaucoup d’accords, mais elle crée pourtant un univers entièrement original.
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SOPHIE TÉROL REMPORTE LE TROPHÉE DU PRIX CHAPEAU BAS

Soirée de gala, lundi 1er décembre, pour la finale du Prix Chapeau Bas au Théâtre national de la Colline, à Paris. Quatre lauréats en lice, après les soirées de sélection proposées au public en octobre dernier : les groupes La Crevette d’Acier, et les Martine ; les solistes : Lo Glasman et Sophie Térol.
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Les récompenses furent offertes aux finalistes par la chanteuse Belle du Berry, de Paris Combo, groupe parrain de la soirée 2002, comme le furent cette année leurs excellents collègues Les Escrocs, avec à leur tête le chanteur Éric Toullis. Pour leur part, Les Amis de Barbara, également partenaires et membres du jury, avaient invité la chanteuse Anne Pekoslawska et son pianiste Antoine-Marie Millet, comme l’an passé Mathieu Rosaz, à ouvrir la soirée en interprétant la chanson Chapeau Bas. Ce titre, qui a donné son nom au prix, est aussi la première œuvre officiellement écrite par Barbara, alors qu’elle habitait encore dans le XXème arrondissement, 50 rue Vitruve, rappela dans son discours d’ouverture Nathalie Kaufmann, adjointe au maire Michel Charzat, chargée de la culture dans cet arrondissement. On a dit que c’est un arrondissement qui est un peu pauvre culturellement, confiait au micro de Kathleen Evin (02/12) sur France Inter le compositeur Jean-François Zygel, lui-même créateur d’un Festival de musique classique à la Maroquinerie, « ce que je ne crois pas. La preuve.

Barbara à livres ouverts

Le samedi 8 novembre à 17 heures a été inaugurée à la Bibliothèque Elsa Triolet de Garges-Lès-Gonesse, dans le cadre du premier Festival Femmes en voix, notre exposition  Barbara, une femme qui chante. L’occasion de faire à Barbara une petite place au cœur de ces banlieues où, disait-elle, elle n’était pas sûre d’être entendue.
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photos

Quand la Dame blanche reçoit la Dame brune…

Également présents : Jeanne Sudour, conceptrice et réalisatrice de  l’exposition qui,  étant  donné le lieu, avait imaginé de la présenter sur des panneaux dressés par deux, comme autant de livres ouverts ; Jean-Claude Clot, dont les photos de Barbara en scène, prises à Grenoble en 1978, Vienne (France) en 1979 et Pantin en 1981, formaient l’essentiel des documents exposés ; Bernard Merle, président de l’association Les Amis de Barbara ; et Alain Wodrascka, auteur de Barbara, n’avoir que sa vérité. C’est avec lui que la soirée s’est prolongée en conférence improvisée au cours de  laquelle  chacun, y compris les personnes présentes dans l’assistance, put apporter sa contribution… et  rappeler ses souvenirs.

Point d'orgue de l'exposition : le récital d'Anne Pekoslawska

Voix dansantes, voix jazzy, voix d’aujourd’hui, voix  d’antan … C’est sous l’intitulé Voix.. nostalgique, résumé si l’on veut de tous les précédents, que dans le cadre du Festival Femmes en voix et en clôture de notre exposition Barbara, une femme qui chante, Anne Pekoslawska a donné le 29 novembre, à la Bibliothèque Elsa Triolet, son récital Barbara.
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Pour Anne comme pour Barbara, chanter c’est converser avec le public. Et cela provoque parfois de poétiques hasards : au moment même où elle évoque cette enfant  qu’elle était, captivée par l’artiste d’autrefois, une petite fille d’aujourd’hui, fascinée par la chanteuse Pekoslawska, s’approche et lui offre un gros bouquet de fleurs. A contrario dans la salle de ce soir, surgissant du passé, se trouve un spectateur originaire… d’Abidjan. Miracle de la scène, bonheur des spectateurs : ceux-ci ovationnent Anne debout pour la remercier. Dis, quand reviendras-tu ? chante le public, comme autrefois… Et L’Aigle noir s’envole à regret, pour clore le récital.

GLANÉ DANS LES LIVRES...

Dans le chapitre 16 de son essai biographique consacré au poète surréaliste belge dont  Nougé Écriture et caractère, à l’école de la ruse (Ed. Labor/Archives du Futur, Bruxelles, 1995), l’écrivain Olivier Smolders rappelle les relations étroites qu’entretinrent avec lui à Bruxelles au début des années cinquante : Barbara ; celui qu’elle épousera quelques temps plus tard : Claude Sluys (le chapitre 15 s’intitule La famille Sluys) ; et leur amie géorgienne : la pianiste Ethery Rouchadze.  Son errance inspirée dans Bruxelles, écrit Smolders parlant de Nougé, aux côtés de Claude Sluys, de Barbara et d’Ethery, cache mal le désespoir profond qui l’étreint. […] Barbara – qui sait les graves problèmes moraux et financiers que Nougé traverse – lui glisse un jour un billet de cent francs dans la main. Ce geste affectueux lui fait sans doute prendre toute la mesure de sa solitude.
Nougé écrira pour les deux jeunes femmes plusieurs poèmes publiés en 1966 dans L’expérience continue.
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Guy Bedos, dans Merci pour tout (Seuil, 1996), transcription d’un ensemble de ses sketches, concluait par un texte intitulé Une belle fin : C’est la fin du spectacle. Du fond de la scène, Guy réapparaît […] reniflant comme un enfant qui voudrait masquer un gros chagrin. Là, à l’instant de tirer le rideau sur ce dernier spectacle, je repense à mes débuts, en septembre soixante-cinq, à Paris, au fronton de ce vieux Bobino… Qu’on a détruit depuis…(Il renifle de plus en plus fort et peine à ravaler ses larmes…). C’était rue de la Gaîté… En co-vedette avec Barbara (À un spectateur imaginaire, désagréable :) Barbara qui ?… (Les yeux au ciel devant tant d’inculture :) Madame Barbara… La grande… L’unique.. La seule chanteuse française vivante qu’on applaudit comme une morte… Quel talent !…
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Jacques Chancel, dans L’or et le rien : Journal (Plon, 1999). 25 novembre 1997 : Dans mon bureau, cette photo jaunie toujours épinglée au panneau des souvenirs : ma resplendissante Barbara. Vingt années de turbulentes rencontres, de discussions à n’en pas finir, de rires et de combats. Et au matin d’un sombre mardi, l’annonce de son dernier voyage. Elle, au final de la solitude, et moi dans une infinie tristesse : les mots ne viennent pas. Seules les larmes.
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Françoise Sagan, dans Derrière l’épaule ( Plon, 1998), évoque ainsi les héros de son roman Le lit défait : …Tout, dans ce livre, ramène à eux, à eux seuls et à leur passion.[…]. Ils sont partis l’un contre l’autre, furieux et combattants, comme le chante Barbara… ».
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Régine écrit dans Appelle-moi par mon prénom : À la fin de 1968, je passe donc à l’Olympia en covedette avec Raymond Devos. J’ai un trac épouvantable, qui me transforme en pile électrique, mais tout se passe bien. Barbara a écrit pour moi une superbe chanson : Gueule de nuit.

Dans Paris sur les pas de Sonia Rykiel (Ed. du Garde-Temps, 1999), celle-ci égrène à la manière de Pérec une série de "Je me souviens". À Saint-Germain-des-Prés, Je me souviens de Barbara : Un jour tu feras une chanson pour moi. Oui, non. Oui, je te promets.
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Glané dans les journaux

Luc Plamondon, heureux parolier de Starmania et Notre-Dame de Paris écrivit aussi quelques-unes des plus belles chansons de Lily Passion. Dix-sept ans plus tard, il avouait à Catherine Schwaab pour Paris Match (05/01/03) la fascination que continue d’exercer sur lui Barbara : À la générale, Depardieu a annoncé « une création de Barbara et Gérard Depardieu » ! Aucun de nous n’a été mentionné !. Lui, Plamondon, avait passé chez elle trois jours par semaine pendant un an pour composer dix-huit chansons sans demander un sou ! Elle lui a laissé des souvenirs ineffables : Elle pénétrait dans son village de Crécy-la-Chapelle [sic] en DS noire, rideaux noirs, verres teintés… conduite par son chauffeur énigmatique, habillé de cuir noir, en lunettes noires… Elle avait fait aménager son presbytère en noir, évidemment : une aile constituait son théâtre, une autre, son studio, une troisième, son salon-cuisine avec deux aigles noirs dessinés sur les poutres. Elle était capable de jouer du piano toute la nuit !» Et d’oublier de dîner, évidemment. Encore sous le charme, il pourrait égrener des dizaines d’anecdotes :
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Témoignage de Jean-Denis Macquart
  Barbara m’a rempli le coeur !

Propos recueillis par Daniel Simonet

Artisan ébéniste, marqueteur, restaurateur de piano, Jean-Denis Macquart eut souvent l’occasion de travailler pour Barbara. Daniel Simonet l’a rencontré : souvenirs d’un homme encore émerveillé.

Daniel Simonet. : Comment avez-vous eu l’occasion de rencontrer Barbara ?
Jean-Denis Macquart  Par l’intermédiaire de son accordeur de piano que je connais et qui un jour me dit : Tiens, il y a un piano à restaurer chez Barbara. Je me rends chez Barbara et je regarde son piano, je fais un devis sur place, je lui envoie et je reçois son accord. Elle a voulu me le faire réparer sur place, chez elle… mais moi, je lui ai dit que c’était impossible, compte tenu de tous les instruments de musique et des synthés et des pianos électriques qui étaient autour, à cause de la poussière que ça aurait occasionné.

Et le piano, il était comment ?
- C’était un Grotrian Steinweg, un piano de concert (les plus grands). Les transporteurs spécialisés sont donc allés chercher le piano chez elle, ils l’ont passé par la fenêtre avec un treuil car il était au premier étage pour l’amener à mon atelier à Montévrain. Alors j’ai démonté, j’ai tout refait, les fentes de câbles, j’ai poncé, verni la table, remis le cadre, remonté en cordes, puis après l’accordeur a refait la mécanique, les marteaux et le piano est reparti chez elle… elle avait un autre piano aussi, dans une salle au rez-de-chaussée, un Hyundaï demi-queue, je crois… [piano acoustique d’origine coréenne] et d’ailleurs à l’origine ce piano était blanc, il avait donc fallu le poncer et le revernir en noir mais ce n’est pas moi qui ait travaillé dessus, cela avait été fait par le magasin qui lui a livré.
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Merci, Jean-Denis, pour ce beau témoignage. Une petite anecdote pour terminer avec Barbara ?
- Alors l’histoire des camélias… Mon amie était folle de Barbara, elle me dit : Quand tu vas y aller, j’espère que tu vas m’emmener… » Je lui dis : « Attends, j’y vais cet après-midi, tu es libre ?… Elle me dit : Oui, mais il faut passer chez le fleuriste… Elle me ramène un camélia d’un mètre de haut, plein de boutons ! Arrivés chez Barbara, elle voulait l’offrir, mais pas la déranger… Elle voulait juste s’imprégner de l’endroit où vivait Barbara… Moi, je cherche à voir Barbara, car je lui ramenais le pouf et le prie-Dieu, mais la secrétaire me dit :  Elle se repose… Je lui dirai, pour le camélia. Le lendemain, Barbara me téléphone, chez moi, à l’atelier. Mais Jean-Denis, qui est votre amie ? Donnez-moi son numéro de téléphone que je la remercie ! Elle l’a fait dans la seconde qui suivait, et je reçois un second coup de téléphone : C’est Nicole, devine qui vient de m’appeler, devine !  Je sais pas, moi ; écoute, tu veux que je devine ? Je dis : … C’est Barbara, peut-être ? (rires). Elle venait de l’appeler ! Elle était contente, elle me dit : Tu peux pas savoir, ça me met les larmes aux yeux…

En quittant Jean-Denis, je ne pouvais m’empêcher de penser à cette rencontre de l’Artisan et de l’Artiste… à un joli conte, qui serait à écrire, et tout ça parce qu’Il était un piano noir…

Nos amis de partout nous signalent

* Entretien avec Jean-Louis Jossic, du groupe Tri-Yann par Edwige Suire
Lors de la présentation du futur Musée de l’histoire de Nantes, qui sera ouvert en septembre 2006 au Château des Ducs de Bretagne, nous avons rencontré le chanteur du groupe Tri-Yann, présent en tant que conseiller municipal. La partition originale de la chanson Nantes, achetée par le Ministère de la culture à la vente de Cheverny en juin 2000, sera exposée dans ce musée. Sans avoir jamais rencontré Barbara, Jean-Louis Jossic nous a dit avoir conservé un grand souvenir d’elle pour être passé à l’Olympia en 1978, juste après la grande dame. Alors que toutes les loges étaient dans un état très dégradé, il a eu le privilège de bénéficier d’une loge qu’elle avait entièrement fait décorer, « moquettée » en violet du sol au plafond. »

* Une promenade Barbara à Montluçon
Au cœur de la France, sur les rives du Cher, une verdoyante promenade Barbara a été inaugurée le 20 juin dernier. Photos et compte-rendu dans notre prochain numéro (Merci à Madame Claudette Dumazet, à l’origine de ce projet).

Ils/elles ont chanté Barbara :

À Paris :
* Serge Hureau du 2 au 20 décembre, au Théâtre du Renard. Remarquable !
* Les Garçons d’Honneur (Alain Klingler, Lionel Damei, Christophe Roussel), en décembre au Sous-Sol.

En banlieue :
* Anne Pekoslawska le 20 novembre à Lisses (78), le 29 à Garges-lès-Gonesse (95).
* Mathieu Rosaz le 21 novembre à Neuilly-sur-Seine (92).

En province :
* La Compagnie Nicole Sommier, le 7 novembre, à Meyreuil (13) pour un hommage à Barbara.
* Mathieu Rosaz les 14 et 15 novembre à Lille (59).
* Caroline Personne, le 28 novembre, à Irigny (69), et le 29 à l’Espace Barbara de Bonsom (42).

À l’étranger :
* Mitsuki Chiba et les artistes de son Salon de Musique Barbara, le 5 novembre, au Sogetsu Hall de Tokyo, pour le 7ème (en Europe : 6ème) anniversaire de la disparition de Barbara. Sous le patronage de l’Ambassade de France au Japon, et avec le soutien amical des « Amis de Barbara » dont Madame Chiba est membre d’honneur, (...)
Suzanne Lainesse le 22 novembre, à Victoriaville (Québec).
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ILS / ELLES VONT CHANTER BARBARA
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VENDOME

Il était une fois, il était une vie
Une maison d’autrefois, des pas sur le parvis
Des photos, quelques lampes, un buste et un prie-Dieu
Un fauteuil, des estampes, un lustre un peu curieux ;
Il était une fois, il était une larme
Une fois, deux fois, trois fois, adjugés messieurs dames !
Le marteau retombé, quelqu’un baisse les yeux
Une dame est courbée, vague à l’âme… il pleut.

  Refrain
Avez-vous vu passer la dame de Drouot
Est-elle agenouillée devant ses bibelots ?
Qui donc est à sa place, assise par ici
Loin des rats, des rapaces… la dame de Précy.

Il était une fois, il était un mystère
Un palais d’autrefois flambant sous les enchères
Où partent les appliques qui veillaient le piano
Les malles de musique, le fabuleux tableau,
Il était une fois un pantin dans Paname
Une fois, deux fois, trois fois, un effort messieurs dames !
Dans l’ombre une inconnue emporte un grand miroir
Peignoir sombre, poignets nus, longue escorte du soir.

Refrain (idem)

Il était une fois la fin d’un conte de fée
La légende a pris froid, un pull à réchauffer
Du rêve qui s’achève je n’ai rien rapporté
Qu’un couplet sur mes lèvres, une note à la portée ;
Il était une fois une forêt étrange
Une fois, deux fois, trois fois, des mimosas qu’on range
Pas un tonnerre d’adieux, que des gestes ordinaires
Petits éclairs précieux, tourbillons de naguère.

  Refrain

Tout à l’heure à Vendôme il ne restera rien
Qu’un lilas sans arôme dans le fond du jardin
Qu’un château sans fantôme, le conte est bien fini
Il était une fois Vendôme et Cheverny…

(Instrumental)

L’idole transparente, hélas n’a rien vu
Au milieu de la vente, elle avait disparu.
 

Thierry Desseux (31 janvier – 1er février 2000)
Paroles de la chanson Vendôme.
Extrait du CD Comme si de rien n’était (Cf.p.3)
 

Ce 24 novembre à Bagneux

Comme chaque année depuis le 27 novembre 1997, nos amis Jacques et Susanne Boutler ont déposé une gerbe de roses rouges sur la tombe de Barbara, au nom de la municipalité de Göttingen. Fidélité d’une ville reconnaissante par l’intermédiaire de deux de ses «enfants blonds» : Susanne est  originaire de Göttingen, où elle retourne fréquemment avec son mari, et tous deux admirent «depuis toujours» Barbara dont ils contribuent là-bas comme ici à perpétuer la mémoire.
Quant aux «Amis de Barbara», représentés par Michel Pagès, Michel Long Vinh Vang et Jeanne Sudour, ils avaient choisi, pour commémorer ce sixième anniversaire, une belle gerbe de fleurs blanches
(...)
 

NOUS ECRIRE

"Les Amis de Barbara"
Maison des Associations 
Boîte 28

15, passage Ramey
75018 Paris
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"LA LETTRE DES AMIS DE BARBARA un même et multiple pays".

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