retour sommaire lettres
 
 
 
 

 

LA LETTRE DES AMIS DE

EXTRAITS

Automne 2002, n°11


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cinquième anniversaire : deux expositions présentées par "Les Amis de Barbara"

À Paris :
BARBARA, FEMME PIANO

“ Femme piano ”, c'est ainsi que dans l'une de ses chansons Barbara elle-même se définissait : artiste identifiée à son art, dont elle reste, cinq ans après sa disparition l'une des figures majeures. 
C'est sous ce titre que notre association présente à la Mairie du XXe arrondissement de Paris une exposition retraçant dans ses grandes lignes la carrière de la chanteuse, et notamment ses débuts, à l'aube des années cinquante. Barbara vivait alors rue Vitruve, dans le quartier Saint-Blaise, où en juin dernier le Conseil de quartier, la Mairie et “ Les Amis de Barbara ” inaugurèrent une plaque à sa mémoire. 
Le vernissage de l'exposition se fera en présence de Monsieur Michel Charzat, Député Maire du XXe arrondissement. Documents originaux, photos, affiches, livres et journaux d'époque, mais aussi témoignages d'artistes contemporains rappelleront la “ longue route” de celle pour qui public et chanson mêlés constituèrent, quatre décennies durant, la “ plus belle histoire d'amour”. 

Exposition ouverte du mardi 19 au jeudi 28 novembre 2002
Salle des fêtes de la Mairie - 6 place Gambetta 75020 - Métro Gambetta
Lundi au vendredi : de 10h à 17 h. Jeudi : de 10h à 19h 30.
Samedi : de 10h à 12h 30
Entrée libre
Vernissage : mardi 19 novembre à 19 h

À Montauban :
IL ÉTAIT UNE FOIS... BARBARA

Sélection d'une quarantaine de photos couleurs de Barbara en scène, prises au long de quelque vingt ans par Jean-Claude Clot, l'un des membres fondateurs de notre association. Manifestation organisée en vue du récital de Marie-Paule Belle, au Théâtre Municipal de Montauban.

Exposition ouverte du 1er au 18 octobre 2002, dans les deux Foyers
Jeudi 17 octobre, à 21 heures : Marie-Paule Belle chante Barbara
Théâtre Municipal - Place Lefranc de Pompignan - 82000 Montauban
Rens. : 05 63 22 12 41

ÉDITORIAL
par Bernard Merle

“ L'automne rousse, si rousse... ” s'avance, et avec lui (elle ?) une myriade de rendez-vous, tous plus attractifs les uns que les autres. Barbara exposée, chantée, dansée, “endisquée” et de nouveau, même, Barbara “livrée” à son public, version papier ou Internet : bref, Barbara fêtée un peu partout en France et à l'étranger. Vous trouverez dans ce numéro 11 un aperçu de l'actualité décidément très riche de ce cinquième anniversaire. Notre association y aura largement contribué, en participant, de près ou de loin, à nombre de ces manifestations. La réussite et la satisfaction sont à la mesure du travail engagé : en ce qui concerne notre exposition de novembre, plusieurs d'entre vous qui nous ont déjà proposé leur aide. Que les autres n'hésitent pas à nous contacter s'il souhaitent participer au montage de l'exposition (du 14 au 18 novembre) ou aux permanences que nous y organisons. Si le climat y est aussi chaleureux qu'à notre journée de Précy-sur-Marne le 28 septembre, ils ne le regretteront pas... A bientôt ?

COUP D’OEIL SUR LE TRIMESTRE ÉCOULÉ

RADIO

* Nantes a servi de générique à l'émission de Francesca Piolot La vie comme elle va (sous-titrée Le reproche), le 25 juillet sur France Culture. Invitée : la psychanalyste Maryse Vaillant, auteur de Il n'est jamais trop tard pour pardonner à ses parents. Jean Rochefort, à la mi-septembre sur Canal +, choisissait le même titre parmi d'autres proposés.

* Profil était le titre d'une émission d'Émile Noël qui, dans les années soixante-dix, était un peu à la radio ce que fut pour la télévision le Discorama de Denise Glaser : longs entretiens feutrés apprivoisant peu à peu les invités jusqu'à l'obtention de beaux portraits-vérités. Dans la nuit du 11 au 12 août, sur France Culture a été rediffusé celui consacré à Barbara. (...)

* Mon pote le gitan a été magistralement interprétée en style manouche et en public le 29 juin, dans l'émission de Jacques Roussel Allègrement vôtre..., par son dynamique auteur compositeur Jacques Verrières. (...)

* Hélène Hazera, journaliste de Radio France spécialisée en chanson, a terminé en juin la série d'émissions qu'elle présentait depuis quelques années sur France Culture, Chansons dans la nuit, par une exploration de la prostitution en chansons intitulée Chansons de putains, putain de chansons. Avant de diffuser J'ai troqué elle expliqua : “ Barbara, la grande Barbara, a chanté plusieurs fois des chansons qui frisaient le thème de la prostitution. Il est cependant remarquable que la première chanson qu'elle a elle-même écrite soit une chanson de prostituée. (...)

* Ann'So et Roland Romanelli ont été le 7 octobre les invités de Serge Le Vaillant dans Sous les étoiles exactement, sur France Inter.

LIVRES

* Quatre ans après sa très remarquée biographie Barbara, une vie, Sophie Delassein publie aux éditions 10/18, dans la collection Musiques & Cie : Rappelle-toi Barbara. (...)

PHOTOGRAPHIES

* L'agence photographique VU avait organisé, au printemps dernier, dans diverses FNAC parisiennes une série d'expositions saluant ses quinze années d'existence (voir notre “ Lettre ” n°9). Parmi les centaines de photos présentées : celle de Pierre-Olivier Deschamps : Barbara, spectacle Lily Passion 1985. L'album (superbe) reprenant l'ensemble de ces images vient de sortir aux Éditions La Martinière. On y retrouve, p. 410 et 411, la photo de Pierre-Olivier Deschamps, en couverture pleine page des journaux Libération et l'Événement du Jeudi, en date du 26 novembre 1997.(...)

COUP D’OEIL SUR LE TRIMESTRE ÉCOULÉ

PRESSE

* Belle et Barbara est le titre donné par Jérôme Garcin à la double page qu'il a rédigée dans Le Nouvel Observateur n°1963 (20 au 26 juin) pour évoquer à la fois le disque et la tournée de Marie-Paule Belle chantant Barbara. Longue interview de Marie-Paule (“Que s'est-il passé [pour vous] pendant ces quinze dernières années?” ; ”Qu'aviez-vous en commun avec Barbara ?” ; “ Le rapport passionnel qu'entretiennent toujours avec Barbara ses fidèles admirateurs ne vous a-t-il pas inquiétée ?” ; “Comment avez-vous choisi les chansons dans tout son répertoire ?”...) et grande photo de chacune des deux chanteuses.  (...)

* Françoise Sagan a été l'objet d'un long article d'Arnaud Bizot intitulé Bonjour détresse dans Paris-Match n°2771 (4 juillet). Au chapitre des amitiés : Barbara, qui a composé une chanson lors d'un long séjour à Equemauville. “On a découvert que nous étions dans le même village du Vercors pendant la guerre, j'avais cinq ans. Elle était juive, on la cachait. Moi, je passais à vélo sous ses fenêtres. Elle me dira plus tard : "Cette petite fille à vélo, pour moi, c'était la liberté." (...)

* Barbara toujours présente, résume Henri Israël en tête de l’article qu’il a publié en août, dans CFDT Magazine n°283, et qui fait le point sur les livres et disques parus ces dernières années, concernant Barbara.

* Maurice Béjart a présenté la tournée de son spectacle Lumière le 8 juillet sur France 3. Quelques extraits en ont été diffusés, montrant les danseurs Gil Roman et Elisabet Ros évoluant sur les chansons de Barbara.

* André Flédérick, éminent réalisateur de télévision, qui ne manque jamais dans ses émissions de rendre hommage à Barbara (à laquelle il consacra deux excellents documentaires : Douze ans de patience, en 1965, puis Barbara, ma plus belle histoire d'amour, en 1998), nous a permis de revoir, le 19 juillet sur France 3, dans Drôles de doubles, les étonnantes parodies de Patrick Adler dans L'aigle noir, et de Claude Véga dans Marienbad (...)
Le 28 juillet, dans Pour une chanson d'amour, également sur France 3, à la demande de Jean-Claude Brialy, il nous offrait la rediffusion d'une séquence de 1972 avec l'authentique Barbara nous assurant en plein écran que sa Plus belle histoire d'amour, c'est nous... Superbe.

* Barbara, je chante ma vie, documentaire franco-belge de Philippe Kholy diffusé pour la première fois par Arte le 25 décembre 1999, l'a été de nouveau sur la même chaîne le 24 juillet.

* Paris, 15 août a servi d'illustration sonore à un reportage sur Paris au mois d'août, diffusé au journal télévisé de France 2 le 15 août.

* Au bois de Saint-Amand chanté par Barbara a rejoint les grands airs de Maria Callas, Edith Piaf, Luciano Pavarotti, etc. dans l'émission Y'a de la voix, le 23 août sur France 3.

* Les lumières du Music Hall : Barbara, de Jacques Pessis, déjà diffusé à de nombreuses reprises depuis 1998, l'a été une nouvelle fois le 5 septembre sur Paris Première.

* Moi, je me balance, la chanson du film La Fiancée du pirate, a été diffusée le 28 septembre sur France 2 dans Thé ou Café, dont la réalisatrice Nelly Kaplan était l’invitée.

28 SEPTEMBRE : NOTRE JOURNÉE À PRÉCY-SUR-MARNE

“ Si belle à l'automne,
Tant que l'on s'étonne
De l'automne rousse,
Si rousse, si rousse…. ”

Belle réussite pour cette journée projetée dès notre assemblée générale de février dernier. Une après-midi “ à la Renoir”, dans ce paisible village des bords de Marne où vivait Barbara ; un déjeuner, non pas “sur l’herbe” comme envisagé, mais dans la vaste salle du restaurant Le Canotier : le café pris sous les frondaisons du jardin-terrasse au bord de l’eau… Les effluves de l’orchestre de Dany Salmon, accompagnant nos bavardages, tandis que des couples valsaient dans la plus pure tradition des guinguettes chères aux Impressionnistes. L’après-midi, promenade dans Précy-la-bonde, sous un soleil éclatant et l’œil ébahi des coqs et des oies d’un jardin voisin… Chansons de Barbara au retour, improvisées par les musiciens et reprises en chœur par l’assistance. Et pour finir, la voix de Barbara elle-même, au jour déclinant… Le rêve. Remercions ici encore la famille Salmon, nos hôtes, pour leur très amical accueil, les beaux souvenirs qu’ils nous laissent, et la promesse d’une “prochaine fois” quand nous voulons. Promis !

ANN’SO ET ROLAND ROMANELLI :
“ NOTRE PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR... BARBARA ”

Extrait du dossier de presse, et avec l'aimable autorisation de son auteur, voici, en avant-première, l'article du journaliste Didier Varrod.

Les plus belles histoires possèdent leurs concordances ou leurs correspondances secrètes. Il faut souvent y croire et se mettre en mouvement pour ainsi donner un sens à sa vie. C’est ce que fait la facétieuse et très singulière Ann’So, artiste, chanteuse, auteuse, comédienne qui chevauche en amazone toutes les aventures qui peuvent offrir à son potentiel émotionnel une force intérieure inégalée. C’est aussi l’histoire d’une vraie passion. Celle que Ann’So voue à la chanteuse de minuit, Barbara. Une sorte de sentiment intime si fort que lorsque Ann’So est sollicitée dans une émission de Laurent Ruquier sur France Interpour reprendre un standard de la chanson française, elle s’exécute en investissant une version dénudée de cette perle Le mal de vivre. Roland Romanelli ce matin-là écoute la radio. Il est saisi par la beauté simple de la relecture. Il contacte Ann’So pour le lui dire. Roland Romanelli a été l’accordéoniste de Barbara de 1966 à 1986. Mais il fut aussi beaucoup plus que cela.

Artistiquement, il devient accompagnateur et l’arrangeur de tous les instants. Humainement, il s’imprime dans son histoire comme le complice, le confident, un tandem avec ses effets de miroirs qui conduit Barbara à mettre le nom de Roland Romanelli à côté du sien sur le fronton de l’Olympia. Indissociables ils avancent alors ensemble dans de multiples aventures. Il est avec sur scène, il habille de mille paysages imagés chacune de ses compositions. On ne l’appelle plus Roland Romanelli mais l’accordéoniste de Barbara. C’est cette période faite de multiples créations, de rencontres, de longs moments sur la route, de fous rires en cascades que Roland Romanelli se décide à raconter aujourd’hui avec la brûlante complicité d’Ann’So.
(...)

Sous l’impulsion de Fabrice Aboulker (son fidèle producteur) et de Victor Boche (Nodo productions), avec le regard de Bruno Agati pour la mise en scène, l’histoire de “Barbara passion” est en marche. Ann’So ne reprend pas les chansons de Barbara, elle les caresse, puis les enserre de son feu intérieur pour mieux les investir.
Quinze chansons du répertoire de Barbara c’est à la fois beaucoup et si peu pour raconter l’histoire d’une rencontre
 artisque et fusionnelle. Celle de Roland Romanelli et de Barbara ou celle d’un trait d’union singulier mise en lumière par Jacques Rouveyrollis qui offrait depuis presque toujours ses palettes de couleurs à celle qui disait tout simplement “Je suis une femme qui chante”. Ainsi retrouverons-nous sur une même scène tous ceux pour qui décidément le seul refrain de vie qui tienne reste à ce jour : Ma plus belle histoire d’amour… Barbara.
Ainsi soit-elle…
(...)

SORTIE LE 17 SEPTEMBRE 2002
Ma plus belle histoire d'amour... barbara

ILS/ELLES ONT CHANTÉ BARBARA

En province :

* Céline Dumas, le 10 août, dans le cadre du Festival sur Lignon à Fay-sur-Lignon (43), accompagnée par Serge Delaite au piano et Franck Lincio à l'accordéon.

* Duo Marine, les 19, 20 et 21 septembre à l'Inédit, à Montpellier. Marie Geoffroy (chant) et Carine Perret (piano) forment ce Duo Marine, qui depuis sept ans déjà se produit devant le public divers des cafés-concerts et des terrasses du bord de mer. C'est avec un “ parti pris de sobriété et un souci de fidélité ” que Marine rend hommage à Barbara.

ILS/ELLES VONT CHANTER BARBARA

À Paris :

* Isabelle Vajra (chant et piano), le samedi 19 octobre à 14h 15, au Conservatoire Hector Berlioz 6, rue Pierre Bullet 75010
Tél. 01 42 38 33 77.
Ce récital sera, en avant-première, celui qu'Isabelle donnera au Jungestheater de Göttingen en janvier 2003, dans le cadre des manifestations prévues par la ville pour le cinquième anniversaire de la disparition de Barbara. Isabelle Vajra, que l'on a pu applaudir le 29 mai 2001 lors de notre rencontre “Amis de Barbara” à la FNAC Saint-Lazare, et le 22 juin dernier à la Mairie du XXe arrondissement, représentera notre Association à Göttingen.

* Francis Muller : les 19 octobre et 28 novembre sur la Péniche El Alamein, quai François Mauriac (XIIIe). Beaucoup de compositions personnelles, mais toujours une place pour Barbara dans les spectacles de Francis Muller, qui chantera également Barbara dans diverses villes d'Allemagne les 9, 14 et 15 novembre, et près de Belfort les 6 et 7 décembre.
Rens. 06 09 17 50 63.

* Mathieu Rosaz (chant et piano), accompagné de Michel Glasko à l'accordéon, pour dix représentations exceptionnelles à l'occasion de la sortie de son nouvel album 18 titres Mathieu Rosaz chante Barbara.
Du 5 au 16 novembre à 19 h au Théâtre du Renard, 12 rue du Renard 75004 - Tél. 01 48 24 16 97.
Tarif préférentiel de 10 € au lieu de 15 pour “Les Amis de BARBARA” sur réservation par chèque libellé à l'ordre du théâtre et adressé à l'association avant le 30 octobre.

* Ann’So accompagnée de Roland Romanelli, dans Ma plus belle histoire d'amour... : Barbara.
Du 14 novembre au 31 décembre, à l'Européen, 5 rue Biot 75017
Tél. 01 43 87 97 13 - Fax. 01 43 87 67 80.
Du mardi au samedi à 20 h 30 et le dimanche à 16 h 00.
Tarif préférentiel de 19,50 € au lieu de 26 pour “ Les Amis de BARBARA ” sur présentation de leur carte d'adhérent (et éventuellement pièce d'identité).

En province :

* Chantal Marty, Récital Barbara le 16 novembre, au Canard en Bois - Le Village - Montréal-les-Sources 26510.
Tel. : 04 75 27 42 04

PRIX CHAPEAU BAS

Nous vous rappelons que la finale du “Prix Chapeau Bas” de la chanson à texte (...) se déroulera le lundi 25 novembre, à 20 h, au Théâtre de la Colline - 15, rue Malte-Brun Tél. 01 44 62 52 52 - Entrée libre.

Membres du jury et partenaires de ce prix organisé par la Mairie du XXe arrondissement : Les salles La Flèche d'Or, La Maroquinerie, Le Sous-Sol, Confluences et le Théâtre National de la Colline, situées dans le XXe arrondissement ; les Studios Ferber, l'IACP Jazz, le Centre Chopin, également situés dans le XXe. La Poste, la SACEM, Philippe Maillard Productions, ainsi que “ Les Amis de Barbara ”, qui eurent à charge de choisir le nom de ce prix placé sous l'égide de Barbara.
Valérie Barki, Cécile Philippin, Groupe Opale, Urbain, David Sire, Hirip Kavuncu, sont passés début octobre, en sélection publique, au Sous-sol et à La Maroquinerie.

Vous pouvez venir applaudir (entrée libre) : Jean-Yves Lievaux, Laurent Madiot et Lune le dimanche 20 octobre, à 17 h chez Confluences 190 Bd de Charonne et les groupes Paris Plage, Nanaz, Les Chamots et Lilac le mardi 22 octobre, à 21 h, à La Flèche d’Or 102 bis rue de Bagnolet.

À L'HORIZON 2003...

* L'Assemblée générale ordinaire de notre Association se tiendra le samedi 1er février, de 15 à 18 h au Centre d'animation Jean Verdier - 11, rue de Lancry 75010 –Tél. 01 42 03 00 47

* Chaque année en mars, le Printemps des poètes propose de nombreuses manifestations liées à la poésie et à son actualité. C'est dans ce cadre que le Xe arrondissement de Paris devrait à son tour célébrer Barbara, avec l'aide de plusieurs bibliothèques et discothèques municipales, ainsi que d'écoles et de collèges. “Les Amis de Barbara” participeront à l'organisation de cet hommage.

Le cycle de conférences, auquel nous pensons depuis qu'à notre assemblée générale de l'année dernière l'idée en avait été lancée, commence à prendre forme. Plusieurs personnalités nous ont déjà donné leur accord de principe. (...)
A suivre.

RETOUR SUR IMAGE : 22 JUIN 2002, 50 RUE VITRUVE, QUARTIER SAINT-BLAISE À PARIS

Voici les textes des discours prononcés par Messieurs Michel Charzat, député-maire du XXe arrondissement, Jean-Christophe Sciberras, président du Conseil de quartier Saint-Blaise, et Bernard Merle président de l'Association “Les Amis de Barbara”, à l'occasion du dévoilement de la plaque commémorative apposée sur la façade du 50 rue Vitruve où vécut Barbara de 1946 à 1959. Comme l'an passé devant le 6 rue Brochant (maison natale de Barbara), c'est Madame Susanne Boutler qui lut le message adressé par Monsieur Jürgen Danielovski, Maire de Göttingen.

Discours de Monsieur Charzat, Député Maire du XXe arrondissement,

Monsieur le Président de l'Association “Les Amis de Barbara”,
Madame la Maire adjointe à la Culture,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,

Barbara est arrivée en 1946 à l'âge de seize ans dans le XXe arrondissement – 50, rue Vitruve.
Avec sa famille d'origine juive, Barbara de son vrai nom Monique Serf a dû se cacher pendant la seconde guerre mondiale dans différentes villes à Tarbes, Saint-Marcellin ou ailleurs.

Depuis plus d'un siècle, le XXe arrondissement de Paris est une terre d'accueil, d'asile pour l'immigration juive et toutes les autres.

Vitruve, comme elle disait, était pour Barbara un refuge, un havre où elle se retrouvait, se ressourçait. Elle y vivra parfois avec des intermittences jusque dans les années soixante.

Mais laissons là en parler dans ses Mémoires interrompus : il était un piano noir.
“ …Mes parents ont enfin trouvé un appartement. Dans le XXe arrondissement de Paris, pas loin de la Porte de Montreuil et du cinéma qui deviendra le célèbre Studio Davout, près de la si jolie rue Saint-Blaise, de sa vieille église, la rue Vitruve, le 50 de la rue Vitruve.
C'est un vieil et modeste immeuble de cinq étages avec une cour intérieure… ” Cour intérieure qu'elle évoque dans la chanson sur l'enfance Perlimpimpin et dont ces quelques mots seront gravés sur la plaque commémorative :

“ …Mais faire jouer la transparence,
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance… ”

(...)

C'est à Vitruve qu'elle connaît ses premiers engagements dans des cabarets : à La Rose Rouge, Chez Moineau, à L'Écluse. C'est aussi à Vitruve qu'elle connaît ses premiers succès. Elle reviendra en 1964 dans le XXe arrondissement au TEP aux côtés de Serge Gainsbourg.

(...)

Si la voix de Barbara touche au plus profond de notre être, si ses chansons atteignent l'intemporalité, l'universalité écrit encore le même auteur “c'est qu'il y avait un phrasé blessé derrière son vibrato triomphant, une musique discordante derrière le piano jubilant”.

(...)

Avec les “Amis de Barbara”, avec tous ceux qui l'aiment, avec son public qui lui était si cher, nous allons aujourd'hui la remercier symboliquement par la pose de cette pierre commémorative à Vitruve.

(...)

Discours de Monsieur Jean-Christophe Sciberras, Président du Conseil de quartier Saint-Blaise

Monsieur le Maire,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de quartier Saint-Blaise,
Chers tous,

En tant que président du Conseil de quartier Saint-Blaise, je tiens avant tout à dire que je suis particulièrement heureux, au nom de tous les conseillers et les habitants de ce quartier, que soit honorée aujourd’hui la mémoire d’une de ses plus célèbres habitantes, à la suite d’un vœu voté par le Conseil en octobre 2000.

(...)

Et pourtant Barbara était là, vécut là, au 50 de la rue Vitruve, au  2ème étage. Elle nous parle de notre quartier avec émotion, remontant la rue des Pyrénées, venant du métro Maraîchers, en courant.

Elle revenait du spectacle, nous peut-être aussi, ou du travail ou des courses. Ce chemin qu’elle a parcouru tant de fois, c’est aussi le nôtre, pour beaucoup qui habitent cette partie du quartier.

Et puis, cet immeuble, connu de nous tous, mais anonyme jusqu’à la publication des mémoires de Barbara.

Aujourd’hui, grâce à elle, le 50 de la rue Vitruve émerge. Combien de ses chansons ont été composées ici ? Nous ne pourrons plus passer devant cet immeuble sans penser à toi, Barbara.

Merci Barbara, merci d’éclairer ainsi notre quartier.

Discours de Monsieur Jürgen Danielovski, Président de la Communauté urbaine de Göttingen

La ville de Göttingen, à la mairie du XXe arrdt. de Paris, au Conseil de quartier Saint-Blaise et à l’Association “Les Amis de Barbara”
Mesdames, Messieurs,

Je suis particulièrement heureux qu'une plaque commémorative soit apposée sur cet immeuble du XXe arrondissement de Paris où vécut la chanteuse Barbara. Elle a fait connaître notre ville dans le monde entier avec la chanson Göttingen qui contribue à la compréhension entre les peuples.
(...)
Avec la considération la plus distinguée de Jürgen Danielovski - Président de la Communauté urbaine

Discours de Monsieur Bernard Merle, Président de l’association “Les Amis de BARBARA”

Monsieur le Maire du XXe arrondissement Michel Charzat,
Madame le Maire-adjoint chargé de la Culture Nathalie Kaufmann,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Nombreux sont sans doute ceux qui parmi vous ont été surpris d’apprendre, soit par la lecture de ses Mémoires, soit par l’annonce de cette cérémonie, que Barbara avait passé de très nombreuses années dans ce quartier du XXe arrondissement.

Quand on écoute ses chansons, on a en effet le sentiment que Barbara n’est d’aucun pays, d’aucune ville, tant elle s’adresse au cœur de chacun, en dehors de tout contexte social ou géographique. Pour notre plus grand bonheur, son œuvre est intemporelle et inaliénable.

Or, Barbara a vécu rue Vitruve une période capitale de son existence puisque, arrivée ici à l’âge de seize ans, elle y est restée près de quinze ans. Avec bien sûr des éclipses, toute une vie de bohème menée notamment en Belgique, Vitruve restant toujours le point d’ancrage.
Années de jeunesse, années de formation, donc : années précieuses pour son devenir d’artiste, dont on peut dater la première avec précision (1946), moins bien la dernière (1959), la coupure avec le XXe arrondissement s’étant opérée progressivement au début des années soixante. Qu’importe : Barbara était le mouvement même, il serait vain de vouloir l’enfermer entre deux dates et comme disait Colette parlant d’elle-même : “ Un auteur qui a si souvent frôlé la vérité autobiographique a bien droit à un peu de mystère ”.
(...)
C’est pourtant ici, rue Vitruve, que cette toute jeune élève du Conservatoire National Supérieur de Musique deviendra Barbara.
(...)
C’est “à Vitruve”, comme elle disait, que Barbara s’est intéressée en profondeur à la chanson, qu’elle s’est mise à écouter ceux qui l’avaient précédée : Frehel, Marie Dubas, Marianne Oswald, Charles Trenet ; là qu’elle a découvert la lecture passionnément. “A Vitruve, écrit-elle, je lisais, relisais, tout d’une traite comme en s’enivre : Tropique du Cancer, le Vicomte de Bragelonne, Autant en emporte le vent…

(...)

Elle n’a pas trente ans, et déjà parcouru un joli bout de chemin “ sur la longue route qui menait vers nous ”
Cette route la ramènera quelquefois parmi vous, habitants du XXe arrondissement, notamment en 1964 où elle restera quelques jours à l’affiche du TEP aux côtés de Serge Gainsbourg. Et, en chansons, elle évoquera à plusieurs reprises ce quartier de sa jeunesse : d’abord dans Hop-là, en 1970, ou curieusement elle prétend être née rue de Bagnolet, près de la Rue des Pyrénées, alors qu’elle vit le jour près du Square des Batignolles. Et surtout en 1973 dans Perlimpinpin, hymne à l’enfance bafouée, chanson autobiographique particulièrement engagée dans laquelle on voit poindre, au dernier refrain, l’espoir de “faire jouer la transparence / Au fond d’une cour aux murs gris / Où l’aube aurait enfin sa chance.

Ces mots-là, ces mots d’espoir sont précisément ceux que nous avons choisi de faire figurer sur la plaque commémorative, car cette cour dont il est question ici c’est celle de la Rue Vitruve.
(...)

Aujourd’hui, avec cette plaque commémorative, son public la remercie en lui rendant symboliquement sa présence dans ce quartier qu’elle aimait, dont elle écrit, parlant de ses retours chaque soir d’après spectacle, descendant à la station Maraîchers : “ comme ça me semblait doux de rentrer à Vitruve ! ”

Désormais, il nous sera doux, aussi, de la savoir “rentrée à Vitruve”, comme rendue définitivement à ses années de jeunesse. De perpétuelle jeunesse.

Je ne peux terminer sans associer pour de très chaleureux et très sincères remerciements tous ceux grâce auxquels cette cérémonie aura été rendue possible.
Monsieur Michel Charzat, Député Maire du XXe arrondissement,
Madame Colette Horel, Préfète de Paris,
Madame Nathalie Kaufmann, Adjointe au Maire chargée de la Culture,
Monsieur Jean-Michel Rosenfeld, Adjoint au Maire, chargé de la mémoire, du patrimoine et des droits de la personne humaine,
Monsieur Jean-Christophe Sciberras, Président du quartier Saint-Blaise,
Madame Élisabeth Boucher, Directrice du Cabinet de Monsieur Michel Charzat,
Monsieur Philippe Cosnay, Chef de Cabinet de la Mairie du XXe arrondissement,
Madame Linda Lew-Bryman, Collaboratrice de Madame Nathalie Kaufmann,
Monsieur Pierre Lacaze, Chef de la section du XXe arrondissement,
Monsieur Olivier Marchet, de la Société SFHE,
La Société de marbriers REBILLON,
Les Amis de Barbara et tous ceux qui ont suivi et soutenu ce projet.

A tous et à toutes, notre plus profonde reconnaissance.

BREF

* Serge Hureau, est chanteur mais aussi grand connaisseur de l'histoire de la chanson. Depuis 1990, il est le directeur du Hall de la Chanson, Centre national du patrimoine de la Chanson, des variétés et des musiques actuelles. En février 2002, le Hall de la Chanson a ouvert au public son site Internet.
(...)
Par le prêt de documents originaux notamment, “Les Amis de BARBARA”, comme à titre privé certains de ses membres, ont apporté leur contribution à ce “ thématique Barbara ”, qui sera mis en ligne le 25 novembre.
Le Hall de la Chanson - Parc de la Villette - 211, avenue Jean Jaurès 75019 PARIS
Site internet : www.lehall.com

* Alain Wodrascka sera l'invité du Pop Club de José Artur sur France Inter pour parler de son nouveau livre Claude Nougaro, souffleur de vers, à partir de 22 h 10, le 6 novembre : étrange coïncidence, cette date était la seule possible...
Alain Wodrascka parlera donc aussi de son précédent ouvrage Barbara, n'avoir que sa vérité, que les éditions Carpentier remettent en lumière pour ce cinquième anniversaire de la disparition de Barbara.

* Joël July, professeur agrégé chargé de cours en Lettres modernes à l'Université d'Aix-Marseille, soutiendra le 7 décembre une thèse de doctorat intitulée : Style et versification dans les chansons de Barbara. Nous avions eu le plaisir de vous en présenter quelques extraits dans notre “ Lettre ” n° 8 (hiver 2001-2002). Tous nos vœux accompagnent les travaux passionnants de ce chercheur, entrepris en 1995 avec l'aval de Barbara.

* Léo Ferré nous a quittés le 14 juillet 1993. Depuis, chaque 14 juillet, l'association Thank You Ferré, sous la houlette de Geneviève Methivet, organise au Trianon, à Paris, un gala réunissant de nombreux interprètes de Léo
(...)

NOS AMIS DE PROVINCE NOUS SIGNALENT

* La Médiathèque de Vandoeuvre, dans la banlieue de Nancy, accueillera du 5 au 30 novembre une exposition Barbara qui retracera sa carrière, à travers des photos, des livres, des œuvres d'artistes et tous ses disques depuis le 45 t. La chanteuse de minuit jusqu'à Femme piano.
Cette exposition étant aussi (et surtout ?) dirigée vers les jeunes générations, elle essaiera de présenter le côté très actuel des préoccupations et des combats de Barbara : par exemple, certaines pochettes de disques seront accompagnées de commentaires sur des problèmes importants (prisons, enfance, SIDA...) que Barbara avait donnés elle-même lors d'interviews ou dans ses Mémoires interrompus... Enfin, le 15 novembre à 18 heures, dans la petite salle de conférence de la Médiathèque, la comédienne Chantal Storq évoquera Barbara la nomade, à travers des extraits de Il était un piano noir, ponctués de chansons les illustrant. Cette évocation se terminera par un échange de souvenirs, d'impressions, d'émotions, autour de notre femme-qui-chante.
Renseignements : Médiathèque, rue Malines - Vandoeuvre-les-Nancy 54500  - Tél: 03 83 54 87 21

* Le Conseil municipal de La Chapelle-sur-Erdre, banlieue de Nantes, a décidé de donner le nom de Barbara, à la salle municipale du quartier de Gesvrine.
Cette salle a été inaugurée le 24 septembre 1999. La façade est ornée d’une mosaïque en noir et blanc représentant la silhouette de Barbara.
C’est probablement l’un des premiers hommages rendu par une commune à Barbara et la confirmation que son souvenir est bien ancré en région nantaise.

BARBARA,
par Brigitte Sabouraud

Le 19 mai dernier disparaissait Brigitte Sabouraud. Celle qui était à la fois nièce de Philippe Soupault et de Jean de Brunhoff (créateur de Babar) restera surtout pour nous comme l'un des quatre membres co-fondateurs du légendaire cabaret L'Écluse. Mais il ne faudrait pas oublier l'auteur compositeur qu'elle fut, dont Barbara débutante enregistra L'œillet blanc et Les sirènes. Brigitte Sabouraud avait, voici quelques années, entrepris la rédaction de ses souvenirs. Sans doute pour prendre quelque distance avec elle-même, elle s'y donne le prénom d'Agathe, et parle d'elle à la troisième personne du singulier. C'est avec une pensée émue pour la femme et l'artiste que fut cette Agathe-là que nous vous présentons le chapitre consacré à Barbara, et intitulé par elle :

Croquis n°2 : Barbara
Chanteuse, Aventurière, et aventureuse... Auteur, Musicienne, Séductrice : Artiste jusqu'au bout des ongles ! Elle déconcertait poétiquement la vie comme la vie la déconcertait...

Tendre et cruelle, ses contradictions lui donnaient son incomparable saveur, sa musique de “longue dame brune”, son mystère, ses sortilèges... Elle, qui chantait, exquisément pudique, refoulant ses larmes Une petite cantate pour une amie défunte, tragiquement fauchée dans la fleur de l'âge, victime de l'accident d'auto qui faillit coûter la vie à Serge Lama dont elle était la fiancée...

Morte ou vivante, elle existe... ne ressemble à nulle autre, surtout pas à celles qui cherchent à lui ressembler ! Rose rouge, Œillet rose, Lilas blanc, Chrysanthème au soleil, Lune bleue dans l'ombre...

Le meilleur et le pire... Agathe l'appelait “ma grande cigogne , ça lui allait bien ! Incroyablement généreuse, souvent drôle, assez fréquemment aussi, sans scrupules : si le cœur lui en disait, elle se tapait effrontément le Jules de ses amies, avec mauvaise conscience, mais sans la moindre hésitation, car elle avait l'art d'entortiller, d'envoûter même et ne se privait pas d'en user, aimait à plaire, pour le plaisir ! mais aussi pour se rassurer : vampire timide.

“Souvent drôle” : un sens de l'humour et du tac au tac très personnel ! Comment oublier ce jour-anniversaire de L'Écluse ?... Parmi les élus, amis et fidèles, réunis pour célébrer joyeusement cette fête, un monsieur avait évoqué le temps où - après s'être contentée d'être l'originale et brillante interprète d'auteurs et compositeurs en tous genres, Brel en premier lieu, Brassens et d'autres, également ceux du siècle dernier ou du début du siècle, dans la trajectoire Xanrof, Bruant - la taquine chantait depuis peu la première chanson dont elle était l'auteur compositeur : il s'agissait de J'ai troqué.
(...)
 

Notes de Brigitte Sabouraud :
1 : Pour son premier disque, elle fut affublée de ce sobriquet plutôt banal, le temps d'un 78 tours [sic]...
2 : Barbara mourut subitement - étoile filante - le 25 [sic] novembre 1997 : il fallait que sa mort ressemble, en ombre chinoise, à sa vie, celle d'une visionnaire...

Nos sincères remerciements, pour l'autorisation de publication de cet inédit, à Messieurs Marc Chevalier et Olivier Sabouraud

MATHIEU ROSAZ :
UN “ HOMME QUI CHANTE ” BARBARA

Rares sont les hommes qui ont gravé sur disque des chansons de Barbara : Mouloudji, Jean-Claude Pascal, durant les années soixante ; plus près de nous William Sheller, Gérard Berliner. Il ne s'agissait chaque fois que d'un ou deux titres. Mathieu Rosaz, lui, a pris à bras le corps l'œuvre entier de Barbara pour en tirer un récital complet au masculin, qu'il nous présente à la fois sur son tout nouveau CD et, du 5 au 16 novembre, sur la scène du Théâtre du Renard à Paris.
(...)

VOUS NOUS AVEZ ÉCRIT

La passion pour Barbara, le plaisir de recevoir vos courriers, tout cela est toujours intact ! Toujours plus fidèle à vos côtés ! Et toujours la voix, l'image de Barbara.
(R.F. - 72 -  ALLONNES)

Vous m'apportez beaucoup par votre bulletin trimestriel, continuez en ce sens, c'est bien ainsi. Bonne route, bonne continuation et merci pour tout. (F.C.  - 78  - BOIS D'ARCY)

Je vous remercie de l'article que vous m'avez consacré dans votre “ Lettre ” [N°10 p.4] que je viens de recevoir. Le facteur est venu me la remettre au moment même où l'on me livrait le piano que j'ai pu acquérir grâce à Barbara (via la radio RTL). Comme je ne crois pas beaucoup aux coïncidences, j'ai songé aux paroles que Barbara prononce au début de Lily Passion : “ Nous ne nous appartenons pas. Nous ne décidons en rien de notre vie. (...) Les forces sont là...là... partout. Elles nous guettent, elles nous suivent ; les forces nous aiment, elles nous protègent, elles nous subliment... ”.  13 amicalement
(S.B. - 36 - ISSOUDUN)

EN SOUVENIR DE VOUS
nouvelle par Jocelyne Fonlupt

C’était un vendredi après-midi, de septembre 1970 je crois, nous étions plusieurs anciens du même lycée lyonnais occupés à refaire le monde. Quelqu’un lança : “Si nous allions à Paris !” Nous, les gônes, nous méfions de la capitale. Un peu de jalousie, sans doute… Mais un hommage à l’Odéon, à la Sorbonne et aux pavés de 68, pourquoi pas ?
Je conduisais une vieille 2 CV. Et nous partons à quatre le lendemain.
Sept heures de route et c’est l’entrée par la porte d’Italie.
Comment on va à Saint-Michel ?
Tout droit, après on suit les panneaux.
Coup de chance, la fontaine me saute aux yeux. Se garer est autre chose. Je pose la voiture le long d’un trottoir… Rue des Ecoles. Bon sang ! alors derrière, c’est la Sorbonne. Si près de ce 3 mai, qui mit le feu aux poudres…
-   Pierre, je veux m’asseoir sur ce banc, et toi ?
Non, je vais avec les autres faire le tour du Quartier latin, allez viens.
Je reste là, j’ai envie de lire un peu… et puis j’aime bien cette place et cette statue, Montaigne.
Merci, j’ai vu. Bon, on te retrouve ici, dans… disons deux heures.
Plus tard, je lève les yeux de Narcisse et Goldmund. Murs blancs d’un édifice d’où entrent et sortent nombre de touristes. Intriguée, je quitte le square Paul-Painlevé et m’approche de l’entrée. Magnifique. Simplement magnifique, cette cour.
Une inscription : musée de Cluny. À la Lyonnaise que je suis, ce nom n’est pas inconnu, la Bourgogne n’est pas loin de ma bonne ville. Si mes souvenirs sont justes, les moines avaient fondé un collège au XIIIe siècle, ce n’est qu’après que ce splendide hôtel sera construit. Tout cela est bel et bon, mais Pierre a mon porte-monnaie et les quelques francs au fond de ma poche ne suffiront pas à payer l’entrée. C’est donc à partir du banc, près du vieux puits que je vais m’offrir une visite des lieux. La façade d’abord. Élégance du corps de logis avec ses deux ailes en retour pour délimiter la cour, fenêtres ouvragées. De laquelle d’entre elles surgira la Dame à la licorne ? Je sais que le musée l’abrite et la garde jalousement, comme ces époux méfiants laissaient au château, dûment protégée, l’épouse.
Une fine silhouette féminine s’approche. Au milieu du va-et-vient des visiteurs, elle se détache. Mue d’aucune précipitation, elle avance et je sais qu’elle va s’arrêter et s’asseoir sur “ mon ” banc. Je ne suis pas sûre d’apprécier d’être ainsi ramenée au XXe siècle. Elle s’installe. Puisque je viens d’être dérangée dans mon voyage médiéval, je ressors mon bouquin. Mais allez lire quand vous sentez un regard posé sur vous !
-     Je vous ai tirée de vos songes ?
Non…, enfin oui.

Vous avez visité l’intérieur ?
Non, plus tard. En fait, je n’ai pas de quoi payer l’entrée.
Venez, je vous invite.
Mais… Pourquoi ?
Eh bien, pourquoi pas ?
Étrange visite en compagnie de cette longue dame. Elle parle peu, s’arrête parfois devant une sculpture, paraît fascinée par le visage d’une Vierge ou l’or d’un collier. Semblant chez elle dans ce lieu magique, telle une maîtresse de maison vérifiant que ses bibelots n’ont pas été déplacés. Sa voix est un peu rauque et son vocabulaire recherché, pas pédant, plutôt précis. Je crois que nous sommes restées, elle et moi, presque deux heures dans le musée. Hors du temps. Puis, alors que je venais d’apercevoir Pierre et les copains, sur le trottoir, elle me dit “Qui sait peut-être nous reverrons-nous ?”. J’ai eu le temps de murmurer un “ Merci ”, avant que la dame en noir disparaisse.
Tu aurais pu nous présenter.
Mais je ne sais pas qui c’est, elle m’a payé l’entrée au musée, c’est tout.
À ce moment-là, j’ai vu la tête mi-scandalisée, mi-amusée de mes amis et entendu le rire homérique de Pierre, relayé par les hoquets des copains.

DERNIÈRE MINUTE

* 29 octobre : nouvelle édition de luxe d'Il était un piano noir.
Les édittions Fayard publient une édition de luxe des Mémoires interrompus de Barbara. Il était un piano noir (format 340x220, relié jaquette, avec photographies inédites) accompagnée d'un CD-Rom.

* 6 novembre : Universal et Mercury
Publient en CD et DVD le récital de Pantin (1981).

* 2 décembre : Coffret de 14 cd's avec des inédits.
Sortie en 14 CD de l'intégrale des albums enregistrés en studio par Barbara de 1964 à 1996 remastérisés à partir des origninaux. Parmi eux, deux inédits : Barbara aux Mardis de la chanson (1961) et versions inédites 1964-1967.

NOUS ECRIRE

"Les Amis de Barbara"
Maison des Associations 
Boîte 28

15, passage Ramey
75018 Paris
lesamisdebarbara@free.fr

"LA LETTRE DES AMIS DE BARBARA un même et multiple pays".

Espace libre ouvert aux adhérents de l'association. Chaque article n'engage que la responsabilité de son auteur. Nos encouragements chaleureux pour vos envois de photos, dessins,... N'oubliez pas de nous préciser si vous acceptez de les voir paraître dans le bulletin et/ou sur internet - en totalité ou partiellement - signés ou parafés, et si vous souhaitez que l'on vous retourne l'ensemble des documents confiés.