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LA LETTRE DES AMIS DE EXTRAITS
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Automne 2005, n°23
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Colloque BARBARA à la Bibliothèque BUFFON le 28 juin 2003
«…ET SES CHANSONS NOUS PARLENT SI NOUS SAVONS ENTENDRE »
Exposé de Philippe GRIMBERT
Retranscrit par
Bernard Merle
Barbara a renoncé à une carrière lyrique pour se lancer vers la chanson, et je crois qu’en se
lançant vers la chanson elle n’a pas choisi une voie mineure, contrairement à ce que certains prétendent, parce que la chanson a parfois mauvaise presse dans les encyclopédies
musicales. Alors, avant de parler de la chanson L’aigle noir sur laquelle je voudrais intervenir aujourd’hui, je voulais vous dire un petit mot sur la chanson en général.
Parce que si Barbara chante, c’est quelque chose qui nous touche de près, et le mode d’expression qu’elle a choisi est quelque chose qui favorise en nous l’identification, non
seulement au personnage, à la femme, à la chanteuse, mais aussi à la chanson – «une chanson qui nous ressemble», comme disaient si bien Prévert et Kosma dans Les feuilles
mortes. Alors, pourquoi une chanson nous ressemble-t-elle ? Sans doute parce que la chanson est quelque chose qui nous accueille dès notre venue au monde, qui n’est pas un
simple divertissement, encore moins une frange mineure de la production artistique musicale, mais quelque chose d’absolument fondamental et je dirai : fondateur pour notre
psychisme.
(...)
Une autre chose, qui me semble aussi tout à fait importante dans le domaine de la chanson, c’est
que je pense que, comme le rêve - et je vais venir assez vite au rêve selon Freud - comme le rêve, il y a dans la chanson un contenu manifeste et un contenu latent.
Cela mérite peut-être une toute petite explication. Un contenu manifeste : c’est-à-dire ce qu’on entend, les mots tels qu’ils sont prononcés, le récit tel qu’il est conduit
dans la chanson.
(...)
Si la chanson quelque part, avec son aspect manifeste et latent, nous renvoie au rêve, je
pense qu’il est temps que je vous parle de L’aigle noir pour faire écho à ce que Marie-France Castarède
nous disait tout à l’heure. Évidemment, quand on connaît la biographie de Barbara - je ne suis pas un spécialiste de Barbara, je m’y suis intéressé à l’occasion de cette chanson,
je suis un amateur, j’aime passionnément cette chanteuse, je ne connaissais pas complètement sa biographie - il est vrai qu’en tant qu’analystes, nous sommes bien sûr tout à fait
intéressés par la biographie : (...)
Les Éditions Didier Jeunesse présentent dans la collection Guinguette l’Aigle noir illustré par Edmée Cannard.
Cette collection met en images les chansons de toujours pour les jeunes lecteurs et les adultes (Y’a d’la joie, Armstrong, Le téléfon, Mon amant de Saint-Jean, etc.). Un texte, une illustration, une partition pour réunir toutes les générations autour du plaisir de chanter.
Ce livre illustré avec talent enchantera les petits comme les grands.
Edmée Cannard a grandi à Pontarlier. Les dimanches de pluie, elle faisait ses premiers dessins et rêvait de devenir poète, peintre ou fermière. Quelques années plus tard, elle prend ses pinceaux sous le bras pour la « grand’ville » et s’inscrit aux Arts décoratifs de Strasbourg. C’est dans l’atelier de Claude Lapointe qu’elle s’essaie à l’illustration.
Avec beaucoup de gentillesse, elle a accepté de répondre à quelques questions à propos de son travail sur le livre.
Barbara et son univers vous étaient-ils familiers avant d’entreprendre ce travail d’illustration ?
Edmée Cannard : J'ai découvert Barbara à l'âge de 20 ans et depuis ses chansons n'ont cessé de m'accompagner. J'aime la poésie et l'élégance de ses textes ; l'émotion qui émane de ses chansons me touche profondément. Quand Emmanuelle (chez Didier jeunesse) m'a proposé d'illustrer L'aigle noir, j'ai tout de suite été très enthousiaste.
Comment avez-vous travaillé pour illustrer ce livre ? Vous êtes-vous documenté ? Avez-vous visionné ses spectacles pour vous « imprégner » de la chanson ?
E.C : De la vie de Barbara, je connaissais quelques fragments épars tirés de ses chansons (M. Victor, Nantes…).Je ne savais de sa personnalité
que ce qu'elle dévoile dans ses textes.
(...)
Vous illustrez plutôt des livres pour les tout-petits, alors pourquoi cette chanson L’aigle noir, est-ce parce qu’elle évoque l’enfance ?
E.C : Mes albums précédents (Mademoiselle Parapluie, Monsieur P'tit sou) sont adaptés à de jeunes lecteurs (3
à 7 ans environ) pourtant je ne pense pas qu'il faille cloisonner, certains enfants plus âgés ou adultes peuvent aussi en apprécier les illustrations ou le texte. L'aigle noir
de Barbara a plusieurs niveaux de lecture et plaît à des enfants comme à des adultes ayant en chacun une résonance différente.
(...)
Vous animez des présentations de livres, des activités d’illustration/collage en milieu scolaire, dans les bibliothèques, ce livre l’Aigle noir vous paraît-il propice à cela ?
E.C : En fait jusqu'à présent je ne m'étais pas interrogée à ce sujet.
(...)
Interview recueillie par F. David
La Médiathèque d’Arcueil accueille, ce samedi 24 septembre, une petite foule d’Amis, et de passants, heureux de se retrouver autour de Jean Lapierre, un amoureux de la chanson, auteur-compositeur-interprète, qui s’est découvert une vocation de veilleur de mémoire et d’éveilleur de passions en baladant ses expositions dans des lieux de culture populaire comme au bon vieux temps des maisons du même nom. Entouré des belles photos de Jocelyne Tépénier, il évoque avec concision et justesse une Barbara-voyageuse, une artiste hors norme dont la vie réelle et la vie rêvée s’entrelacent au cœur d’une création exceptionnelle.
Après ce vibrant hommage, je découvre – enfin - EnikQ Szilagyi.
Tant de rendez-vous manqués : trop loin, trop tard, trop tôt (?). Le temps est venu, peut-être, pour que les chansons de Barbara s’envolent sur d’autres lèvres et vers d’autres
ciels ?
(...)
Et si c’était cela son héritage ?
En ce samedi de journées du patrimoine, nous nous rendions, à travers la campagne bucolique du Perche, à un rendez-vous avec deux grandes dames, l’une de la chanson, Barbara et l’autre de la littérature, Marguerite YourcenaR.
Elsa Genèse souhaitant, avec son
amie Nicky de Beauregard, rendre hommage à deux grandes voix immortelles nous ouvrait son atelier.
(...)
Mais, taisons-nous, refermons doucement la porte de cette grange… au loup et laissons Marguerite et Barbara bavarder tranquillement.
Passionnée de chansons françaises, Barbara est entrée dans la vie de Marie-Sol à l’âge de 17 ans. Elle va la voir en concert, et fait partie de « son public » si particulier, qui n’appartient qu’à elle.
Quand malade, Barbara annule son dernier concert, Marie-Sol sait qu’un jour elle lui rendra hommage.
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Élève au conservatoire de musique de Combault en Seine-et-Marne, elle crée en 1999 une compagnie musicale « La Compagnie
Folle Avoine » avec un ami guitariste. Elle est la chanteuse de la compagnie.
(...)
Le 31 août, France culture a rediffusé l’émission de Catherine Soullard, diffusée une première fois le 27 juin 1998, Le bon plaisir de Remo Forlani. Il y fut évidemment question de sa troisième pièce, Madame, créée le mardi 20 janvier 1970 au Théâtre de la Renaissance à Paris, avec Barbara dans le rôle-titre. Souvenirs de l’auteur :
« Ça n’a pas tenu longtemps. Ce qui est drôle,
c’est que c’était à l’époque de la plus grande gloire de Barbara. C’est-à-dire elle venait de faire l’Olympia, elle avait joué les prolongations, elle vendait tout ce qu’elle
voulait comme disques, et il y a eu une sorte de phénomène de rejet, assez bizarre quand même : les critiques ont été désastreuses, mais surtout pour elle. Ils ne voulaient pas la
voir en comédienne, ils ne voulaient pas la voir autre chose que d’être la chanteuse Barbara.
(...)
Comment a-t-il écrit les chansons de la pièce ? Il rit : « J’ai horreur qu’on me regarde quand j’écris ! J’écrivais chez moi,
j’écrivais pour elle, quoi, c’était du travail sur mesure. Donc je pensais à elle. Il y en a qui sont plus jolies que d’autres, c’est vrai ; Amoureuse, c’est joli. Il y en a
une que j’aime bien, c’est Je serai douce ».
(...)
&f Le 23 juillet dans l’émission Ne croyez pas l’île déserte de Philippe Cassard sur France Musique. Flrorilège de ses musiques préférées : symphonies et chansons françaises. Extraits de chansons de Trénet, Ferré, Réggiani, Barbara, Brel et beaucoup d’autres… De Brel, Philippe Cassard dit aimer son « théâtre tragique » et de Barbara… la candeur.
Dans notre lettre n° 20, nous vous signalions la création d’une rue Barbara, sur la commune de VERTOU, près de NANTES.
Une autre commune de La Loire-Atlantique, TRIGNAC à côté de SAINT-NAZAIRE, le 14 Décembre 2001, a pris la même décision, de retenir pour les futures voies d’une ZAC, les noms de Piaf et des 3 B : Barbara, Brel, Brassens. La voie BARBARA, qui sera une Avenue, est la plus avancée en réalisation et le premier immeuble construit a été dénommé Résidence « Une petite Cantate ».
STEPHANE CHAPEL
J'ai écrit ce texte en hommage à Barbara, qui est avec Serge Gainsbourg mon ADN artistique.
Je ne chante pas ce texte sur scène, car je ne suis plus auteur-interprète mais auteur ; il est donc destiné à un autre interprète. Je souhaiterais d'ailleurs, le présenter à Patricia Kaas, qui est une profonde admiratrice de Barbara.
Je suis certaine qu'elle apporterait par sa sincérité, une grande intensité émotionnelle à cette chanson ; mais, je ne connais pas Patricia Kaas....
Stéphane Chapel
BARBARA
Là sur la scène, on te retient
Comme on retient, une caresse
C’est dans le bruit, bruit de nos vies
Que marche
toujours ta détresse
C’est ta voix qui montre du doigt
L’état d’urgence, dans tous nos contrats
De méfiance
Loin des cœurs masqués
Aux battements arrêtés
Tu déposes l’hostie
D’une histoire qui crie
Sous l’arche de tes
bras
Au velours de ta voix
Glissent tes mots d’amour
Sur l’acide de nos jours
Impératrice de solitude
Tu déploies tes lassitudes
De soleils noirs en déchirures
Le miroir de tes fêlures
Toujours ta voix montre du doigt
Nos yeux baissés, devant tous nos rêves
Naufragés
Loin des cœurs masqués
Aux battements arrêtés
Tu déposes l’hostie
D’une histoire qui crie
Sous l’arche de tes
bras
Au velours de ta voix
Glissent tes mots d’amour
Sur l’acide de nos jours
Tes mots d’amour Barbara
Le 24 août, sur RTBF la deux, était diffusé un film inédit de Christian Mesnil, Les Chemins de Barbara.
Ce documentaire retraçait le parcours belge de Barbara, de La Mansarde à Charleroi à l’Atelier de Marcel Hastir.
(...)
Dimanche 11 septembre, dans l’émission Carte postale, le directeur de la salle parisienne Le petit Journal, connotée « jazz » a fait amende honorable et avoué ses regrets : « Charley Marouani m’avait proposé de faire venir Barbara. J’avais refusé en disant : Barbara ? ce n’est pas du jazz ! Alors aujourd’hui, si par exemple Juliette Greco m’entend et si elle veut venir, Juliette, appelle-moi ! »
Telle était la conclusion
d’un article d’Armelle Héliot paru dans Le Figaro du 1er septembre où elle faisait un beau portrait de Serge Hureau, le « savant enchanteur » que certains d’entre
vous avaient pu applaudir lors de son spectacle La Grande au loup (Cf. lettre d’hiver n°12).
(...)
Nos amis Annie et Bernard Réval, membres d’honneur de notre association, nous le redisent à chacune des biographies qu’ils consacrent aux grands de la chanson (Aznavour, Bécaud, Nougaro, etc.) : toujours ils tâchent d’y évoquer celle qui tient une place toute particulière dans leur cœur : Barbara. Dans Mylène Farmer, de chair et de sang on n’y trouve pas moins de sept fois le nom de notre Dame brune ! Pages 126, 209… Mais aussi page (...)
Annie et Bernard Réval, Mylène Farmer,
de chair et de sang. – France-Empire, 2004. 280 p. 20 €.
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"Les
Amis de Barbara"
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"LA LETTRE DES AMIS DE BARBARA un même et multiple pays".
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