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LA LETTRE DES AMIS DE

EXTRAITS

 

Printemps 2006, n°25


 
  
 
 
 
 
 
 
   

ÉDITORIAL
par Fabienne David

Après l'assemblée générale du 25 février où les échanges furent fructueux, notre Conseil d'administration a élu un nouveau bureau : de grands changements.
(...)
Car c'est fort de votre soutien et de votre aide que "longue la route" sera.


Bien cordialement.
Fabienne David,
Présidente.

 

MARC CHEVALIER :
"BARBARA ? ELLE FAISAIT RIRE TOUTE LA SALLE !"        
 
par Bernard Merle

 Infatigable Marc Chevalier ! Ancien co-directeur du cabaret L'Écluse et Président d'honneur du Centre de la chanson, animateur d'un cours de comédie musicale qu'il a créé en 2000 au sein du Conservatoire du IXè arrondissement et fidèle membre d'honneur de notre association, cet ancien professeur de musique continue d'être présent sur tous les fronts de la chanson, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui. Nul ne ménage moins sa peine pour transmettre, convaincre, témoigner. Les téléspectateurs belges ont pu le voir récemment évoquer Barbara dans le film de Christian Mesnil Barbara en Belgique, et les auditeurs de France Inter l'entendre le 22 janvier au cours d'une émission portant le même titre, produite par Robert Arnaut dans le cadre de ses Histoires possibles et impossibles. Cette dernière émission proposait un parcours conçu à la fois comme une reconstitution scénographiée, mêlant les voix de Julia Vedisbogard, Jean-François Rigazzi et Pascal Thoreau, et une évocation entrecroisant des extraits des mémoires posthumes de Barbara à un texte lu par le producteur.  

"Moi, confie Marc Chevalier au micro de Robert Arnaut, je suis musicien de formation. Et j'étais toujours surpris par les modulations que faisait Barbara. C'est-à-dire que tout à coup la tonalité passait à... ça n'était pas une tonalité normale qui enchaînait sur celle d'avant, c'était une tonalité étrangère, mais qui collait bien. Et je me disais : comment elle va revenir à l'autre ?! Et elle y revenait très bien ! Bon, elle avait un sens musical inné. Parce qu'elle trouvait des accompagnements très bien. Enfin, elle n'était pas très adroite, comme un pianiste, mais elle était musicienne, quoi. Et donc, moi qui suis musicien et qui avais l'habitude de choses rigoureuses, classiques, etc., on s'est mis à chanter, à faire des secondes voix, et ça a été moi le plus nul ! Parce que je n'avais pas son improvisation, sa liberté. Et un jour j'ai parlé avec un garçon qui l'a très bien connue, et je lui disais cette chose-là. Il m'a dit : c'est parce qu'elle ne connaissait pas la musique ! (rires). Mais elle était musicienne, voilà".

            Musicienne. Et débutante, mais déjà très aguerrie dans son métier : Marc Chevalier raconte comment avec son partenaire André Schlesser, il s'était rendu à Bruxelles pour chanter au Cheval Blanc, à l'invitation de Barbara, toute nouvelle responsable du lieu. Et comment ce soir-là "elle n'a pas chanté, nous avons chanté seuls puisque nous avions certaines chansons en commun à ce moment-là". C'était "au temps où Bruxelles bruxellait" de tous ses multiples cabarets, dont la Samaritaine, qui existe encore aujourd'hui et où vit toujours le souvenir de Barbara.

            D'autres témoignages ont ponctué ces Histoires possibles et impossibles : Claude Sluys, qui fut en quelque sorte le premier manager de Barbara avant de l'épouser, raconte comment ils se rencontrèrent à Bruxelles, avant de fonder avec elle Le Cheval Blanc : "Elle était "enveloppée", comme on dit, habillée en noir, elle marchait pieds nus et elle avait beaucoup de bijoux clinquants du genre bijoux arabes". (...)

            Nous sommes en 1951-52. Déjà, le public est sensible au magnétisme de Barbara : "Peu à peu elle parvenait à prendre au lasso la salle entière, qui était suspendue à ses lèvres" résume Yvan Delporte, qui parle aussi "d'une sorte de foi religieuse dans ce qu'elle voulait donner au public ; elle dépensait énormément d'elle-même pour pouvoir chanter." Scénariste de bandes dessinées, Yvan Delporte, fut l'un des animateurs du cabaret La Mansarde à l'étoile, où débuta Barbara. Il se souvient de la jeune femme affaiblie que ses amis et lui accueillirent ("Visiblement, elle en avait... bavé"), mais qui très vite "s'est habituée ; nous nous sommes habitués : c'était pas difficile de s'habituer à Barbara, c'est une fille extrêmement drôle, on a vraiment beaucoup rigolé". Très belle, elle se ressemblait déjà : "C'est la même fille, c'est la dame en noir, le profil altier".

L'émission donne aussi à entendre quelques documents rares : (...)

            De retour à Paris, mariée à Claude qui décharge les cageots aux Halles le matin et initie son épouse à la peinture dans les galeries l'après-midi, Barbara retourne auditionner à l'Écluse. (...)

            Les années belges de Barbara s'achèvent en 1955 avec l'enregistrement de son premier disque : elle ne reviendra à Bruxelles qu'en 1964, en vedette, (...)

Le 17 mars, Marc Chevalier était l'invité de Christian Marcadet et Yves Borowice, dans le cadre du cycle de "formation à la recherche sur les chansons" qu'ils dirigent à l'université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne : Histoire et théorie des chansons. Son intervention portait sur : Les cabarets rive-gauche : fonction sociale et rôle de diffusion culturelle. Évidemment, il y fut beaucoup question de l'Écluse. (...)

            Pour l'heure, deux bonnes nouvelles dans l'actualité de Marc Chevalier : son livre L'Écluse, mémoires d'un cabaret, grand prix de littérature musicale de l'Académie Charles Cros 1988, doit bientôt reparaître aux éditions Le Loup du Faubourg, accompagné d'une... surprise discographique. Et un autre livre autour de ses souvenirs devrait prochainement voir le jour aux éditions Flammarion : Marc Chevalier, itinéraire d'un chanteur, de notre amie Ginette Marty.

LIO : "BARBARA, UNE LEÇON de vie"
par Bernard Merle, Edwige Swire et Valentin terrer

Beau dialogue que celui saisi entre Hélène Hazera, au cours de son émission Chanson Boum le 15 février, et son invitée la chanteuse Lio :

H.H. : De qui tu as reçu des grandes leçons de scène ?

LIO (sans hésiter) : Barbara. (Silence). Incroyable. La première fois que j'ai vu Barbara, là j'ai tout compris ce que c'était la présence scénique. Parce que voir quelqu'un – c'était, je l'ai vue, je crois que c'était à Pantin, mais c'était pas avec Depardieu, c'était encore elle toute seule, juste elle-Romanelli...

H.H. (imitant Barbara) : « C'est indéfinissa-a-a-able... »...

LIO : Ah... je... Aaah... comme tu la fais bien! J'ai eu l'impression, deux secondes...

H.H.  (riant) : Ah, je t'en prie!!

LIO : Écoute, elle...

H.H. : Non ! Non ! Non ! N'en jetez plus, allez continue, continue !!

LIO : Tu sais qu'elle jouait dans un... vraiment sur un piano à queue long, très long. Le plus grand. Et au lieu de le mettre de côté, elle le mettait face au public. Donc elle était derrière, on ne voyait que ses yeux dépasser du haut du piano. Elle tenait une salle de cinq mille personnes. Avec ses yeux. Elle...

(...)

RADIO
par Bernard Merle, Françoise Nicaise & Edwige Suire

Sur France Musique le 21 décembre, dans Décibels, Jeanne-Marie Vacher parle des derniers concerts de Nina Simone : "Comme pour Callas, très brisée vocalement et humainement, les gens continuaient à l'aimer, ils l'applaudissaient comme si elle avait été au temps de sa splendeur". Philippe Cassard, son invité, avec une pointe de mélancolie : "On a eu ça avec Barbara, aussi, chez nous, un peu à la fin, quand la voix était absolument partie..."» (...) 

Invités de Philippe Meyer dans son émission La prochaine fois je vous le chanterai (24/12) les fantaisistes Shirley et Dino avaient choisi parmi les titres composant leur programme Hop là ! interprétée par Barbara. (...)

Et le 4 mars, dans un programme consacré aux voleurs et aux gendarmes, autrement dit « des deux côtés de la loi », ce fut Il tue, titre peu connu et encore moins souvent diffusé, extrait de Lily Passion. Merci, Monsieur Meyer.

Le 2 janvier dans À portée de mots sur France Musique, la chanteuse et actrice Nora Krieff avait choisi pour débuter sa programmation Attendez que ma joie revienne ; et le 11, dans Inter Média sur France Inter, Ivan Levaï a fait entendre Si la photo est bonne pour une émission sur la justice et "Les oubliés des grands médias", avec un commentaire évoquant "l'ironie douce-amère de Barbara dans cette chanson qui n'a pas pris une ride".

Le 12 janvier sur France Culture, F. Isodori invitait dans son émission Les affinités électives, Carlo Ossola, l’auteur de L’avenir de nos origines, choisit Nantes pour débuter l’émission, expliquant que (...) 

Dans Allègrement vôtre en chanson plurielle, sur Fréquence Paris Plurielle, le 26 février, une nouvelle venue, Bulle Du Verger, a chanté l'une de ses oeuvres, Quelle chanson chantes-tu ?. Les premiers vers en ont confirmé les soupçons de l'auditeur quant aux intonations très barbaresques de l'interprète - qui elle aussi s'accompagne au piano : "Barbara avait rendez-vous / Avec des gens, peut-être vous / Quand j'entendis sans le vouloir / Les premières notes de son beau piano noir   / J'ai immédiatement compris / Que le talent ouvre l'esprit / Dans le courant d'une chanson / On peut nager comme un petit poisson..."   

Le 28 février sur France Musique, invité de François Castang, Pierre Morel. On entend la chanson écrite par Moustaki pour Barbara (mais trop tard !) : Odéon

Le 9 mars les deux mêmes comédiens-chanteurs étaient les invités de Serge Le Vaillant dans son émission Sous les étoiles exactement ainsi que Danièle Evenou, venue les accompagner. "Vous l'avez connu, vous, sans vous faire offense, ce temps des cabarets ? Vous les avez fréquentés, les cabarets ?" lui demande Serge Le Vaillant.
(...) 

Le 9 mars sur France Musique encore, et encore François Castang dans l’émission À portée de mots invitait le Directeur Général Adjoint du Département Opinion C.S.A., Stéphane Rozès qui choisit d’écouter Bach, Elisabeth Schwartzkopf dans Les Noces de Figaro de Mozart, et la chanson À peine de Barbara…
(...)

Le 17 mars, encore sur France Musique et toujours chez François Castang À portée de mots, l’invité : Jérôme CLEMENT, président d’Arte, a choisi Göttingen.  

Le 18 mars, l’émission Inter média, d’Ivan LEVAÏ sur France Inter, dont le sujet était "Les jeunes et la presse" se déroulait en liaison avec Nantes. Le chroniqueur interrompit la journaliste, en direct des facultés de Nantes : "Il pleut sur Nantes ?" … "Non, Barbara n’est pas loin ! (allusion à la rue de La Grange au Loup et à l’Allée Barbara proches des quartiers des Facultés), mais il ne pleut pas sur Nantes !".    

YVES DUTEIL : Les choses qu'il nous dit
par Bernard Merle

Les "vraies fausses" correspondances seraient-elles en passe de devenir un genre littéraire à part entière ? Si oui, tant mieux ! après Serge Reggiani (Dernier courrier avant la nuit), Gérard Depardieu (Lettres volées), un autre "homme" de Barbara - et pour cause : le maire de son village - Yves Duteil, vient de publier un recueil de missives dont une lui est personnellement adressée. L'ensemble s'appelle Les choses qu'on ne dit pas et paraît aux éditions L'Archipel. Lesquelles sont, comme chacun sait, dirigées par un autre grand admirateur de Barbara : Jean-Daniel Belfond.

Né en 1949, tôt "démangé" par la guitare, Yves DUTEIL n'aurait pu que rester l'artiste talentueux qu'il était au départ, poursuivant d'albums en grandes salles et de tournées en succès une irréprochable carrière. Longtemps ce fut le cas. Loin de la foule déchaînée, ce chantre des bons sentiments - et Dieu sait s'il se l'est vu reprocher - vécut des jours tranquilles, entre l'amour des siens et celui de son public. Pas de scoop crapuleux attaché à son nom, pas de drogue, pas le moindre scandale. La même épouse au fil des ans et, définitivement, une réputation d'homme droit. De quoi énerver plus d'un journaliste et, en effet, plus d'un s'en énerva.

            Jusqu'à ce jour de 1989 où le destin lui fit prendre à bras le corps la destinée de son village, menacé par les bulldozers : "à mi-chemin de l'existence", ceignant l'écharpe tricolore, Yves Duteil devenait "pour le meilleur et, parfois aussi, le pire" maire d'une commune de cinq cents âmes - dont une nous était particulièrement chère : Précy-sur-Marne.  "La grande Barbara vivait dans tes murs, écrit-il dans sa Lettre à Précy. Tu en concevais une fierté légitime qu'elle te rendait en tendresse. Elle t'aimait elle aussi. Sans qu'on la voie, elle était présente et active. Tu as été son havre de paix et son dernier refuge. Jamais je ne passe à proximité de sa maison sans penser à elle..."

            Il y eut désormais un avant et un après 89 : face aux réalités qui l'avaient rattrapé, le gentil troubadour se muait en chef de file.
(...)

            Et pourtant, aujourd'hui comme hier, fidèle à sa manière, Yves Duteil peint la vie au pastel.
(...)

            Les lettres de ce recueil sont à l'image de ses chansons.
(...)

            "Ce qui m'a rendu le plus heureux sur terre / Ce sont les choses, les choses qu'on ne dit pas / Les vrais secrets qu'on garde au fond de soi / Parce que les mots, les mots n'existent pas" chantait-il voici vingt-cinq ans. Aujourd'hui les mots existent, il a su les trouver. Et les écrire, sans jamais renoncer à la pudeur, véritable élégance du sentiment. Qui plus est, même pour s'adresser à Dieu, à la Corse et... au chocolat !

            Discret, mais ferme dans ses convictions, modestes, mais fier à juste titre de se savoir utile, Monsieur le Maire de Précy-sur-Marne affirme volontiers que son engagement à la tête de sa commune n'est qu'un acte citoyen, et qu'il n'a pas la prétention d'être un homme politique. Quel dommage ! Ces Choses qu'on ne dit pas sont tellement bien dites... un homme politique sachant si bien parler d'amour et d'amitié, voilà un précédent qui eut empli les Français d'espoir !  

C'est avec l'aimable autorisation d'Yves Duteil et de Jean-Daniel Belfond que nous publions le texte ci-dessous (Les choses qu'on ne dit pas, p.207-211). Qu'ils en soient ici chaleureusement remerciés.

À Barbara

Chère Barbara,
(...)

(voir l'intégralité du texte dans notre lettre n°25)

Yves Duteil : Les choses qu'on ne dit pas. © Éditions de L'Archipel, 2006. 235 p., 17, 95 €.

Rappel : Jean-Daniel Belfond : Barbara, l'ensorceleuse (Christian Pirot, 2000)

Barbara : Ma plus belle histoire d'amour : l'oeuvre intégrale (Éditions L'Archipel, 2000).

CORA VAUCAIRE
"C'était merveilleux de chanter Barbara"
par Bernard Merle

À propos du livre de Martin Pénet Cora Vaucaire, l'intemporelle. 

            Fréhel le lui avait prédit : "Toi ma petite, tu feras des choses !" Soixante ans plus tard, Cora Vaucaire, un peu partout dans le monde ambassadrice de la chanson française, en reste l'une de ses très grandes et plus singulières interprètes. Ses entretiens avec Martin Pénet viennent de paraître aux éditions de Fallois. Et bien sûr, y revient à plusieurs reprises le nom de Barbara.  

            "Je me souviens qu'elle était assez vilaine et qu'elle se rembourrait encore les épaules pour compenser une grosse poitrine. [...] Mais elle est devenue tellement belle par la suite..." Ainsi parle Cora Vaucaire, tout à trac et sans chercher une seconde à maquiller sa pensée. Encore moins à se faire valoir : sous le raffinement et la distinction, une graine d'ananar au franc-parler. Et là n'est pas le moindres de ses charmes.(...)

            Mais si elle se dit fantasque, comme l'était Barbara, comme elle, elle sut faire face aux épreuves. Résistante sous l'Occupation, intensément présente dans les hôpitaux au moment de la guerre d'Algérie, on la vit aussi beaucoup dans les usines près des piquets de grève, en 68 notamment. Plus près de nous "lorsqu'il y a eu le sida, je me suis occupée des malades, j'allais beaucoup à l'hôpital... J'ai chanté pour les malades, un peu partout. À l'époque, cette maladie faisait très peur, on ne savait rien, ni comment ça se transmettait. ... Je me souviens d'un malade au visage très marqué qui voulait absolument que je l'embrasse. C'était presque un peu agressif... Et je l'ai fait...

M.P. : Vous avez donc soutenu les malades du sida comme Barbara ?

C.V.: Oui. Elle avait écrit une belle chanson, d'ailleurs, Sid'amour à mort.

            Bien avant, il y eut L'Écluse où elles débutèrent toutes deux dans les années cinquante. Et où les chansons, comme l'amitié, se partageaient : (...)

            Comme Barbara, Cora Vaucaire dit n'avoir pas de mémoire. Et se méfier des anecdotes. (...)

            Bien d'autres images, sombres ou cocasses, surgissent au cours de ce dialogue improbable entre un jeune historien, avide de précision et conscient d'interroger un témoin privilégié de la seconde moitié du XXe siècle, et cette "vieille hippie", (c'est elle qui le dit) vagabondant sur les chemins de traverse d'une mémoire impressionniste, pour qui les dates n'ont jamais compté.

            (...)

 Martin Pénet : Cora Vaucaire, l'intemporelle. Éditions de Fallois, 2006. 331p. 18, 50€ 

BREF
par Bernard Merle et Valentin Terrer

Le comédien François MOREL, membre incontournable des Deschiens, se consacre depuis peu à la chanson.  Dans son spectacle Collection particulière de et avec Jean-Michel Ribes, (jusqu'au 22 avril au Théâtre du Rond-Point), il rend hommage à Barbara dans l’une des ses chansons Le spectacle est fini.

Sophie Makhno reprend dans un nouveau disque, les titres écrits jadis pour Barbara, dont Les Mignons et Septembre (Quel joli temps) en duo avec Charles Dumont ; Charles Dumont qui sera en récital les 10 et 11 juin au Théâtre Impérial de Compiègne (locations : 08 25 00 06 74).  

Dans leur très revigorant spectacle musical (prochainement en tournée dans le sud de la France) La Rive gauche en chantant, présenté depuis pendant plusieurs mois au Théâtre Essaïon à Paris, Emmanuel Depoix au piano et Yves Pignot (ancien sociétaire de la Comédie Française) en meneur de jeu ont entraîné les spectateurs dans le Paris des années cinquante, à la recherche des cabarets de la rive gauche. La soirée commençait précisément avec La solitude, pour évoquer le premier des cabarets visités, L'Écluse, et sa "figure de proue", ainsi que l'avaient surnommée les directeurs du lieu, Barbara.  

Emmanuel Depoix, grand amateur de notre dame brune et présentant le disque du spectacle, prochainement disponible, en a souligné les orchestrations, créées par Jean Musy, "qui a quand même travaillé avec Barbara. Il a fait un des plus beaux disques de Barbara, qui s'appelle Amours incestueuses" - ainsi que les plus belles chansons de Reggiani, Mouloudji, etc.   

(...)

CD - DVD

Les Éditions Jacques Brel ont sorti en février, un DVD Brel, Barbara par Béjart. En 2001, Maurice Béjart avait créé un nouveau ballet Lumières qui réunissait déjà Brel et Barbara mais aussi la musique de Bach. Ici, le ballet, filmé au Théâtre du Métropole à Lausanne en avril 2005, a été entièrement retraité, pour devenir un hommage à Brel et Barbara, en utilisant de larges extraits de Franz. Le DVD contient une chorégraphie sur 13 chansons et un documentaire qui nous permet d’assister aux répétitions et d’entendre Béjart nous dire toute son admiration pour ces deux grands artistes. Un moment merveilleux, exceptionnel !

Un DVD de William SHELLER, Parade au Cirque Royal, vient de sortir. C’est son premier concert enregistré, ça s’est passé au Cirque Royal de Bruxelles. En bonus, il y parle, bien sûr de la musique mais aussi de Barbara. (Mercury/Universal).

Marie D’EPIZON vient de sortir son CD.
Elle y reprend douze chansons de Barbara parmi lesquels Drouot, Mon enfance, Le mal de vivre.

Ce CD est en vente par correspondance au prix de 17 € (chèque à l'ordre de l'association Aurore à Association Aurore Les Jardins de Pérols 12 rue Derosi 34470 Pérols).

Site Internet : www.mariedepizon.com

Unisersal Music a sorti en février, une nouvelle édition de la série Les talents du siècle dont le premier volume est consacré à Barbara. Ce CD comprend 16 titres enregistrés entre 1964 et 1980 et remasterisés. La photo sur la pochette est de Stan Wiezniak.

Barbara peinte par Patrick Battesti

 Voici une toile de 113x86 à l'acrylique et pastel sur lin, inspirée d'une photo de Just Jaeckin qui m'accompagne depuis des années.

C'est à 20 ans que j'ai découvert cette image de Barbara qui m'a immédiatement attiré. C'est une représentation de L'artiste en majesté, en diva. Je ne peux pas la dissocier de la scène, aussi ai-je décider d'y ajouter ce texte témoignage si personnel « Ô mes théâtres ». J'ai voulu poser du rouge avec le noir et blanc afin d'illustrer son propos. J'espère n'avoir rien dénaturé de la photo et de l'artiste. J'ai eu la chance de communiquer avec Barbara pendant les 10 dernières années de sa vie et je garde le souvenir d'une Femme généreuse drôle et simple.

Pour admirer pleinement ce tableau ainsi que les autres œuvres de cet artiste peintre, visitez son site Internet http://p.battesti.free.fr

 

De grâce, L’aigle noir n’est pas
le Da Vinci Code de l’œuvre de Barbara !

L’aigle noir, documentaire diffusé sur France 2 le 9 février. Un témoignage poignant filmé par Jackie Bastide avec beaucoup de délicatesse.   


Comme beaucoup d’entre nous je fus à la fois intriguée et attirée par le titre d’un documentaire intitulé L’aigle noir réalisé par Jackie Bastide Je m’y glisse avec méfiance. Il y est question d’inceste et de chanson. Et alors ? Pourquoi faudrait-il, maintenant, en réduire le sens de façon univoque, alors qu’il se prête à des interprétations multiples allant du conte onirique à l’autobiographie. Oeuvre (trop ?) connue, galvaudée, vendue en tête de gondole. Titre éponyme, devenu synonyme de la chanteuse… par facilité. 

Le court métrage commence par un long plan d’une jeune fille aux pieds nus arpentant une scène imaginaire. Un visage enfantin au regard triste mais au sourire apaisé, un feu sacré l’habite. Alors, une autre adolescente nous revient en mémoire "Madame, je veux chanter", des photos, un visage un peu trop rond, mais des yeux brûlants et la voix qui s’élève. (...)

Festival Barbara à Saint-Marcellin

Les 18, 19 et 20 mai auront lieu la 7è édition du Festival Barbara à Saint-Marcelin (Isère).

"Au fil des ans, le Festival Barbara a dépassé l’hommage à une grande chanteuse engagée pour devenir plus largement, un festival de la chanson française ; la chanson française des années Barbara, avec Brel, Brassens, Ferré est ainsi chaque année remise à l’honneur, sur la petite scène locale, avec des invités de prestige comme cette année Maxime Le Forestier… Le Festival Barbara, c’est donc aussi et surtout l’occasion d’offrir à de jeunes auteurs compositeurs interprètes de chanson française un espace pour se faire mieux connaître, une espace de confrontation et d’échanges avec les plus grands"  Jean-Michel Revol, Maire de Saint-Marcellin.

Programme : (voir page actualités

Cartes

 Les éditions La Croix du Sud publient Dis, quand reviendras-tu ?, une carte postale créée par "40° sur la banquise". Il s'agit d'un bristol 34x16 plié en deux, formant quatre faces : sur la première, une aquarelle originale de Karine Froissard, sur la deuxième un espace blanc destiné à la correspondance, sur la troisième les paroles de la chanson et sur la quatrième un texte gentiment hagiographique, sur fond sépia d'une photo de Bettina Rheims (non créditée) et où en outre est indiqué "son vrai nom : Monique Cerf" (sic). Avant la liste des "oeuvres maîtresses"" de Barbara, ce poème : "Si tu sais t'arrêter un instant et lire en toi sur le banc d'une église, / Si la larme de rosée sur la fleur du matin captive ton regard, / Si le chant de l'oiseau t'envoûte la nuit, dans la forêt, / Alors écoute Barbara... et, dans le silence de ton coeur, entends monter cette prière..."

PRESSE
par Fabienne David, Bernard Merle  Edwige Suire &Valentin Terrer

Des nostalgiques, à la recherche d’une nouvelle Barbara ? Après un premier album en 2002 et une participation aux découvertes du Printemps de Bourges en 2003, Delphine Coutant est saluée par la presse après la sortie d’un deuxième album, Comme le café empêche de s’étendre. Le magazine de l’information municipale, Nantes – Passion (hé oui !) n° 161-janvier 2006, dit que ce deuxième opus "… confirme le talent de Delphine Coutant, dont la gravité de l’écriture, en clair-obscur, n’est pas sans rappeler celle de Barbara".

Dans les cahiers de la chanson – Chorus – n°43 – printemps 2003, Daniel Pantchenko faisait déjà ce rapprochement : "…un univers de femme au sens de celui d’une Barbara, à la fois simple et complexe, intime et ouvert sur les autres, une petite musique subtile…"
(...)

Un nouveau magazine bimestriel a fait son apparition : Chanson Mag, le journal de la chanson francophone. Le numéro 2, titre sur la couverture, Jean-Louis AUBERT : L’aigle noir de Barbara et à l’intérieur, Jean-Louis AUBERT : Vivant poète. La journaliste Maritta Calvez rappelle qu’il a chanté avec Barbara Le vivant poème* et qu’il chante, aujourd’hui, Sensation un poème de Rimbaud.
(...)

En fait, ce n°2 est consacré essentiellement à Georges Moustaki qui, bien entendu, nous parle aussi de Barbara : "..."
*[ndlr : le titre exact de la chanson est Vivant poème]

Dans le cadre d’une saga intitulée Les génies de la musique, le magazine TV grandes chaînes (n°du 25 février au 10 mars) présentait un article de deux pages sur Barbara, abondamment illustré et intitulé : Barbara, notre plus belle histoire d’amour. Prochain numéro : Frank Sinatra ! 

À Paris, magazine d’informations municipales de Paris, dans son numéro de mars, nous invitait à une pause bucolique dans l’ancien village de Charonne (20è). Cette promenade nous emmenait des ruelles pavées de la Porte de Bagnolet, au métro Alexandre Dumas en passant par la Place Édith Piaf. Sans oublié "… après une petite halte dans le square Antoine Blondin, rejoignez la rue Vitruve, dans laquelle verrez une plaque à la mémoire de Barbara…

C'était fatal... Quand on est grande et qu'on s'appelle Barbara... Carlotti, on tend aux journalistes en mal d'épithètes une perche bien tentante : sous la plume de Philippe Barbot, Télérama dans son numéro 2892 l'a saisie : "Barbara, longue dame blonde... a enfin trouvé un distributeur pour son mini CD autoproduit." 

Marc-Olivier Fogiel confiait dans Paris-Match (07/07/05) : "Le premier concert auquel j’ai assisté était celui de Barbara. Ce fut un tel choc qu’aujourd’hui encore j’écoute souvent les chansons de la dame en noir." 

À la question : vos compositeurs préférés ? la comédienne Fanny Cottençon répond dans L'Expressmag (02/03) : Mozart et Debussy, Souchon, Barbara, Gainsbourg, Brassens et Diana Krall. 

Dans Le Figaro Magazine n°1118 du 28 janvier, Constance Chaillet a interrogé dix artistes ou écrivains pour leur demander ce qu'était pour eux "le chic". Réponse diversifiée de la chanteuse Marie-Amélie Seigner, commençant par : "Le chic, c'est le regard de Barbara quand elle chante Dis, quand reviendras-tu ?" et s'achevant par : "... et le culte du noir".    

TÉLÉVISION
par Fabienne David  & Edwige Suire

Le 14 janvier, pour la deuxième année consécutive, l’animatrice Daniela Lumbroso nous convia sur France 2, à La Fête de la Chanson Française. Une émission de quatre heures de variété française enregistrée au Zénith de Paris, à laquelle participaient des artistes confirmés et des plus jeunes… La chanson programmée, en ouverture du concert, fut Ma plus belle histoire d’amour … interprétée par Chimène BADI, tandis que le public dans la salle brandissait des cœurs rouges.
(...)
Puis, un extrait de l’émission précédente a été diffusé, dans lequel on a revu CALOGERO interpréter Göttingen.    

Sur Arte, fut diffusé en janvier, un clip consacré à l’entente cordiale entre l’Allemagne et la France. On y voyait les différents chefs d’état ayant œuvrés au rapprochement franco-allemand, la musique de fond était Göttingen

Le 28 février, Catherine Ceylac fêtait sur France 2, les dix ans de son émission Thé ou café, avec de nombreux invités dont Jacques Attali. Elle rappela qu’il avait écrit une chanson pour Barbara, Coline. Elle lui demanda de chanter, avec Michel Jonasz, Les petits gâteaux, les sachant très gourmands. En fait, tout le plateau interpréta Les petits gâteaux.   

Drouot, a servi de chanson de fin au feuilleton consacré à la célèbre salle des ventes parisiennes diffusé dans le journal de 13 heures sur France 2 du 7 au 10 mars.  

Le 17 mars, sur France 2, Richard GALLIANO, à propos de la présentation de son DVD Piazzolla Forever, déclare que pour interpréter Piazzolla avec émotion et ferveur, il faut connaître la chanson et la danse : "… Je suis imbibé de cela après mon passage auprès de Nougaro, Barbara …"  

Le 1er avril, sur France 2, les artistes se mobilisaient contre le sida dans un Symphonic Show consacré aux plus belles chansons d’amour.  Isabelle BOULAY et William SHELLER y ont chanté en duo Vienne.

LIVRES
par Bernard Merle & Edwige Suire

"… Barbara, magnifique et timide, vint expliquer qu’elle souhaitait agir contre le sida en mobilisant médias et publicitaires pour contribuer à infléchir les comportements ; les ministres de l’époque firent naturellement tout - en vain – pour l’en dissuader ; François Mitterrand, lui, lui ouvrit les portes." (p.89).
Jacques Attali : C’était François Mitterrand. Éd. Fayard, 2005. 500 p. 22 €     

Dans son dernier livre, Moi, mes histoires, RÉGINE évoque les multiples facettes de sa personnalité et sa vie de noctambule. On y trouve un extrait des paroles de la chanson que Barbara lui avait écrite, Gueule de nuit.
(...)
Régine : Moi, mes histoires. Éd. Le Rocher, 2006. 148 p. 19,90 €. 

Mireille BOSSUET a sorti son livre À t'attendre, aux pages 109 et 110 figure le poème À Barbara que nous avions publié dans la Lettre des Amis de Barbara – Printemps 2005.
Mireille Bossuet : À t’attendre. Éd. Société des Écrivains, 2005. 15 € 

Inattendues références à Barbara dans Le talisman, tome 1 du dernier roman de Janine Boissard La chaloupe. Page 102, une veillée en chansons : (...)
Janine Boissard : La chaloupe. Éd. R. Laffont, 2005 

Dans Marguerite Duras : à contre-jour, Bernard Sarrut rapporte à propos de cette dernière dont il fut l'ami : "Elle n'aime pas Barbara. Elle me dit : "Ah ! Oui, ta sorcière". à l'époque, j'aime beaucoup les chansons de la période du Soleil noir. Je ne comprends pas pourquoi Marguerite n'aime pas. Le terme de sorcière habituellement pour elle est plutôt flatteur : le texte très beau dans Baxter, Vera Baxter sur les femmes sorcières qui attendent dans les forêts du Moyen âge [...] ; sa prédilection pour tout Michelet et en particulier la Sorcière, justement ; la parution de certains de ses textes dans la revue Sorcières de l'époque... Bref, je n'insiste pas."
Bernard Sarrut : Maguerite Duras : à contre-jour. Éd. Complicités, 2004. 119 p. 15 €

LES ÉCHOS DE TANTE LÉONIE
MÉMOIRES D’ ÉLÉPHANTE

 Jeu de jambes impie ?
Bourrade blasphématoire ?

 Là…Là, ne montons pas sur nos grands chevaux ! Et sans nous soucier plus avant de la cause vantée par un publicitaire que l’hippisme inspira, rappelons-nous simplement que Barbara disait des théâtres où elle devait chanter : "C’est comme des bateaux et à la fois une espèce d’écurie où je cours…"

Iconoclaste ? Sacrilège ? Souffrez donc, en guise d’excuses immodestes, que j’évoque ici Colette, l’écrivain pour qui l’habitude d’aller (...)

Barbara aimait Colette. Colette aurait-elle aimé Barbara ? Nous le souhaiterions, nous l’affirmerions presque, parfois, en rêvant au portrait qu’aurait pu nous offrir de la-femme-qui-chante, celle qui écrivait. (De Colette, relisons les irremplaçables portraits de Proust, Renée Vivien, Sarah Bernhardt…). Nous en rêvons, mais… nous n’en savons rien !

Les scènes saisies sur le vif (dans L’Envers du Music-Hall, par exemple), les souvenirs poignants que nous a livrés Colette, inspirés du petit peuple du monde du music-hall, du cabaret et des "tournées" dont elle partagea un temps le quotidien (monde paradoxal, minable et héroïque, corporation courageuse et superficielle passant de la chambre d’hôtel jusqu’aux noires coulisses, puis des coulisses à la scène rutilante et s’en retournant fourbue à un muet ouvrage de broderie, à un vice banal, ou, à pas pressés dans la nuit, tête rentrée entre des épaules frileuses, vers la chambre meublée ou le logis ordinaire) tous ces feux de projecteurs – là un peu Degas, ici Lautrec – éclairent surtout le souci de Colette de dépeindre l’âme de ses modèles (celle des artistes aussi !) mais ils nous content peu de choses sur ses "goûts artistiques". (...) 

J’entends fréquemment annoncer aujourd’hui par les femmes et les hommes qui chantent Barbara : "Et voici maintenant une chanson peu connue de Barbara"… ou une "chanson méconnue", certains s’aventurant même jusqu’au "pas connue du tout" ! Réserve généralement suivie d’un "et c’est bien dommage" de connaisseur gourmet et contrarié … "Chanson moins connue de la Dame-en-noir", ou "de la Dame-brune" et bientôt aussi, pourquoi pas, "de-notre-plus-belle-histoire-de-dame-brune-en-noir" ?…Bref ! Jamais je ne parviens, (...)

Et je signe… Léonie        

 Merci pour leurs informations à nos adhérents Colette Dolbec, Claude Fourquet, Marie-José Bricout, Jean-François Laurichesse, Christaine Perrotel et Dominique Pruvot.

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