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LA LETTRE DES
AMIS DE EXTRAITS |
Printemps
2004, n°17
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CE N'EST QU'UN AU
REVOIR
par Bernard Merle
J'avais dit deux ans, trois
au plus... Avec quatre années passées à la présidence des Amis de Barbara, je
ne pense pas m'être déjugé ! Quatre années intenses, quatre années d'apprentissage
et d'action tout à la fois, sans répit aucun, quatre années de rencontres inoubliables
pour la plupart, d'amitiés, de complicités, de partage, et de bonheur, tout
simplement. Un bilan pour moi plus que positif !
Ce n'est donc pas quelque
déception qui me pousse à quitter ma place, plutôt le précepte de Barbara :
il faut, quand on aime, partir au plus beau je crois...
Très heureux que nos routes
se soient croisées, grâce à Barbara. Je savais dès janvier 2000, lorsque s'est
créée notre association, qu'en dépit des difficultés qui pourraient surgir,
c'était une vraie chance. Il fallait la saisir.
La suite m'a prouvé que j'avais
eu raison. Merci donc à tous ceux qui ont oeuvré à mes côtés pour faire de ces
quatre années ce qu'elles ont été. Merci à cette équipe "d'anciens"
dont certains, eux aussi, laissent aujourd'hui la place à un groupe renouvelé.
Merci bien sûr à vous tous, fidèles et chers adhérents qui nous avez soutenus
et accompagnés tout au long de ces quatre années : vos encouragements, vos courriers,
vos mails, votre présence à nos manifestations, nous ont fortement aidés à aller
jusqu'au bout de nos engagements. C'est si fragile, le bénévolat !
Place donc à cette nouvelle équipe "jeune et dynamique" qui, bénéficiant d'un enthousiasme neuf allié à nos propres acquis, saura, j'en suis sûr, les faire fructifier.
Bienvenue aux quatre nouveaux administrateurs, adhérents de longue date pour la plupart, sortis courageusement de l'ombre pour rejoindre un poste à responsabilité ! Mes voeux les plus chaleureux à tous pour une heureuse continuation de cette aventure commune. Notre association a de très beaux jours devant elle, j'en ai la certitude. Et c'est cette certitude que je voudrais avant tout transmettre à mon successeur, dont j'ignore encore le nom à l'heure où j'écris ces lignes, et à qui je souhaite bonne chance. Qu'il se rassure, Barbara veille !
Dans l'ombre à mon tour, attentif et confiant, je demeure sachez-le, le meilleur Ami des "Amis de Barbara".
Nouveau conseil d'administration
HOMMAGE À BARBARA AU THÉÂTRE ESSAÏON
Samedi 7 février 2004, Marie Fabbri avait réuni au 6 rue de la Pierre au Lard, (derrière Beaubourg) dans son théâtre Essaïon, "cabaret chanson, miouzikôl", quelques artistes, personnalités et invités pour rendre hommage à Barbara.
Marc Chevalier, créateur
et animateur de l'Ecluse a ouvert la soirée avec un extrait de son interview
de Barbara en 1987.
(...)
L'interprétation très sentisble
et pleine de douceur de Mon Enfance et de Parce que par Laurent
Viel, celle d'Anne Peko dans Du bout des lèvres, ainsi
que ses monologues très intériorisés de Vienne et de Drouot, la
prestation toujours appréciée d'Isabelle Vajra, en particulier dans Cet
enfant-là alternèrent avec des moments de franche drôlerie.
L'étonnante personnalité de
Sophie Térol (lauréate du prix Chapeau bas) s'imposant dans
Les petits gâteaux et dans Les Amis de monsieur, le récit parmi d'autres
souvenirs par Sophie Makhno, d'une soirée avec Barbara et Serge Reggiani
chez les notables d'une ville de province
(...)
Quant à la chanson Si la
photo est bonne, elle prit ce soir-là, grâce à la mise en scène inspirée
par Marie-Thérèse Orain, une dimension d'actualité qui souleva l'enthousiasme
du public.
(...)
Sensibilité, joie de vivre,
colère, ironie mais également émotion furent au rendez-vous. Notamment lorsque
Charlotte Arrighi de Casanova dit les dernières paroles des mémoires
inachevés, ce moment d'Il était un piano noir où Barbara évoque son
départ de Tours après le dernier concert, achevant par ses mots : j'étais
une femme heureuse.
Moment très fort aussi, très
émouvant, celui où une adolescente de quinze ans, jeune élève de Françoise Piazza,
Julie Margan, vint sur scène dire le texte Le couloir.
L'ensemble des transitions
fut assuré avec chaleur et humour par l'hôtesse des lieux, Marie Fabbri.
(...)
Une bien belle soirée.
PROMENADE BARBARA À Monluçon
(...)
Mesdames, Messieurs, de
nombreux Monluçonnais ont souhaité qu'une voie porte le nom de Barbara, en hommage
à cette artitste décédée en 1997. Pour répondre à leur demande, je vous propose,
avec l'accord de la commission sécurité, circulation, gens du voyage, affaires
réglementaires du 13 juin 2002, de dénommer l'allée piétonne longeant la rue
Marcel Paul : Promenade Barbara - Approuvé à l'unanimité.
C'est à la suite d'une pétition initiée dès 1998 par madame Claudette Dumazet, que ce projet a pu voir le jour. Plus de cent personnes ont souscrit à cette idée d'une voie BARBARA existant désormais le long du Cher, du pont des îles à la passerelle du Château Saint-Jean, sur des rives verdoyantes fréquentées par des promeneurs de tous âges, de sept à soixante-dix-sept ans.
L'inauguration s'est décidée
très vite, et le 20 juin 2003, de nombreuses personnes étaient présentes pour
écouter les mots prononcés par Madame Dumazet :
(...)
Cette promenade n'est
pas un lieu, c'est une reconnaissance.
BARBARA ET
L'ÉCOLE
par Dany Morisse
LE TEMPS DE L'ÉCOLE
Comme elle le dira elle-même,
Barbara n'aura bénéficié au cours de sa jeunesse que de quelques années d'études
dispersées. Avant la guerre, la famille peu aisée, déménage parfois pour
échapper aux huissiers. Les villes et les écoles se succèdent : Marseille, Roanne,
Le Vésinet.
Après la mobilisation du père,
en 1939, l'errance de la famile, désormais éparpillée pour échapper aux persécutions
pratiquées contre les juifs, se poursuit : Poitiers, Blois, CHasseneuil, jusqu'au
retour du père démobilisé, à Tarbes. Pendant cette période, l'école sera parfois
possible, pas toujours. Barbara dira dans ses mémoires interrompus avoir été
nulle en toutes matières excepté bien sûr, le chant et la récitation.
(...)
Au lieu d'apprendre ses leçons,
elle organise des spectacle avec ses camarades. Ses carnets portent les appréciations
: très indisciplinée, trop rieuse, meneuse, frondeuse, désobéissante.
(...)
A cette époque, nous l'imaginons volontiers comme la petite fille décrite par Sophie Makhno dans Sans bagages :
La toute petite filles
aux cheveux en bataille
Qui cachait ses chagrins
dans les jardins perdus
Et qui aimait la pluie,
et le vent et la paille
Et le frais de la nuit
et les jeux défendus
(...)
voir suite dans notre bulletin n°17.
BARBARA DANS LES MANUELS
Ah ! La justice immanente,
dont on rêve parfois, le juste retour des choses... Celle qui se pensait mauvaise
élèves figure aujourd'hui en bonne place à côté de Victor Hugo, de Verlaine,
de Rimbaud qu'elle évoqua et de tant d'autres auteurs prestigieux dans les manuels
de Français sur lesquels nos chères têtes blondes ou brunes sont invitées à
se pencher pour découvrir, s'émerveiller et... apprendre.
Qu'en penserait Barbara ?
Peut-être protesterait-elle dans sa modestie. Mais sa place est bien là à plus
d'un titre, les jeunes qui la découvriront par ce biais ont beaucoup à recevoir
de sa pensée, de son oeuvre, de sa vie. Nous, les professeurs, les parents d'élèves,
ou admirateurs de Barbara, réjouissons-nous que quelques éditeurs donnent ainsi
aux professeurs qui considèrent la chanson comme un art l'occasion de l'utiliser
légitimement dans leur enseignement.
Au tableau d'honneur donc
:
Livre de Français - Nouvelle
collection - L'art de lire
Paru chez Bordas en 1999.
Aux pages 188/189, dans le
chapitre : DEFINIR LE TEXTE AUTOBIOGRAPHIQUE, le texte proposé à l'étude est
la toute première page de Il était un piano noir...
(...)
Livre unique Françaiss
3e
Paru chez Hatier en avril
2003.
Dans le chapitre : LES FORMES
IMPLICITES DE L'ARGUMENTATION, le texte de la chanson Göttingen.
(...)
Les questions posées portent
sur l'écriture poétique, sur l'analyse de la situation d'énonciation et sur
l'argumentation implicite portée par les couplets de la chanteuse, elle doivent
amener l'adolescent qui n'en aurait pas été suffisamment conscient à la première
écoute ou lecture à découvrir la thèse clairement mais implicitement exprimée
par Barbara : (...)
(...)
N.R.P. NOUVELLE REVUE
PEDAGOGIQUE LETTRES COLLEGE
Novembre 2003.
Dans ce numéro hors-série
que la NRP consacre cette fois-ci au genre épistolaire, un corpus de 10 textes
est proposé aux professeurs, assorti de propositions de travail pour découvrir
les caractéristiques de différents types de correspondances.
(...)
Texte 10 : Madame,
paroles et musique de Barbara, éditions et productions musicales Pathé-Marconi.
Le texte de la chanson étant
accompagné d'un portrait photographique.
BARBARA RENCONTRE DES ÉLÈVES
Au temps du Châtelet 1987, puis à Mogador, des élèves d'une classe de collège vinrent assister au récital de Barbara accompagnés de leur professeur : Madame Piazza ; assis dans les premiers rangs, les enfants, aujourd'hui adultes, gardent probablement, comme d'autres qui en furent témoins, un souvenir magnifique de ces soirées-là : le concert magique, le lâcher de ballons, Barbara assise dans son rocking, et qui leur parlait du bord de la scène et la joie ressentie lorsqu'elle les accueillit dans sa loge.
...ET SE REND AU COLLÈGE
Des années plus tard, elle
répondit à son tour à l'invitation d'un collège de la ville de Loué dans la
Sarthe, ville bien connue par ailleurs pour ses élevages de poulets, mais quii
est, et c'était l'explication de cette belle visite, jumelée avec Göttingen.
(...)
BARBARA PROFESSEUR ?
Lorsqu'elle-même évoqua à
plusieurs reprises, ce qu'elle aurait pu faire d'autre - haute improbabilité
- que de chanter, Barbara se serait vue assistante sociale ou chirurgien, métiers
qui lui inspiraient du respect. Enseignante, il n'en fut pas question. Elle
fut pourtant professeur et en partie seulement, à son insu.
Professeur de vie puisque
tant de personnes puisèrent dans ses chansons et dans les rendez-vous des théâtres,
une énergie et une substance qui orienta leur existence. Oui, elle "enseigna"
discrètement ses propres valeurs et continuera de le faire tant que de nouveaux
interprètes se mettront au service de ses chansons.
(...)
Professeur de vie mais aussi
professeur de lettres, en dépit de ses études écourtées et perturbées. Il suffit
de s'en persuader de réécouter l'enregistrement qu'elle fit aux éditions Ducaté
du texte de Rainer Maria Rilke : Lettres à un jeune poète.
(...)
GALA MUSIQUE,
chansons et danse par Catherine Le Cossec
Hommage à Barbara
par François Bagnaud
Le 30 janvier 2004, salle
Jacques Tati à Orsay, Catherine Le Cossec présentait un nouveau spectacle dans
la tradition du music-hall où, danse, chansons et musique célébraient le 30e
anniversaire de son premier gala dans cette même salle.
(...)
A chaque spectacle, Catherine
Le Cossec rend hommage à Barbara, son inspiratrice ; ce soir, elle créa une
chorégraphie inédite avec cinq danseuses sur L'Aigle noir et proposa
une version de L'Amour magicien avec trois danseuses. Des moments de
grâce où la voix de Barbara envoûta la salle devenue alors un sanctuaire d'amour.
LIVRE
Libre d'aimer de Catherine
Le Cossec.
(...)
Editions Autre temps, 185
pages, (en librairie dès le 15 avril 2004)
Catherine Le Cossec dédicacera
son dernier livre le Jeudi 27 mai 2004 de 19h 30 à 21h à la LIBRAIRIE BLUE BOOK
PARIS
61, rue Quincampoix - 75004
Paris - Tél : 01 48 87 03 04
TÉMOIGNAGE
Etre jeune et n'avoir jamais
vu Barbara sur scène empêcherait-il de l'apprécier à sa juste mesure ?
Camille R. a "le bel
âge", et pourtant, elle s'inquiète dans un mail qu'elle nous adresse :
Peu de personne de mon âge connaissent Barbara aussi bien que moi, et si je l'apprécie tellement c'est pour sa passion, pour son amour universel teinté de désespoir, qui ne peut faire autre chose que nous toucher. C'est pour cela que je me demande si je suis la seule à capter la sensibilité qu'elle cherchait à nous transmettre. Ma question est : combien de jeunes de 19 à 25 ans êtes-vous à aimer Barbara. J'aimerais savoir si ceux qui l'ont aimée de son vivant sont les seuls capables de l'apprécier... D'autre part, je tiens à vous remercier d'avoir fait un site aussi complet.
Non, bien sûr, on peut
apprécier pleinement Barbara à tout âge : n'avoir pas connu Molière ou Sarah
Bernhard n'empêche nullement d'admirer leur talent à travers ce que nous pouvons
en apprendre. C'est même ainsi que les générations s'enrichissent les unes les
autres, par l'apport que chacune laisse aux suivantes.
(...)
Où TROUVER DE LA DOCUMENTATION SUR BARBARA ?
Le service de documentation
du CDM/SERVIDOC (librairie, édition, diffusion musicale) est une véritable mine
proposant de nombreux documents écrits : interviews, partitions épuisées, biographies,
dossiers de presse, compte-rendus de concerts, discographies, revues, photos,
cartes postales... Toujours disponible, l'épais dossier consacré à Barbara.
Excellent complément aux livres parus ces dernières années.
servidoc@voila.fr
UN SOIR À
MAISONS-LAFFITTE
par Daniel Simonet
Mathieu Rosaz chante Barbara
: le charme
opère...
J'avais tellement entendu
dire : il faut avoir vu Mathieu Rosaz chanter Barbara (notamment dans notre
lettre n°11 - automne 2002).
Cela a été fait dans un cadre
magnifique : l'église de Maisons-Laffitte transformée en petit centre culturel
intimiste idéal pour voir et écouter ce talentueux jeune homme, ancien élève
d'Alice Dona et qui a déjà derrière lui plusieurs années de métier (chanson
et théâtre).
Magistralement accompagné
pas Michel Glasko à l'accordéon, lui aussi musicien confirmé (il se produit
régulièrement avec Céline Caussimon), Mathieu eut vite fait de séduire un public
forcément connaisseur et donc réservé...
(...)
CISARUK LA
GRANDE
par Bernard Merle
Créé en février au Picolo à Saint-Ouen, Parce que (je t'aime), le tout nouveau récital d'Annick Cisaruk accompagnée à l'accordéon par David Venitucci, était en mars au Sous-Sol à Paris.
Quelques notes saccadées jouées par son accordéoniste, et la sombre silhouette d'une moderne bacchante se glisse jusqu'à la scène. Longue jupe noire, visage presque oriental... Gréco dans Orphée aux Enfers ? Non, Cisaruk sous le halo des projecteurs.
Une présence avant d'être une voix. Puis l'une et l'autre, sans forcer, avec évidence. Et voilà qu'en notes nues, ténues, retenues, montent les rêves et les regrets de L'île aux mimosas. Des mots qui n'ont pas été écrits pour elle, mais smeblent consubstantiels à cette voix-là. Une voix claire, aquatique, éolienne. Naturelle. Un don du ciel, qui finalement aura permis à l'errante de trouver sa véritable route.
Une histoire en rappelle une autre...
(...)
Si les média, comme d'habitude, tardent à réagir, les amateurs, eux, savent déjà qu'ils ont affaire à une véritable interprète. Laurent Valero la choisit pour le générique de son émission On connaît la chanson (France Musiques, samedis 18h-19h). Et déjà c'est l'acordéon de l'excellent David Venitucci qui l'accompagne.
(...)
Que dire ? soulignait
déjà Cora Vaucaire après avoir entendu Annick Cisaruk, J'écoute et je suis
bouleversée. C'est très rare. Au milieu du tintamarre, un rêve, un bonheur,
oui, ça existe. J'espère que vous l'entendrez comme moi. Ce rêve, ce bonheur,
partira bientôt en province où il sera notamment cet été en Avignon. Vous ne
devez pas le laisser passer.
ILS
/ ELLES VONT CHANTER BARBARA
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